Le traditionnel discours à la Nation du président de la République a été une occasion en or pour certains acteurs politiques de sortir de leur apathie. Cette allocution a permis au Chef de l’État de présenter ses meilleurs vœux au peuple sénégalais marquant notre volonté renouvelée de vivre ensemble, notre foi de tolérance et de fraternité. Son but n’était donc pas de faire un bilan annuel d’activités qui aurait été plus long avec des critères d’évaluation plus techniques et plus larges des politiques publiques. Au lieu d’apprécier objectivement son format condensé, son fond et sa forme, certains politiciens se sont emparés du discours pour lui opposer des reproches froids qui attendaient ce moment pour se manifester. Il serait vain de vouloir apporter une réplique argumentée à ces sorties dont le principal but est la visibilité médiatique. Il est tout à fait compréhensible de profiter des retombées de ces instants solennels de fin d’année où les audiences explosent. Après les différentes réactions, il nous a semblé important de rappeler spontanément, sans être exhaustifs, quelques moments forts ayant marqué l’année écoulée. Cet énoncé devrait permettre à chacun d’apprécier librement les efforts de l’équipe gouvernementale.
L’année 2014 a été essentiellement marquée par le lancement du Plan Sénégal Émergent (PSE) unanimement approuvé par les partenaires techniques et financiers (PTF) et les pays partenaires au Groupe consultatif de Paris. Au-delà de l’immense succès du Sénégal lors de ce rendez-vous, ce plan, devenu le seul référentiel politique à long terme (horizon 2035), marque un changement de paradigme dans la mise en œuvre des politiques publiques de développement. Jusque-là, les politiques publiques avaient comme objectif principal la lutte contre la pauvreté alors que le PSE, plus ambitieux, s’appuie sur une visée transformative plus inclusive et plus apte à mettre notre pays sur la voie de l’émergence. Pour l’étape intermédiaire de 2018, la stratégie de développement est déclinée autour de trois axes majeurs : (1) transformation structurelle de l’économie et croissance ; (2) capital humain, protection sociale et développement durable ; et (3) gouvernance, institutions, paix et sécurité. Un certain nombre de secteurs clés ont été identifiés autour du PAP (plan d’actions prioritaires) pour la période 2014-2018.
Après avoir identifié les atouts dont dispose notre pays, le président de la République a mis l’accent sur le développement de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’industrie agroalimentaire. Cette stratégie répond à une triple ambition : renforcement de la sécurité alimentaire et rééquilibrage de la balance commerciale, développement des filières compétitives intégrées à haute valeur ajoutée et préservation des équilibres socio-économiques et dynamisation de l’économie rurale. Cette volonté a été récemment réaffirmée par le président de la République lors sa tournée économique dans la région du fleuve pour atteindre l’autosuffisance alimentaire en riz à l’horizon 2017. C’est dans ce sens qu’une mesure pertinente a été prise : la suppression de la TVA sur le riz local.
La célébration de la première édition de la journée nationale de l’Élevage confirme la grande ambition du président pour ce sous-secteur et sa volonté d’en faire un levier de l’émergence économique. Les éleveurs ont été sensibles, lors de la cérémonie inaugurale, aux efforts considérables consentis par le gouvernement : l’élaboration d’un plan national de développement de l’élevage et d’un code pastoral, la modification du code pénal pour lutter contre le vol de bétail, la mise en place des mécanismes de pérennisation, de l’auto-approvisionnement des éleveurs en aliments de bétail, l’accès au crédit etc. Le président de la République a annoncé la mise en place prochaine, à Niakhar, d’un centre d’impulsion pour la modernisation de l’élevage (CIMEL) à vocation caprine. L’objectif est d’améliorer la productivité et la compétitivité de l’élevage.
C’est dans le même sillage que la première journée nationale de l’Artisanat a été célébrée à Mekhé. Ce sous-secteur occupe une place de choix dans le PSE basée sur une volonté d’intensifier le développement de la formation et du perfectionnement, de réaliser et d’équiper des infrastructures modernes et de promouvoir, de manière soutenue, les produits et services artisanaux. Le gouvernement a entrepris un certain nombre d’actions : l’installation des Comités Régionaux d’Artisanat dans les quatorze régions, la réhabilitation du Centre de Formation Artisanale (CFA) à Dakar et des Centres de perfectionnement dans certaines localités. Pour financer les artisans, une convention de partenariat d’un montant de 2,741 milliards de francs CFA a été signée entre le ministère de tutelle et le FONGIP.
