Verdict du procès : la guillotine pour Wade et tout un peuple!
« En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant qu’ils modifient pas ce qui est en eux-mêmes». Saint Coran, sourate 13 verset 11.
Dans ce Sénégal de l’enrichissement illicite, des détournements des deniers publics, de l’impunité, tous les chemins mènent vers Wade, le père. Tout au moins, c’est l’image qu’on s’accorde à véhiculer. Empreinte de lâcheté et de mauvaise foi, l’assertion cache mal son caractère simpliste et incomplet. Certes, tous les chemins mènent vers Wade, mais aussi et surtout, vers tout un peuple. C’est donc bien vrai, «un peuple n’a que les dirigeants qu’il mérite» !
De Wade fils et de son procès, nous ne dirons donc mot. Adossé au sacro-saint principe de la présomption d’innocence, nous plaçons une confiance inouïe en notre justice et espérons que la lumière jaillisse.
De wade père, du peuple Sénégalais et de leur procès, nous nous imaginons devant le tribunal de l’histoire entendre le juge les condamner à la guillotine pour avoir tu et donc encouragé les déboires d’un présidentialisme, terreau fertile d’un banditisme au sommet de l’État.
Mais en vérité, la réalité a déjà rendu son verdict. Wade ne sera jamais condamné mais ce peuple complice mourra lui, à petit feu, s’il n’encadre pas ce présidentialisme par une responsabilité pénale effective du chef de l’État.
Un présidentialisme exacerbé ou la légitimation d’un banditisme au sommet de l’État
Sans nous attarder sur le mimétisme, parfois problématique, quasi automatique entre la législation Française et celle des États Africains, il nous apparaît utile de relever que la transposition de la constitution de la Ve République dans nos pays est clairement à l’origine de ce banditisme au sommet de l’État. Si en France la constitution de 1958 a pu contrer les déboires du parlementarisme absolu en faisant glisser vers un régime semi présidentiel, sa transposition en Afrique eut pour conséquence un présidentialisme exacerbé, la porte ouverte à tout scandale imaginable.
Parce qu’en substance, la constitution sénégalaise fait du président de la république plus qu’une clef de voute des institutions, un despote. Il détermine la politique de la nation, est le chef suprême des armées, dispose du pouvoir de légiférer, nomme aux emplois civils et militaires et, nonobstant, «n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison».(1) Un boulevard donc pour le président sur les routes de l’impunité. Dans ce saupoudrage de régime parlementaire, la constitution laisse à l’assemblée nationale, le soin de contrebalancer les pouvoirs de l’exécutif. Elle peut en effet interpeller les membres du gouvernement dans leur gestion et même provoquer la démission du gouvernement par une motion de censure.(2) Mais dans les faits, acquise à la cause du président, elle se contente de lui tresser des lauriers.
Qu’à cela ne tienne, «le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis».(3) Que nenni ! Il en faudra bien plus pour contrebalancer les pouvoirs de ce président devenu despote, depuis que des membres du gouvernement ne doivent leur stature qu’au bon vouloir d’un président à qui ils doivent tout et ne refusent rien.
Ce prototype de ministre-vassal, il s’est appelé Macky Sall, s’est mué en crapaud «en nourrissant une horde de plumitifs, pour jeter sa bave injurieuse sur d’honnêtes citoyens». Il a aussi servi dans ce banditisme au sommet de l’État en participant au détournement des 7 milliards de Taïwan.(4) Le tout pour plaire à un président qui ne se gênera pas de l’humilier, une fois sa sale besogne terminée.
Mais le Sénégal a pu compter sur de véritables hommes d’États, des vrais ceux là, qui ont assumé la plénitude de leur fonction, dans la droiture qui sied. Cet homme d’État, il s’est appelé Mamadou Dia, géant qui a fait face au lobby colonial et maraboutique pour ne mériter que la prison de Kédougou et se voir honteusement attaqué par un certain Macky Sall au crépuscule de sa vie.(5)
Il s’est appelé Idrissa Seck, a atteint un taux de croissance que personne n’a réalisé à ce jour,(6) s’est dressé en premier contre toute idée de dévolution monarchique du pouvoir, pour ne mériter qu’une cabale politique qui aura duré presque 10 ans. Rien n’y fera donc, le despote ne peut supporter leur charisme et aura toujours le dernier mot, la constitution aidant.
C’est ainsi que le despote, nommé Abdoulaye Wade à l’époque enrichira son fils, Macky Sall aussi et pleins d’autres grâce à ses fonds politiques pendant que notre sœur, sur une charrette perd sa vie en la donnant faute de structure adéquate. Le despote, il est aussi accusé d’avoir entraver le fonctionnement de la justice en protégeant des ministres épinglés par des audits pour avoir détourné des fonds publics pendant que notre jeunesse peine à avoir un enseignement de qualité dans les conditions qu’il faut ; pendant que notre armée fait difficilement face à une rébellion qui embrase le Sud du pays depuis 30 ans.
