Beaucoup ne sont pas encore revenus de leur stupeur : 690 élèves-maîtres exclus pour fraude. Les syndicalistes de l’enseignement apprécient différemment. Les uns réclament la tête du ministre alors que les autres le félicitent pour cette mesure courageuse.
Après la stupeur, place à l’indignation. Face aux révélations du ministre de l’Education nationale sur une fraude à l’examen d’admission des élèves-maîtres, les réactions des syndicalistes vont dans tous les sens. Le Sels originel et le Saems/Cusems sont catégoriques : Serigne Mbaye Thiam est le premier responsable et doit rendre le tablier. Selon le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal, Oumar Waly Zoumaro, le ministre devait démissionner avant même de communiquer sur cette affaire. «Le problème se trouve au niveau central et il ne maîtrise pas le système qui lui est confié», affirme-t-il. On entend le même son de cloche chez le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal : «Ce sont des manquements graves intervenus sous son magistère et qu’il n’a pas su gérer.» Mamadou Lamine Dianté assure que c’est la responsabilité du ministère qui est engagée. Ces syndicalistes mettent en doute ses qualités de manager et déplorent le fait qu’il ait mis autant de temps pour découvrir le pot aux roses.
«Ce que nous ne comprenons pas, c’est que la fraude ait été découverte près d’un an après le concours», s’étonne le Sg du Saems/Cusems. Zoumaro se demande, pour sa part, comment des bacheliers qui ont du mal à lire ou à écrire ont pu passer toutes les étapes de ce concours pour arriver aux Centres régionaux de formation du personnel de l’éducation.
Allant plus loin dans son analyse, Mamadou Lamine Dianté doute de l’opportunité de l’exclusion des 690 élèves-maîtres épinglés pour fraude. «Quelles que soient les carences, il y a un examen de sortie qui est seul capable de déterminer si un élève-maître est apte à enseigner dans les classes. Même s’ils ont bénéficié de largesse à leur entrée dans les centres de formation, cette même largesse ne les suivra pas lors de l’examen final», explique-t-il. Enfin, il s’étonne que ce soit des directeurs de Centres régionaux de formation du personnel de l’éducation qui aient rédigé des rapports de carences. Selon lui, ce n’est pas dans leurs prérogatives. «Ça ne rentre pas dans leur cahier des charges», s’étonne-t-il.
Prenant le contre-pied de ses confrères, la secrétaire générale de l’Union démocratique des enseignants et enseignantes du Sénégal félicite le ministre de l’Education «pour cet acte de bravoure et de courage». «C’est un scandale. Ça fait partie des pratiques qui ont fini par discréditer le système éducatif», se désole-t-elle, encourageant Serigne Mbaye Thiam à aller plus loin. «Il doit étendre cette mesure (l’exclusion des candidats reçus frauduleusement aux écoles de formation) à tous les examens et concours pour sécuriser le système éducatif», réagit-elle.
Par ailleurs, Awa Wade invite le ministre de l’Education nationale à faire des réformes «afin de mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut». Parmi les changements souhaités, la patronne de l’Uden souhaite voir «un homme expérimenté à la direction de la Formation et de la communication». «Il faut éviter les nominations politiciennes», recommande-t-elle.
La racine du mal de notre systeme educaif, ce sont les syndicats. La preuve en est donnee par Mamadou Lamine Dianté qui « doute de l’opportunité de l’exclusion des 690 élèves-maîtres épinglés pour fraude.Car , dit-il «Quelles que soient les carences, il y a un examen de sortie qui est seul capable de déterminer si un élève-maître est apte à enseigner dans les classes. Même s’ils ont bénéficié de largesse à leur entrée dans les centres de formation, cette même largesse ne les suivra pas lors de l’examen final. Quand des enseignants du secondaire font ce genre d’analyses aussi insenses les unes que les autres, il n’est pas surprenant que les resultats du bac soient aussi mediocres.