Réformes institutionnelles, acte 3 de la décentralisation, réduction du mandat présidentiel et, last but not least, le fonctionnement de Benno Bokk Yaakaar et l’implication des alliés dans les grandes décisions politiques, les sujets ne manqueront pas lors du face à face annoncé pour aujourd’hui entre Macky Sall et ses amis de BBY. S’il a lieu bien sûr.
Dans le souci de renouer le fil du dialogue avec ses alliés, le président de la République, à la suite de Macky 2012, compte recevoir aujourd’hui la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Longuement souhaité, jamais réalisée, cette rencontre qui, jusque-là se limitait aux ‘’quatre grands’’ (Macky Sall, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse et Idrissa Seck jusqu’à son départ de la coalition, sera cette fois élargie à tous les partis de la mouvance présidentielle. Et les attentes restent fortes chez certains partis.
Par exemple, Yoonu askan wi, qui dit avoir sonné ‘’très tôt l’alerte par rapport aux dysfonctionnements’’ de BBY, espère que BBY fera enfin sa mue. «Nous avions proposé une plateforme politique partagée qui n’a jamais été validée», regrette Madièye Mbodji, son coordonnateur. «Il nous faut une organisation qui permet d’avoir des concertations entre les leaders, les cadres, les jeunes et les femmes’’ de la mouvance présidentielle afin de ‘’surmonter les difficultés’’ de l’heure.
Structuration
Une idée qui rejoint celle de la Ligue démocratique (LD) dont l’ancien leader Abdoulaye Bathily a toujours réclamé une Direction politique unifiée (DPU). ‘’Nous avons appelé à voter Macky en 2012, il est de notre intérêt à nous tous qu’il réussisse son mandat. Donc, il est tout à fait naturel que la coalition soit structurée et fonctionnelle’’, explique Moussa Sarr, cadre de la LD. Toutefois, prévient-il, «il ne faut pas que cette rencontre (soit) pour la forme’’ car, après deux ans passés à la tête du pays, ‘’il est temps que les alliés se rencontrent et discutent de l’ensemble des problèmes que traverse le pays’’. L’un des problèmes majeurs que le président devrait régler, selon Madièye Mbodji, est lié à l’acte 3 de la décentralisation. ‘’La situation actuelle a montré que ce projet n’a pas été bien muri’’, constate l’ancien responsable d’And-Jëf.
Réformes institutionnelles
Incontournable eu égard aux circonstances dans lesquelles Macky Sall et ses alliés se sont retrouvés dans l’entre-deux tour de 2012, les réformes institutionnelles dont les conclusions ont été déposées sur la table du président de la République. ‘’Il ne faut pas seulement se limiter à la question de la réduction du mandat présidentiel, mais il faut appliquer toutes les recommandations’’ contenues dans ce rapport. Pour sa part, Mbaye Dione, cadre de l’AFP, exige de la part de ses alliées plus de «respect» par rapport à «l’autonomie de chaque parti» C’est la seule manière, selon le maire de Ngoudiane, de préserver cette alliance présidentielle.
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