Sur le plan social, l’année 2014 a vu la baisse du coût du loyer, l’élargissement des bourses de solidarité familiale et la couverture maladie universelle (CMU), la gratuité des soins pour les enfants de 0-5 ans, la baisse de l’impôt sur le revenu. Ces efforts traduisent la politique de solidarité que le président de la République ne cesse de manifester à l’endroit des plus démunis. Un important programme de logements sociaux à Diamniadio a été lancé.
Au même moment, une stratégie de rationalisation des dépenses publiques a été mise en place. Cette politique a permis de faire des économies considérables sur les logements de fonction de l’État d’environ 12 milliards ainsi que sur les factures téléphoniques etc.
Par ailleurs, des solutions durables ont été adoptées notamment sur la crise universitaire. A l’issue de la concertation nationale et de la tenue du conseil présidentiel sur l’avenir de l’enseignement supérieur, un certain nombre de décisions ont été prises par le chef de l’État permettant la mise en œuvre du programme de réformes prioritaires 2013-2017 et du plan de développement de l’enseignement supérieur et de recherche pour la même période. C’est ainsi que la carte universitaire est redéfinie avec la construction prochaine des universités de Sine Saloum et de Diamniadio dont le financement est déjà mobilisé ainsi que la rénovation des infrastructures dans les universités existantes. Ces deux universités auront une capacité d’accueil de 60 000 étudiants avec 20 UFR (unités de formation et de recherche). Parallèlement, un vaste réseau d’instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP) : Matam, Thiès, Diamniadio, Bignona et Richard Toll est en cours. Pour celui de Matam, l’appel d’offre est déjà lancé alors que pour Thiès le marché est attribué sur financement de la Banque mondiale.
La bonne gouvernance devient de plus en plus une réalité avec le démarrage des activités de l’OFNAC qui reçoit la visite des ministres pour la déclaration de patrimoine, conformément à la loi et à l’exigence de transparence et de reddition des comptes dans la gestion biens publics impulsée par le président de la République.
Pour financer les politiques sectorielles du PSE, l’État a mis en place une batterie d’instruments de financement innovants tels que le FONGIP, le FONSIS, la BNDE et la Finance Islamique. Ces mécanismes déjà opérationnels pourront répondre aux besoins de financement des PME, censées porter la croissance économique et créer des emplois.
L’année 2014 aura aussi été marquée par la mise en place de l’acte III de la décentralisation adopté en fin décembre 2013 pour promouvoir la gouvernance locale et de proximité.
Le traitement du seul cas identifié de la maladie à virus Ebola et la politique de prévention déployée par les services de santé ainsi que la fermeté du chef de l’État sur la fermeture des frontières terrestres avec certains pays ont été déterminants dans la lutte contre cette pandémie.
Sur le plan diplomatique, la réactivité de la médiation sénégalaise dans la crise burkinabée a permis de trouver une solution rapide et d’éviter à ce peuple frère des lendemains incertains.
L’organisation du sommet de la Francophonie en fin d’année a été une réussite totale. Le Sénégal a réalisé, en un temps record, le Centre International de Conférence Abdou DIOUF. Il a ainsi montré ses capacités de répondre aux exigences des rencontres internationales en termes de sécurité, malgré les menaces liées au terrorisme et à la maladie Ebola dans la sous-région. A travers le succès unanimement salué de cette 15ème édition, le Sénégal a confirmé sa réputation mondiale de pays de la Téranga et renforcé son image dans le concert des grandes nations.
Même si l’on entend et comprend l’impatience de certains citoyens, il serait juste de reconnaître que 2014 a vu des réalisations et des décisions importantes qui confirment la volonté du président de la République de tenir les promesses faites à son peuple. Devant l’ampleur des dérives multiformes du régime précédent, la tâche est ardue mais, sans prétention démesurée et sans communication offensive, gageons que le pouvoir actuel fera tout pour que notre pays s’éloigne de la précarité oppressante dans laquelle il semblait fatalement enfermé.
Amadou Ardo B ,
Chargé de la communication de la Convergence
des Cadres Républicains (CCR France)