XALIMA NEWS – Le Président Guinéen s’est prononcé sur la fermeture des frontières entre le Sénégal et son pays. Selon Alpha Condé interrogé par la Rfm, « il aurait été plus raisonable de prendre des mesures strictes à l’aéroport comme l’ont fait d’autres pays au lieu de fermer les frontières. Maintenant avec la maladie d’Ebola, il a des campagnes internationales qui font peur aux gens. Et comme il y a grande psychose, il est normal que chaque chef d’Etat cherche à protéger son peuple », a dit Alpha Condé. Abordant l’affaire du voyage tumultueux du jeune guinéen guérit d’Ebola le chef de l’Etat guinéen a donné sa version des faits. » Le ministre des affaires étrangères avait demandé du temps pour mettre en place un système adéquat pour la prise en charge. C’est une période o moi je devais aller en voyage, mais le ministre avait mis en place une disposition de prise en charge à l’aéroport ».
Par K. NIANG
Cette fermeture de la frontière hante ce Président. Le Maroc et la France n’ont aucune frontière commune avec la Guinée et les guinéens vivant dans ces deux pays ne se comptent pas par centaines de milliers. Également le niveau de dynamisme migratoire vécu entre le Sénégal et la Guinée n’existe pas entre ce pays et le Mali. Par ailleurs, la Mauritanie a fermé sa frontière avec le Sénégal au moment où il n’y avait aucun cas. Pour l’aéroport, les autorités compétentes vont réagir certainement si l’on se réfère aux dispositions prises. Il faut rappeler à Condé que certes le Sénégal a une frontière terrestre avec la Guinée, mais les dispositions aéroportuaires prises concernent aussi la Libéria et la Sierra Léone. Quand vous allez dans la zone des Niayes pendant la période de production d’oignons, vous retrouvez beaucoup d’ouvriers agricoles anglophones qui ne sont pas tous de la Gambie, à l’instar des guinéens de Conakry et de Bissau. Tous ceux-ci ne prennent pas l’avion pour venir au Sénégal. Il faut que le Président Conté comprenne que la décision de fermer la frontière a été une exigence de la population et que le président Sall ne pouvait pas faire autrement. Le Président Condé devrait faire une petite rétrospective régionale et non personnelle en faisant allusion à son séjour dakarois en tant qu’opposant. Il y a une très forte colonie de guinéens (notamment de peuls et soussous) qui s’activent surtout dans le petit commerce (fruits et légumes, charbons, coiffure, boutiques de quartiers, etc.). La communauté mauritanienne s’activait beaucoup dans le commerce et nous avons tous en mémoire les évènements malheureux de 1989 qui faisaient suite à des comportements inadmissibles de politiciens qui ont exploité des rivalités raciales. Des sénégalais avaient commencé à stigmatiser la communauté guinéenne et vous devez comprendre Mr le Président que la fermeture de la frontière a beaucoup aidé à baisser la tension. Cette décision rentre dans le cadre d’une stratégie que vous avez mal comprise et mal i interprétée. Votre responsabilité aurait dû vous amener à plus de prudence dans la communication du moment.
Suite à la déclaration du Président Sall sur le jeune guinéen, nous avons entendu les réactions de certains de vos compatriotes dans RFI. C’est désolant que des guinéens ne comprennent pas la position du Sénégal. Vous voyez, quand le cas est apparu au Sénégal, l’information a été répandue à travers le monde à la vitesse astronomique, mais quand la situation a été jugulée, motus et bouche cousue. On a aussitôt ouvert un front sur la nécessité d’avoir un couloir humanitaire. Mais c’est fait. Allez à la base de Ouakam et dites- nous où est donc tout ce flux humanitaires, d’équipements, de denrées alimentaires, etc, qui semblait constituer la base de l’exigence de l’ouverture de ce couloir. L’apparition de ce virus, comme d’autres catastrophes d’ailleurs a été l’occasion pour certaines organisations de développer un activisme pour se faire entendre, justifier des demandes de fonds et se trouver des moyens de survie. On essaie de nous faire croire que nos cadres, nos structures et notre savoir-faire ne peuvent rien régler. C’est faux. N’avez – t-on pousser l’alerte jusqu’à annoncer que la maladie n’avait pas de remèdes et pour battre le fer quand il est encore chaud, des médicaments miracles sont rapidement testés, et certainement des productions prévues en grande quantité. On a mis en sourdine les traitements et les mesures sécuritaires les plus simples qui ont fait des preuves en Guinée – même (60% de guérison ?). Le Sénégal a profité de cela pour guérir le jeune guinéen. Le Sénégal est inséparable de la Guinée plus que tout autre pays de la sous –région. Alors faites gaffe les politiciens. Mr le Président, je reste très déçu de votre discours un peu décousu, hésitant et irréfléchi. Avec votre âge et votre expérience d’opposant comme le père Wade (ah, celui-là qui n’avait pas hésité à suggérer de faire sauter les paras sénégalais sur Sélibabi en 1989 comme à Kolwezi), on attend de vous de la sagesse et beaucoup de conseils pour aider votre « jeune frère » à gérer le Sénégal que de réveiller des rivalités des années Sékou Touré/Senghor que nous devrions oubliée à jamais.
« Le ministre des affaires étrangères avait demandé du temps pour mettre en place un système adéquat pour la prise en charge. C’est une période o moi je devais aller en voyage, mais le ministre avait mis en place une disposition de prise en charge à l’aéroport ».
Comprenne qui pourra ! Comme d’habitude, Condé verse dans le « clair obscur » !