VICE-PREMIER MINISTRE AU SENEGAL : Qui a dit que le ridicule tuait ?
Si l’Assemblée nationale suite les consignes habituelles de l’Exécutif, le Sénégal pourrait bientôt avoir dans son arsenal institutionnel, un vice-premier ministre. En effet, selon nos informations, le Conseil de ministres tenu samedi, après le retour du chef de l’Etat de Praia, aurait adopté un projet de loi pour l’érection d’un poste de vice-premier ministre.
On n’a pas fini de s’inquiéter de la pléthore de ministres du dernier gouvernement, voilà qu’on nous bombarde d’une énième trouvaille dont on se demande bien à quoi elle va servir. Bien sûr, à quoi bon s’arrêter en si bon chemin quand on estime que 41 ministres ce n’est rien pour une équipe sénégalaise de quelques onze millions de joueurs.
Bien malin qui pourra monter au créneau pour justifier un tel poste et les dépenses supplémentaires qu’il va induire. Si le président ne veut plus de son actuel premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, qu’il le vire comme il l’a déjà fait avec les Niasse, Mame Madior Boye, Idrissa Seck, ou tout récemment, Macky Sall. Après leur avoir tressé à tous, comme à son habitude, des lauriers.
Si « Jules » ne fait plus son affaire (alors que récemment il lui a tressé des lauriers), qu’il le vire et que celui-ci, comme il le disait dans un entretien à la Sentinelle, retournera à son cabinet d’avocat, parce que ne considérant pas ce poste comme une question de vie ou de mort. Ce n’est pas comme ceux qui en ont fait un métier parce que n’ayant pas d’autres qualifications. Mais de grâce qu’on arrête d’humilier des femmes et des hommes pour la seule raison qu’on les a mis là et qu’on peut les virer ou les « encadrer » pour des raisons que ne justifie aucune utilité politique encore moins la morale républicaine.
Qu’on ne soit pas d’accord avec le projet de vice-président, au moins il pouvait être défendu parce que supposant les charges du le chef de l’Etat énormes et voulant ménager sa santé. Mais un vice-premier ministre, c’est carrément loufoque et fera encore davantage de nous la risée du continent et fera hésiter nos bailleurs quand nous leur demanderons encore des efforts. Evidement, le chef de l’Etat est seul à trouver que ce n’est rien qu’un ministre coûte 40 millions de francs à l’Etat par an. Ce que cinquante sénégalais, smicards ou simples fonctionnaires, ont du mal à imaginer. Mais bon, ce ne sont que des smicards et de pauvres fonctionnaires qu’on trouve du reste pléthoriques et dont veut « dégraisser ou « redéployer ».
Et puis, en quoi ce projet de loi était il si urgent pour convoquer en catastrophe un Conseil de ministres un samedi après midi à 17h alors que le président se trouvait encore à Praia. Comme si c’était une question vitale pour le pays. Mais bon, le président a sans doute pensé que ses ministres devaient justifier les quarante briques annuels qu’il affirme qu’ils gagnent par an, pour différer leur départ en week- end de quelques heures.
Et puis, au moment où on fête le cinquantenaire de notre indépendance, on devrait bannir le communiqué des ministres tel qu’il est rédigé aujourd’hui et qui donne des boutons aux fonctionnaires qui se le tapent ainsi que les journalistes des médias publics qui sont obligés de les lire. Parce que, en y regardant de plus près, ce communiqué fait état des activités du chef de l’Etat, de ses audiences et, accessoirement de celles du premier ministre. Toutes choses qui ont déjà été annoncées par les médias publics au moment où elles ont lieu C’est bien pour cela que le journal télévisé est une si longue messe. Où est l’information ? C’est comme si il fallait se justifier auprès des citoyens qu’on serre énormément de mains entre deux jeudis et qu’on voyage également beaucoup. Pour les nominations individuelles, le journal officiel suffit largement ainsi que les notes administratives de service pour les concernés.
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