XALIMA NEWS – Le deuxième arrêt de rigueur de 30 jours infligé au colonel Abdoul Aziz Ndao a pris fin samedi dernier. Depuis deux mois donc, il était interné à la caserne Samba Diéry Diallo de Colobane à Dakar. Officiellement, jusqu’à hier, aucune décision officielle le concernant n’avait été prise. Le plus cocasse est que, selon nos sources, le colonel Ndao n’a toujours pas quitté l’appartement qui lui était réservé pour observer l’arrêt de rigueur.
A moins de deux mois de la retraite, il entend sans doute aller au bout de sa logique et ne surtout pas se renier, comme l’a toujours soutenu l’un de ses avocats, Me Bamba Cissé. «C’est un homme d’honneur, un véritable gendarme, le plus ancien colonel de la gendarmerie sénégalaise. Il va assumer ses propos», avait insisté l’avocat sur les ondes de la Rfm.
Le colonel Abdoul Aziz Ndao s’était vu notifier une première sanction de la même lourdeur (30 Jours) le 13 août 2014, quatre jours après son retour au Sénégal alors qu’il était attaché militaire à Rome. Deux jours auparavant, face au Haut-commandement de la gendarmerie, le Colonel Abdoul Aziz Ndao avait reçu une demande d’explication, à laquelle il a répondu, en assumant les graves accusations contenues dans son livre « Pour l’Honneur de la Gendarmerie sénégalaise ». Selon les textes régissant l’Armée, il avait été mis aux arrêts, notamment à cause du non-respect de l’obligation de réserve que lui imposaient ses fonctions et son statut au moment de la publication de son brûlot.
Les deux tomes de son ouvrage sont essentiellement un « réquisitoire » contre son ancien ami et patron, le général de division Abdoulaye Fall, alors haut-commandant de la gendarmerie nationale et directeur de la justice militaire. Quand le scandale a éclaté, le général Fall, alors ambassadeur du Sénégal au Portugal avait demandé et obtenu son remplacement, pour « mettre à l’aise la hiérarchie militaire et défendre son honneur ».
Dans ses deux livres, le colonel Ndao dénonce la gestion et des pratiques pas « orthodoxes » du général. Il l’accuse de haute trahison, corruption, et d’enrichissement illicite dans le cadre du dossier Casamance. Pire, il l’a nommément dans l’assassinat de l’ancien président du Conseil régional de Ziguinchor, feu Oumar Lamine Badji. L’un des témoins-clés de ce meurtre, Abba Diédhiou, avait perdu la vie alors qu’il était entre les mains des hommes en bleu, selon les accusations du colonel Ndao.
L’inspection générale des Forces armées est en charge de l’enquête sur les allégations du livre pour en tirer toutes les conséquences de droit, selon les termes du ministre des Forces armées, Augustin Tine.
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