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Lueurs d’espoirs. Par Abdou Latif Coulibaly

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Disons le tout net : le gouvernement vient de marquer un grand coup dans sa politique d’industrialisation du pays. Au-delà de la polémique stérile déclenchée entre l’opposition et le pouvoir, à la suite de l’inauguration de l’usine de granulation de phosphate de Matam, force est d’admettre que ce qui s’est passé dans la région nord du pays est digne d’intérêt à plusieurs égards.

Cette polémique qui masque l’essentiel est née d’un insupportable mensonge d’Etat qui a prétendu que le régime sortant n’avait pas découvert les richesses dont l’exploitation est ainsi envisagée avec la nouvelle usine installée dans la région. Le chef de l’Etat a en effet prétendu lors de son discours inaugural que les socialistes auraient simplement dilapidé de telles richesses, si celles-ci avaient été mises en évidence par le passé. Le propos caractéristique de l’homme qui le tient instruit un procès d’intention dépourvu singulièrement d’élégance et de hauteur, dans sa manière de se dérouler. Il témoigne de la part de ceux qui le tiennent d’un manque de jugement et de retenue, aveuglés qu’ils ont toujours été par leur forte propension à ramener tout à la politique politicienne. Dommage ! Ils ont rarement appris du propos du philosophe qui explique que pour élever la nation, les hommes politiques doivent nécessairement élever le langage qu’ils tiennent au peuple.

L’inauguration de l’usine de Matam a été desservie par le manque de hauteur des discours proposés pour replacer l’événement dans son contexte. Il l’a surtout été par le discours du ministre des Mines, Ousmane Ngom qui a versé dans la polémique stérile avec un fond dithyrambique qui fait passer le président de la République pour un démiurge. Le propos sonne quelque peu faux et semble forcé dans la bouche de ce repenti en service commandé qui a toujours besoin de prouver et de rassurer celui qui l’a sorti, après le vote historique de 2000, des chemins tortueux où l’avait conduit sa traitrise. Tout cela dit et précisé, il importe de souligner avec force que ce qui s’est passé à Matam n’est pas un fait anodin. Il participe d’une certaine manière, de l’œuvre de construction et de développement de la nation qui passent nécessairement par l’édification d’un tissu économique viable, avec à la clef une stratégie qui rompt avec une vision macro-céphalique du développement.

Une stratégie reposant finalement sur l’idée du tout pour la région de la capitale et rien pour les entités et autres structures administratives du pays. Matam étrenne son usine de granulation de phosphates qui permettra de faire face à un besoin de revitalisation de nos sols. C’est une certitude que les populations autochtones en profiteront, d’une manière ou d’une autre, tant du point de vue de revalorisation de l’agriculture, mais en profitera également eu égard aux emplois qui seront offerts et des ressources financières qui vont être disponibles. Et c’est cela l’essentiel. Un autre signe positif : cette usine est le fait d’abord d’entrepreneurs sénégalais, parmi lesquels le chef de l’Etat a distingué, l’opérateur économique Cheikh Amar. Tant mieux qu’il en soit ainsi. Il faut cependant aller jusqu’au bout de cette logique qui consiste à privilégier le capital national et les intérêts des privés locaux.

Les Sénégalais applaudiront davantage si cette logique est poussée à la limite de ses possibilités et de ses atouts. Certains citoyens nourrissent des craintes légitimes à ce sujet. En tout état de cause, les nationaux ainsi mis en orbite doivent être autre chose qu’un simple alibi tendant à masquer des visées inavouées de la part de l’autorité publique. Nous voulons croire que tous les moyens seront donnés et laissés à ces privés pour accomplir avec succès la mission qui est la leur, dans l’intérêt de la nation et des populations de Matam. L’usine de Matam irradie la région des lumières de l’espoir. Ceux qui ont été choisis pour conduire ce projet industriel sont attendus sur des résultats, sur leur capacité à faire de cette aventure une réussite industrielle qui nous donnera des raisons de croire davantage aux capacités de nos ressources locales. Celles-ci ne demandent qu’à être organisées et stimulées davantage par les pouvoirs publics qui ont l’obligation de définir les conditions et les moyens d’une accumulation primitive du capital nécessaire pour le développement de ce pays. Peu importe la personne choisie par les pouvoirs publics, pour diriger la manœuvre. Le cas d’espèce, nous pensons que celui qui est choisi pour être à la barre à Matam dispose et peut disposer davantage de moyens, si l’Etat joue loyalement le jeu, pour réussir sa mission. Toute la question est là.

Abdou Latif COULIBALY

lagazette.sn

3 Commentaires

  1. Tanor je crois q ce francais est trop soutenu pour toi. Bien au contraire il a parler de lueur d’espoir. Je ne vois point de rancune de la part de M. Coulibaly. Au contraire il encourage l’etat sous reserve que cela respecte le jeu et non les combines. Ah francais c pa facile deee!!! lolll Fo vraiment dilluer ca pr k certains comprennent.

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