Les Sénégalais ne sont pas dans leur assiette ces dernières semaines. Pliant sous leurs difficultés au nombre incalculable, les voilà qui souffrent à nouveau des délestages intempestifs de dame Sénélec, qui coupe le jus à longueur de journée et de nuit. Le temps déjà très sec est devenu si moite dans les chambres que certains n’hésitent pas à dormir sur la terrasse, à la bonne vielle étoile. Du moment qu’il ne pleut guère sur le pays, il n’y a pas de quoi se noyer dans son sommeil ni d’être inondé.
Seuls contents de cette offrande, les moustiques qui n’en ont jamais eu aussi ras-le-bol des moustiquaires bien flanquées dans les chambres, ces dernières années. Ils piquent à satiété. La lutte contre le paludisme qui leur a fait si mal n’avait pas intégré la donne délestage et ce retour forcé à la fraîcheur de nuit sur les terrasses. Miam miam et bonjour les pics de palu.
Non seulement soumis au dictat du délestage, les Sénégalais, bon nombre en tout cas d’entre nous, attendent le liquide précieux pour se rafraîchir et se désaltérer en cette période de canicule cruelle aidée par des frigos non alimentés par le courant. Heureux d’entre nous, ceux qui ont encore le bon vieux « Nda » aux racines rafraîchissantes, bien installé sur du sable dans un coin de la maison.
Sans électricité et sans eau au robinet, nous voilà à scruter indéfiniment, sans blague, ce ciel qui refuse d’envoyer ses goûtes si précieuses pour la terre et le bétail. Le Sénégal n’a pas connu un hivernage aussi sec depuis des lustres. Ceux qui s’en souviennent convoquent la fin des années soixante et le début des années soixante dix qui avaient marqué le début de l’exode rural. Réponse toute trouvée, entre autres, Aida Diongue, responsable à ANACIM, a mis le déficit pluviométrique sur le compte de plusieurs facteurs défavorables, dont le cyclone El Nino qui nous vient de l’Amérique latine.
Pourtant, il semble que tout le monde, y compris les autorités de ce pays, avait été alerté par dame météorologie d’un décalage de l’hivernage, voire d’un déficit pluviométrique. Le Président de la République, Macky Sall a lui-même dit que le cycle s’était déplacé. Pour avoir été de la branche scientifique, le Macky sait bien de quoi il parle.
Quoique, il n’a pas été aidé par ses ministres dans le cadre de l’anticipation et de la sensibilisation afin que nos paysans qui ne sont pas encore des agricultures s’adaptent et intègrent des culture à court cycle et au rendement plus élevé. Ce n’est donc pas demain que l’on fera la révolution (douce) agraire ou agricole.
La vérité elle sur le terrain est difficile voire terrible. A côté des paysans et éleveurs désorientés par le retard de la pluie et le bétail qui rend l’âme ou est cédé à cinq mille francs la tête, les Dakarois qui pleurent les délestages et le manque d’eau au robinet peuvent se faire moins bruyants. Il y a pire. Et qu’ils ne viennent surtout pas nous bassiner les oreilles avec les problèmes téléphoniques ressentis par une bonne partie d’entre nous sur le réseau Orange. On n’y comprend que dalle. Pas un seul son après la sonnerie.
Il y a aussi le procès de Karim Wade auquel la cour suprême devra apporter une réponse relative à la compétence ou non de la juridiction, soit la Cour de répression de l’enrichissement illicite. La prochaine audience, le 18 août, devrait permettre de voir un peu plus clair sur ce qui se présente comme l’un des procès les plus retentissants de la jeune histoire de la République sénégalaise. Comme l’a indiqué l’ancien ministre libéral Aliou Sow dans une interview publiée ce lundi 11 août par le quotidien Walf, le Sénégal a l’occasion de sortir grandi ou noirci de ce procès.
N’oublions pas le livre destruction massive du colonel Abdoulaye Aziz Ndao qui a regagné la capitale sénégalaise, tout comme le général abdoulaye Fall son supérieur et ancien patron au Haut commandement de la gendarmerie nationale mis en cause dans son brûlot « Pour l’honneur de la gendarmerie nationale ».
La semaine commence sur les promesses du sommet Usa-Afrique dont on attend les retombées concrètes. Mais on le sait, avec les Américains, rien n’est simple surtout quand il s’agit de donner l’argent du contribuable américain.
Enfin, il y a ce satané virus Ebola qui a déjà provoqué plus de mille 700 morts en Afrique de l’Ouest et auquel les Américains ont trouvé un sérum, vous savez ce liquide que l’on extrait du sang et qui est constitué de substances organiques et minérales. Sûr de sûr qu’on travaille dur du côté de Pasteur Sénégal pour trouver la formule afin d’administrer le sérum en vue de guérir les malades, en attendant de trouver le vaccin qui nous permettra de fortifier nos anticorps pour une immunisation totale contre ce virus qui déjà fait beaucoup trop de mort en moins d’un an, en Afrique de l’Ouest.
C’est clair que nous ne sommes pas dans nos assiettes par ces temps qui courent et dire qu’il y la tabaski qui arrive, la rentrée des classes, Noël, la Saint Sylvestre. Quelle année que ce 2014 !
Charles FAYE
leral.net
Ne confondez pas le langage parlé avec le langage ecrit… Charles.
Et soyez plus modeste…