Une dizaine d’organisations de défense des droits humains en Afrique ont appelé, aujourd’hui, la communauté internationale à agir immédiatement pour mettre fin aux détentions arbitraires et à la persécution des proches et familles des personnes soupçonnées d’avoir pris part au coup d’Etat manqué en Gambie.
unis dans le cadre d’une campagne « Agir pour que cessent les persécutions politiques et les violations répétées des droits humains » les organismes de defense des Droit de l’Homme demandent aux autorités gambiennes de mettre immédiatement fin aux détentions secrètes, y compris des personnes soupçonnées d’avoir pris part au coup d’Etat et de leurs proches, de les libérer ou de les inculper d’une manière conforme au droit international y compris en matière de procès équitable, sans recours à la peine de mort et sous une supervision internationale.
Ces organismes informent que le régime du Président Yahya Jammeh a renforcé la répression contre toute forme de dissidence et multiplié les violations des droits humains, avec des arrestations tous azimuts de militaires et civils supposés être proches des personnes soupçonnées d’avoir pris part au coup d’Etat manqué du 30 décembre. Il a aussi poussé plusieurs personnes à l’exil forcé.
D’après les informations reçues, au moins trente personnes dont une majorité de civils, un adolescent et sept femmes (des mères, une ex-épouse et des sœurs) ont été arbitrairement arrêtées et détenues dans des lieux tenus secret depuis presque un mois en violation totale de la Constitution gambienne et de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Maintenues en détention sans inculpation, ces personnes ne peuvent ni voir leur famille, ni bénéficier de l’assistance d’avocats. Cette situation est préoccupante du fait de l’intimidation et des menaces d’arrestations des personnes s’enquérant du sort des détenus.
Du fait des menaces constantes et du climat de peur généralisé, les médias ne peuvent enquêter sur la situation des détenus. Aucune information sur les conditions et lieux de détention n’a été rendue publique à ce jour. Ce black-out de l’information accentue l’inquiétude et l’isolement des familles et des populations gambiennes.
Les corps des personnes tuées lors de l’attaque du Palais présidentiel (Lamin Sanneh, Njaga Jagne, Jarja Nyass et Dawda Bojang) n’ont pas été restitués à leurs familles.
ARTICLE 19, AMNESTY INTERNATIONAL, APPEL, AFRICTIVISTES, CONGAD, CICODEV AFRICA,
LSDH, ONDH, IPAO, RADDHO, SIDH/Sénégal, SYNPICS, et Y’EN A MARRE, demandent aux autorités gambiennes de : mettre immédiatement fin aux détentions secrètes ; de libérer ces mêmes personnes ou de les inculpez d’une manière conforme au droit international.
Ils demandent à l’Union Africaine (UA), la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) et l’Organisation des Nations unies (ONU) de diligenter une enquête indépendante et transparente sur les violations des droits humains ; exhorter le gouvernement gambien à cesser tout acte d’intimidation et de persécution visant à installer un climat de peur et pouvant augmenter la tension dans le pays.
Ils ont même mis en place une campagne digitale sur la situation des droits humains en Gambie, du 30 janvier au 28 février 2015 avec deux grands axes : Une action de solidarité à l’endroit des exilés gambiens au Sénégal sur Facebook et une action destinée aux autorités sénégalaises sur Twitter. Ils utiliseront #DalalAkDiam comme hashtag unique pour l’ensemble de cette campagne.
pressafrik