Ce despote mériterait bien la guillotine mais sous le silence complice de tout un peuple, nulle crainte. Il lui suffit de changer de nom, Ma(cky)rième Faye Sall, pour gérer l’État avec sa dynastie, insultant ainsi la mémoire de ces dignes fils morts en disant non à une dévolution monarchique du pouvoir. Il peut aussi augmenter unilatéralement ses fonds politiques sans que cela n’émeuve qui que ce soit. Il continuera à bénir la transhumance, à se muer en protecteur des «voleurs» de la république, à mener notre barque nationale en perdition.
Que le peuple mené en perdition n’emprunte pas pour autant le sentier de l’irresponsabilité et de la mauvaise foi. Si procès doit y avoir, il ne sera pas épargné, guillotiné qu’il sera en même temps que le despote qu’il a construit.
Qu’il ne compte pas sur ses parlementaires pour emprunter le patriotisme de leurs pairs américains qui eux, n’hésitent pas à rendre passible d’impeachment « tout ce qui sera considéré comme tel par une majorité de la Chambre (des représentants) à un moment donné de l’histoire».(7)
Nul doute que le scandale Segura ou la gaffe de Mbagnick Ndiaye aurait emporté le président dans ce pays.
Qu’il n’abuse pas du droit constitutionnel comparé pour justifier l’irresponsabilité pénale du président de la république. La France ou tout autre pays développé peut se le permettre ; il n’y est rapporté aucun cas d’accouchement sur une charrette.
Nous en appelons simplement au patriotisme de nos concitoyens, de cette jeunesse responsable qui ne souhaite pas demain rejoindre sur le banc des accusés de l’histoire, la quasi totalité des dirigeants qui nous ont gouvernés. Exigeons simplement que tout président de la république puisse répondre pénalement de ses fautes actives comme passives, commises pendant sa magistrature. À coup sûr, il n’y aura plus un cas Karim Wade, une quelconque dynastie au sommet de l’État, encore moins un brûlot du colonel Ndaw.
À défaut, de procès, il n’y en aura point et c’est bien le peuple qui mourra à petit feu. Et dans ces conditions, sans être adepte du Nazisme, «mieux vaut une fin dans l’horreur qu’une horreur sans fin». Nous continuerons donc à espérer le verdict du procès : la guillotine pour Wade et tout un peuple !
Djiby Salif Kane, membre de Rewmi Canada [email protected] [email protected]
Notes (1) Constitution du Sénégal, article 42 et suivants, disponible sur http://www.gouv.sn/Titre-III- Du-President-de-la.html et article 101 disponible sur http://www.gouv.sn/Titre-X-de-la-Haute- Cour-de.html
(2) Constitution du Sénégal, article 85, disponible sur http://www.gouv.sn/Titre-VII-Des- rapports-entre-le.html (3) Constitution du Sénégal, article 101 alinéa 2, disponible sur http://www.gouv.sn/Titre-X-de- la-Haute-Cour-de.html
(4) Souleymane Jules Diop, chronique lignes ennemies, 2011, disponible sur http:// www.seneweb.com/news/Chronique/que-macky-sall-nous-dise_n_55448.html
(5) Macky Sall, réaction à l’article du président Mamadou Dia, 2006, disponible sur http:// www.leral.net/Quand-Macky-s-en-prenait-a-Mamadou-Dia_a30057.html
(6) Direction de la prévision et des études économiques, Le Sénégal : un excellent risque de crédit, page 11, version électronique disponible sur http://www.dpee.sn/IMG/pdf/ 210_senegal_dossier_investisseurs_juin_2011_compresse.pdf
(7) Denis BARANGER, LES CLAUSES D’IMPEACHMENT ET LES DIFFÉRENTS SENS DU MOT «CONSTITUTION» AUX Etats-Unis, page 28, version électronique disponible sur http:// www.institutvilley.com/IMG/pdf/4-Baranger_definitif_-3.pdf
d’ici la fin du procès karim wade aura fait 2 ans de prison. Alors le verdict sera 5 ans de prison dont 2 ans ferme. Comme cela chacun y trouvera son compte; karim sera libre et le pouvoir sauvera ses fesses.
guillotine pour wade oui,la potence pour son fils oui et que le peuple, NON!
LE PEUPLE DEPOUILLÉ N’A RIEN À VOIR AVEC WADE.
evitez d’utiliser le coran dans certains cas comme celui-là.