– Le nettoiement des rues de la Médina de Dakar, en cette saison pluvieuse, constitue un casse-tête pour les travailleurs du nettoiement à cause des eaux de ruissellement qui se mêlent aux ordures.
La pluie est tombée la veille sur la capitale sénégalaise. La journée démarre avec peine pour Oumar Barry, 28 ans. Pelle en main, ce technicien de surface traîne son bac à ordures pour accomplir, dit-il, ‘’une tâche dure’’.
‘’Ici, nous rencontrons des difficultés surtout quand la pluie tombe. C’est du sable partout et les gens jettent n’importe où les ordures’’, confie-t-il, en se courbant pour ramasser quelques matières que le râteau ne peut emporter.
L’humidité aggravée par l’arrivée de l’hivernage est la source des maux de ces travailleurs. Dans la commune d’arrondissement de la Médina, les eaux stagnent partout au grand dam des agents des services de nettoiement.
‘’Tu vois ici, s’il pleut, l’eau ne coule pas car c’est le sable qui la retient et puis les populations en profitent pour vider leurs fosses sceptiques’’, constate Fatou Sall, un agent du nettoiement en tenue de travail.
Les agents du nettoiement déplorent aussi le manque de sensibilisation des ménages et des passants sur la conduite à tenir en matière d’hygiène publique et d’assainissement dans les quartiers.
‘’Il y a parfois des incompréhensions entre nous les balayeurs et certaines gens qui ne comprennent rien. Ils salissent leur devanture en même temps que nous balayons’’, regrette Yaya Diassy.
Il déplore l’ignorance des méfaits du mauvais traitement des ordures pour la santé notamment. ‘’Toutefois, il suffit de les conscientiser pour que ces personnes s’énervent en te disant sèchement : +C’est votre job, vous travaillez pour nous !’’.
Pour sa part, Oumou Sy, une autre technicienne de surface qui habite la Médina, estime que ‘’la population fait exprès car personne ne salit son lit ou la cour de sa maison’’.
‘’Au Sénégal, les gens ne changeront jamais de comportement. La civilisation (l’urbanité, NDLR), ce n’est pas seulement un mot mais, c’est dans les actes’’, conseille la jeune employée.
‘’La population ne se soucie pas de l’environnement que nous devons protéger’’, poursuit-elle, en continuant de ratisser devant un tas d’ordures qu’elle tente de mettre en poubelle.
aps.sn
