Le grand raout de l’Uemoa à Dubaï du 09 au 11 septembre 2014 conduit par son patron himself, le Sénégalais Haguibou Soumaré, dont l’objectif premier était la levée des financements public privé pour des projets de développement des 8 États membres en valait il finalement la peine ? Pourquoi n’a ton pas organisé cette messe aux allures de safari ostentatoire à Ouaga que dans cette monarchie pétrolière ? Que cache t-on derrière cette moisson de 19 milliards de dollars sur fond de casting protocolaire insoupçonné de nos chefs d’états. Décryptage !
Le président de l’UEMOA, l’ex premier ministre du régime d’Abdoulaye Wade, Cheikh Haguibou Soumaré, a ouvert le mercato du Road show sur les places financières << fashion pétrodollar >>. Un africain à la tête d’une institution sous régionale subsaharienne dont le mythique siège est établi à Ouagadougou ( capitale du Burkina Faso, le pays des Hommes Intègres ) qui veut marquer son époque et se refaire une santé politique, lui même essoufflé par la rigueur du train train des volumineux dossiers techniques et financiers qui grouillent sur sa table. Ce déplacement était il nécessaire pour seulement lever 19 milliards de dollars ? Beaucoup d’initiés s’interrogent sur la pertinence de cette grand’ messe à Dubaï des investisseurs conviés par le patron de l’UEMOA. Ce grand raout fut aussi l’occasion pour les chefs d’état de l’espace monétaire à relifter leur carnet d’adresse et une santé diplomatique dans le palais de l’Emir. Macky Sall, Yayi Boni, Mahamadou Issoufou, Alassane Ouattara pour ne citer que ceux là, ont joué à fond le refrain << Nous sommes toujours là, ne nous oubliez pas .! >> Car, certains d’entre eux, avaient tourné le dos à cette monarchie Crésus pour lorgner les pays au gros chéquier ( la Chine, la Turquie et l’Inde ). Pour cela, le président Haguibou Soumaré s’est révélé un véritable bon courtier, remorquant certains chefs d’état en perte de vitesse auprès de l’establishment doré et douillet de Dubaï.
En réalité, pour des besoins de lever des financements à hauteur, seulement de 20 milliards de dollars, avait t-on besoin de tout ce folklore. Est ce à ce prix, qu’on finance l’économie de notre continent, notre sous-région afin que nous nous dotions d’infrastructures ultra modernes.
A vrai dire, ce fut une grand messe pour rien ! Une bamboula sur fond de bling bling. D’ailleurs bon nombre de participants de ce forum en ont profité pour faire leurs emplettes dans les shop de luxe de Dubaï. Ils n’avaient cure du bla bla des experts et bailleurs. Le hic, est qu’au même moment que se tenait le forum << Investir dans l’Uemoa >>, sous le parapluie des chefs d’état, le courant disjonctait à Dakar exacerbé par des pénuries d’eau aiguës, l’adrénaline syndicale et sociale montait d’un cran à Bamako. Last but not least, Ouaga vacillait de la fronde sociale envenimée par le syndrome d’un 4 ème mandat de Tonton Blaise. Un contraste à premier degré.
Pourquoi ne pas marquer l’ancrage panafricaniste de notre institution financière au lieu d’exporter des centaines et des centaines de personnes sur la place de Dubaï : Certes Dubaï n’est pas Ouaga, mais ça revient au même résultat Quand un investisseur ou bailleur veut mettre la main à la poche, pour financer des projets fiables qu’importe l’endroit où se déroule le show. La levée des financements sur les grandes places occidentale et peu asiatique sont monnaie courante. Un rituel qui s’impose comme la voie royale de sortir l’Afrique de sa misère vers les cimes du développements.
Comme le dirait mon cousin touareg du Niger : Il faut bien chauffer la pierre, pour en extraire du bon jus . Il est temps qu’on se ressaisisse !!
PAR ISMAEL AIDARA, RÉDACTEUR EN CHEF DÉLÉGUÉ ( Les Afriques )
Une belle brochette de Chefs d’Etat tous incompétents et qui usent et abusent de la communication, pardon de la propagande. La triste réalité les rattrape toujours. Pauvres de nous qui avons élu ces nullards !