Suite aux ravages de l’épidémie Ebola dans la sous-région, nombres d’individus pris de panique, sont tentés d’affluer vers les officines de médecine traditionnelle ou les demeures de guérisseurs. Ce qui a occasionné sans doute en Guinée, le décès d’un soignant tradi-praticien infecté par mégarde du virus. Le ministre de la Santé et de l’action sociale qui a délivré cette information s’en est servie pour mettre en garde les tradi-praticiens sénégalais et les exhorter à s’imprégner de toutes les précautions émises dans le cadre de la sensibilisation.
Le Sénégal envisage de vastes réformes dans la médecine traditionnelle. En s’expliquant sur ces réformes samedi à l’occasion de la journée Africaine de la médecine traditionnelle, le ministre de la Santé et de l’Action sociale a montré toute sa détermination à ce que le Sénégal puisse aller de l’avant à l’instar de beaucoup de pays africains.
En effet, d’après le ministre, tous les rapports qui se feront dans ce sens seront mis à la disposition du Président de la République et de son Premier ministre.
Devant les tradi-praticiens venus de tous les coins du pays pour marquer cette journée, le ministre de la santé a également fait part d’emblée qu’elle compte faire de la division de la médecine traditionnelle une cellule dans la direction générale de la santé. Par ailleurs, dans la croisade contre le virus Ebola, le ministre de la Santé n’a pas hésité à alerter les tradi-praticiens sur leur exposition au danger de la contamination.
En résumant le cas du jeune guinée qui a importé la maladie au Sénégal, le ministre a précisé qu’il voulait tricher avec le personnel de soins de l’hôpital Fann en disant ne pas connaitre cette maladie, alors que beaucoup de ses parents sont morts de Ebola. Mais, des informations qui leurs sont parvenues indiquent que l’un de ses parents décédé a été voir un tradi-praticien qui, infecté sans doute par son patient, a également rendu l’âme.
Le ministre de la Santé alertée par ce cas singulier en a profité pour mettre en garde les tenants de cette médecine sur le danger de recevoir des malades chez eux. Tout en les exhortant à s’imprégner de toutes les informations sur les symptômes de l’épidémie Ebola. A savoir la fièvre, les vomissements, les diarrhées et vomissement de sang. Et le ministre de prévenir également les tradi-praticiens qu’il y a des cas où le sang n’est pas visible. C’est pour cela qu’elle a déclaré que «nous sommes en train de discuter avec l’OMS sur la définition des cas ».
Toujours en ce qui concerne le comportement avec les malades, le ministre a annoncé qu’elle va en discuter avec Alioune Aw, chef de la division de la médecine traditionnelle dans son département pour que le séminaire qu’il compte faire dans la région Sud avec les tradipraticiens se fasse également dans les autres localités du pays. En ce qui concerne le malade guinéen, elle dira qu’il est bien suivi à l’hôpital de Fann. Toutefois ils sont en train de ficher ceux qui sont en contact avec lui pour savoir s’ils ont attrapé ou non, le virus.
Ebola et médecine traditionnelle il n y a pas de débat. Si un guérisseur affirme pouvoir soigner Ebola, il n’a qu’à se préparer l’Etat peut même financer une expédition vers la Guinée, le Libéria ou la Sierra Léone. Si une fois sur place il fait ses preuves se sera pour le bénéfice de l’humanité. S’il ne fait pas ses preuves ce sera aussi pour le bénéfice de l’humanité qui se sera débarrassé d’un imposteur.