Le Président Macky Sall a donné des instructions à l’ambassadeur Bruno Diatta, chef du protocole présidentiel, afin de réunir les membres du gouvernement et autres collaborateurs du chef de l’Etat pour leur inculquer les us et coutumes des hautes sphères de l’Etat. En un mot, Bruno Diatta se fera fort d’apprendre à ses «ouailles» d’avoir de la tenue. Le manque de tenue chahute durement l’image de la gouvernance de Macky Sall et dans ce domaine, les conséquences sont incalculables.
On ne compte pas les réactions qu’a suscitées au Sénégal et jusque dans certains milieux diplomatiques étrangers la sortie stupide du ministre de la Culture et de la Communication Mbagnick Ndiaye, qui disait devoir ses fonctions ministérielles à la bienveillance de la Première dame Mme Marième Faye Sall. En péchant de la sorte par excès de générosité ou par euphorie, le ministre Mbagnick Ndiaye conforte tous les détracteurs du Président Sall qui voyaient en certains actes de gouvernement un certain népotisme. Avant lui, le sympathique Farba Ngom s’était vanté d’avoir fait nommer le ministre des Postes et des Télécommunications. Il sera désormais difficile d’effacer cette tache. L’incartade s’ajoute à une série d’actes tout aussi mal placés, posés par des proches du chef de l’Etat. Ainsi, a-t-on regretté par exemple un pugilat entre deux proches du chef de l’Etat dans les locaux du Palais présidentiel. Aussi, la presse s’est faite l’écho d’une vive altercation au Palais de justice entre un conseiller du chef de l’Etat avec son ex-épouse, dans le cadre d’une procédure civile. Le collaborateur du chef de l’Etat se serait donné en spectacle en couvrant son ancienne conjointe d’injures publiques et autres insanités. Les écarts de langage sont monnaie courante dans l’espace présidentiel, quand des personnages ne savent même pas baisser le timbre de leur voix. Il s’ajoute à cela des comportements d’animosité réciproque et publique entre des collaborateurs du chef de l’Etat, au point de mettre mal à l’aise leurs interlocuteurs. Quand un ministre commet un écart de conduite, c’est son collègue du gouvernement qui s’empresse de contacter les rédactions de presse pour leur faire relever l’incartade.
Bruno Diatta aura donc fort à faire surtout qu’il devra s’atteler à soigner la mise de certains ministres. On en trouve de débraillés, de très mal fagotés, même avec des costumes de deux tailles au-dessus de la bonne, des manches de veste qui tombent au-delà des phalanges, jusque sur le bout des doigts de la main. Et ces ministres vêtus comme un perroquet ou un Kankourang ? Sans doute que l’habit ne fait pas le ministre, mais on ne devrait pas perdre de vue qu’un ministre représente toute une Nation et projette, à travers sa personne, l’image de son pays. Il devrait en imposer par son port altier, sa prestance. En son temps, Abdoulaye Wade avait recommandé qu’un ministre qu’il venait de nommer passât chez le coiffeur et chez Pape Fall de Amy Boutique avant d’être présenté aux journalistes. Ah, Macky Sall aurait du scrupule à heurter son monde ! Bonjour les dégâts alors… N’a-t-on pas déjà vu des personnalités étrangères prendre le ministre pour l’accompagnateur de son collaborateur ou garde du corps même ? On se désole d’autant plus que certains membres du gouvernement sont dépourvus d’aptitudes intrinsèques pour exercer de hautes et importantes fonctions. A la télévision nationale, on s’émerveille encore des perles d’un ministre de l’environnement qui, parlant de l’hippopotame qui a fait une vingtaine de victimes humaines à Gouloumbou, disait l’impuissance de ses services à traquer un animal «carnivore», surtout le long du fleuve Gambie qui «prend sa source en Gambie et se jette au Fouta Djallon» (sic !).
On pensait en avoir fini avec de tels mauvais castings, avec cette race de ministres et collaborateurs du chef de l’Etat, depuis le départ de Me Abdoulaye Wade. Ce dernier avec ses rustres qui remplissaient leur assiette à ras bord au buffet ! Mais surtout avec son neveu et garde du corps Lamine Faye, qui insultait publiquement l‘aide de camp Bara Cissokho et l’accusait de vol ; avec des militants et qui venaient au Palais présidentiel installer un camp à bord de cars «Ndiaga Ndiaye» en s’asseyant à même le sol des couloirs pour déguster de la viande grillée. Cette ambiance du temps de Me Wade rappelait un peu ce que Harvey Cox décrivait dans la Fête des fous. Il urge donc, plus que jamais, que ceux qui nous dirigent, nous représentent et parlent en notre nom, aient une certaine tenue. «Avoir de la tenue, c’est se tenir : la tenue est avant tout la maîtrise de soi. A chaque instant, des forces diverses agissent sur nous qui, si nous ne les réprimons pas, provoqueront des actions hors de propos : c’est affaire de tenue de se retenir ou de se contenir. La retenue consiste dans une habitude de contrôler toutes ses paroles et tous ses gestes ; de manière à n’en laisser échapper aucun malgré soi. Au contraire, on perd contenance quand on ne peut plus réprimer un mouvement qu’on juge inopportun.» Dans un pays comme le Canada, cette exigence est si forte qu’il est édité, à l’attention des membres du gouvernement, un fascicule intitulé : Pour un gouvernement responsable : Guide du ministre et du ministre d’Etat. Ce document «traite du fondement de la responsabilité ministérielle, à la fois individuelle et collective, de même que des relations des ministres avec le Premier ministre et le Cabinet, de leur portefeuille et du Parlement. Il passe en revue les normes de conduite attendues des ministres et toute une série de questions administratives, procédurales, institutionnelles et éthiques».
Madiambal Diagne
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dans tout ça, diamb,je ne te vois pas incriminer une seule fois celui qui nomme ces sbires dans notre gouvernement,parce que c’est lui le principal responsable,un bon dirigeant,c’est celui qui sait s’entourer,et bien s’entourer;mais oudé,nimoula guissé rék lalaye euweulé
@Mario , avant de lire madiambal jetais certain quil ne critiquera jamais Macky Sall. En fait Bruno ne peux rien faire lorsquil s’agit de rendre comptent un ministre idiot et stupide. Le fautif c’est qui ? le stupide ou celui qui a nomme le stupide ?
c’est lamentable ce qu’est devenu notre presse.des chiens de gardes qui n’attendent même pas qu’on les lâchent pour s’acharner sur les anti-Macky.
Mais au fond d’eux mêmes ils sont déçus par le nouveau régime malgré les apparences, ils ont fait accéder un tocard à la tête du pays, ils n’ont plus de la matière et ils n’osent pas dire la vérité , étreints qu’ils sont par le complexe de culpabilité
Même ds sa tombe, wade sera un fond de commerce pr certains comme ce madiambal. Il s’agit bien ici de macky et ses nominations et pourtant lui il trouve le moyen de tout ramener à wade…Mdrrrr