Contacté par EnQuête, Sette Diagne, l’un des principaux témoins dans l’affaire Bassirou Faye, a soutenu hier qu’il n’a jamais varié dans ses propos, depuis la mort de son ami. Il dit avoir formellement identifié le meurtrier aperçu sur le théâtre des opérations. Dans cette affaire, selon l’étudiant, il n’a jamais été question d’une quelconque douille.
La mort de l’étudiant Bassirou Faye, tué par balle le 14 août dernier, est loin d’avoir livré tous ses secrets. Alors que les informations contradictoires se multiplient à propos de l’auteur de ce meurtre, l’étudiant Sette Diagne, camarade de chambre de l’étudiant tué et témoin oculaire des faits, a tenu à faire certaines précisions.
Joint par EnQuête, il a formellement nié s’être rétracté. En effet, le journal Libération a révélé, dans sa parution d’hier, que pendant l’enquête en cours, l’étudiant a désigné un policier qui avait quitté les lieux, avant le drame et dont les initiales sont S.M.B. Puis, il s’est rétracté.
Le principal témoin Sette Diagne affirme qu’il n’en est rien, qu’il est resté constant sur ce qu’il a dit. « Jamais au plus grand jamais, je ne suis revenu sur mes déclarations. La personne que j’ai soutenu avoir identifiée est la même que j’ai désigné devant le Lieutenant Daff. Je ne me suis jamais rétracté », a-t-il affirmé au téléphone d’EnQuête.
Mieux, selon ses dires, c’est le policier qu’il avait vu sur le théâtre des opérations, au campus, qu’il a reconnu devant le lieutenant. « Je n’ai jamais reculé. Je ne l’ai jamais fait. Quand j’ai été confronté au policier, j’ai dit que c’est lui. C’est effectivement lui qui a tiré sur Bachir (Bassirou Faye) », a-t-il ajouté.
Le quotidien précité a également fait cas d’une douille que l’étudiant aurait remise à la famille de Bassirou Faye. Avant que celle-ci ne la présente aux enquêteurs, alors qu’elle ne provient pas de l’arme du crime. « Je n’ai jamais présenté une douille aux policiers ou à la famille. Je n’ai jamais ramassé une quelconque douille. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas moi », a-t-il soutenu.
Les doutes de Sombel Faye, frère de l’étudiant défunt
Un peu plus tôt dans la journée, EnQuête a rencontré Sombel Faye, le frère du défunt. Il soutient que la police sait qui est le vrai tireur. « Elle a à sa disposition toutes les informations pour tirer l’affaire au clair ». Cependant, il doute de la volonté de la police de faire la lumière.
D’ailleurs, il se rappelle qu’aux premières heures de l’enquête, la thèse de l’infiltration avait été agitée. Il a fallu, selon lui, que la famille organise une conférence de presse pour que la piste policière soit acceptée. « Nous avions riposté pour dire que c’est un policier », précise-t-il.
Avec la sortie du procureur, il constate que la thèse de l’infiltration est revenue, avec cette fois-ci un policier présenté comme l’intrus. « Tantôt, on a confiance, tantôt tout est flou. Ce n’est pas clair. C’est nuageux », dit Sombel.
Par ailleurs, il regrette le fait que l’Etat n’ait rien fait, depuis le début, pour assurer la sécurité de Sette Diagne. « Depuis deux mois, nous demandons à ce qu’on veille sur sa sécurité, mais rien n’est fait. L’Etat est responsable de ce tout qui lui arrivera ». Le frère de l’étudiant défunt a, en outre, déploré la façon dont les convocations se font. Le témoin n’est presque pas prévenu. Il est toujours convoqué dans les 24 heures, dit-il. Ce qu’il trouve inadmissible.
EnQuête
« ‘En effet, le journal Libération a révélé, dans sa parution d’hier, que pendant l’enquête en cours, l’étudiant a désigné un policier qui avait quitté les lieux, avant le drame et dont les initiales sont S.M.B. Puis, il s’est rétracté ».
Des Rédactions de journaux sont sur le feu de » la manipulation, de la désinformation pour accréditer l’idée selon laquelle le témoin oculaire serait en train de divaguer dans ses déclarations alors qu’il n’en est rien. Les militants des ra Organisations de défense des droits humains devraient avoir l’œil sur ce témoin,Sette Diagne pour lui éviter des grabuges pour avoir persisté sur ses premières dépositions ! Je ne serais même pas surprise d’apprendre qu’on lui aurait proposé une bourse, loin du pays pour ne plus avoir à l’entendre ! Soyez vigilants !