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Fin des auditions, début des plaidoiries le lundi : La CREI lance le compte à rebours

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La Cour a terminé avec les témoins. Le dossier Karim Wade sera plaidé la semaine prochaine. Il ne restera qu’à donner le verdict.

A charge comme à décharge, les témoins retenus pour le procès de Karim ont fini de défiler hier devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). L’administrateur provisoire d’An-Médias (Canal infos news), Cheikh Tidiane Ndiaye, a été le dernier à passer devant les juges. Le moment est ainsi venu pour les avocats de plaider. Le début des plaidoiries est reporté jusqu’à lundi, jour de la reprise de l’audience prononcé par le président de la Cour, Henri Grégoire Diop. Pourtant, il a voulu lancer les robes noires engagées par l’Etat et le Parquet spécial lorsque Pape Mamadou Pouye a demandé d’entrer en possession du plumitif d’audience, c’est-à-dire des notes prises par les greffiers et qui retracent les déclarations de toutes les personnes entendues à la barre. «Si possible, je voudrais l’avoir avant le démarrage des plaidoiries», a sollicité le présumé complice de Karim Wade. Puis, les autres prévenus présents à l’audience, à savoir Bibo Bourgi, Pierre Agboba, ont formulé la même demande. La Cour se retire. Après une dizaine de minutes de suspension, elle est revenue et a décidé d’envoyer les trois prévenus au greffe de la Crei pour retrait «d’extraits du plumitif». Pour ce faire, Henri Grégoire Diop leur a accordé le reste des jours ouvrables de la semaine. A l’entendre, les requêtes sont d’autant plus légitimes que leurs auteurs assurent leur propre défense depuis le boycott de leurs avocats. Par conséquent, ils plaideront pour eux-mêmes la semaine prochaine.

Demande de liberté provisoire : les larmes de Pouye
L’entame des plaidoiries est l’avant-dernière étape du procès. En l’absence des avocats de la défense, la partie civile et le Parquet vont se rivaliser d’éloquence et d’arguments pour convaincre le président et ses quatre assesseurs. Une fois cela terminé, la Crei va se donner un délai pour rendre son verdict. Karim Wade et ses présumés complices seront ainsi fixés sur leur sort. En attendant, Mamadou Pouye a déposé une demande de liberté provisoire et la Cour l’a examinée. Le prévenu a eu du mal à répondre : «Cela fait 600 jours que je suis en détention. C’est dur.» Il se tait pour retenir les larmes qui coulaient de ses yeux. Incapable de plaider sa demande de liberté, M. Pouye a invité le président de la Cour à lire la correspondance : «(…) J’ai toujours répondu aux questions de la Cour. Sur Ahs, malheureusement je ne pouvais pas répondre sans la présence de l’actionnaire majoritaire Ibrahima Aboukhalil Bourgi. Je suis en détention depuis 21 mois. Mes deux enfants et mon épouse souffrent (…). Je suis régulièrement domicilié à Dakar. Mes enfants font leurs études à Dakar (…).» Henri Grégoire Diop a demandé l’avis du Parquet spécial. C’est Cheikh Tidiane Mara qui répondra en ces termes : «L’instruction d’audience est terminée. Le prévenu sera incessamment fixé sur son sort.» C’est pour dire qu’il ne voit pas l’opportunité d’accorder une liberté provisoire à ce stade du procès. La Cour a promis de rendre une décision lundi, avant le démarrage des plaidoiries.


Cheikh Tidiane Ndiaye
, administrateur provisoire d’An-Média
«Je vais porter plainte contre M. Sidibé d’Africable»
Le Président directeur général d’Africable télévision peut s’attendre à une plainte. L’administra­teur provisoire d’An-média, qui exploitait la télévision Canal infos news, a déclaré devant la Crei qu’il intentera une action en justice contre Ismaïla Sidibé. «Il a reçu le véhicule de transmission par satellite avec un contrat mensuel de 4,525 millions de francs Cfa. Il a mobilisé le véhicule pendant un an. La voiture a servi pendant trois mois à Kidal (dans le cadre de l’opération Serval). Il n’a pas payé», explique-t-il. Cheikh Tidiane Ndiaye indique que pour une retransmission d’un match de football, ce véhicule peut coûter à son exploitant 30 mille euros (près de 17 millions F Cfa). «Il peut rapporter plus de 100 millions d’euros par an (près de 55 milliards F Cfa)», ajoute-t-il. L’administrateur de révéler que ledit équipement motorisé a été finalement livré à An-Média il y a juste un mois à la suite d’une action judiciaire enclenchée à Bamako. Auparavant, M. Sidibé lui avait promis de lui rendre le matériel. Sauf que le journaliste sénégalais n’est plus parvenu à entrer en contact avec le directeur d’Africable. Le reste des biens de Canal infos, dit-il, est essentiellement avec la 2Stv et un ancien de la chaîne d’informations en continu.

Le Quotidien

7 Commentaires

  1. « Le reste des biens de Canal infos, dit-il, est essentiellement avec la 2Stv et un ancien de la chaîne d’informations en continu ».

    La question que beaucoup de Sénégalais doivent se poser comme moi en lisant ces lignes ci-dessus est celle-ci :  » A quel titre la 2STV se serait « appropriée » ce matériel de haute technologie et valant très cher » ?

  2. A Macky Sall deux issues: le ridicule ou la dictature. Et quelque soit ce qu’il aura choisi, le ridicule est déjà flagrant avec cette pièce de théâtre de sa CREI. En tout et pour tout la CREI de Macky n’a fait que ridiculiser le Sénégal. L’option que Macky jugeait facile, peut être par les conseils de ses ignares conseillers en communication, s’est avéré être un véritable fiasco.
    – Le jugement de Karim par une juridiction qui n’existe pas (non listé parmi les juridictions du Sénégal, alors que les CAE dernières nées l’ont été).
    – Le refus de Mimi Touré d’être jugée par autre chose qu’une Haute Cour de Justice, ce qu’elle refusait à Karim en disant à la CEDEAO qu’elle n’a pas d’injonctions à recevoir d’elle.
    – Le fait que la CREI ait été obligée de trouver du travail à la quasi totalité des témoins à charge qui se retrouvent interrogés par leur employeur.
    – Le fait que jusque là aucune pièce justificative des accusations n’ait jamais été fournie.
    Tout ceci devait nous emmener à nous poser la question de savoir est ce que la CREI, ses magistrats, ses experts, ses témoins patrons d’entreprises ayant des comptes à régler avec l’ancien pouvoir, est ce que ces gens pouvaient ignorer, avant même le lancement de la traque des biens mal acquis, que leur « justice » se déroulerait et se terminerait en véritable théâtre ? Pouvaient-ils l’ignorer ? La vérité est qu’ils le savaient tous. La preuve par le début du procès où le juge même, Grégoire, disait que « les témoins vont apporter les preuves ». Ils savaient tous qu’ils n’ont aucune preuve. Ils savaient tous qu’ils n’en auront jamais, parce qu’elles n’existent. Parce que l’accusation, du début à la fin, était un fieffé tissus de mensonges. Mais ils avaient tous un espoir, l’espoir que la couverture, par les journalistes qu’ils ont fait leur, réussira à incruster dans notre mentalité, nous qu’ils ont fini de prendre pour des moutons, que leurs accusés sont coupables sur la seule base de l’accusation même. Et rien d’autre. Ils sont coupables parce que l’accusation dit qu’ils sont coupables. Point, barre.
    Il y a pire, la CREI demande au peuple sénégalais de respecter la justice. Mais la CREI ne respecte pas la justice et cela est prouvé par la complicité que la CREI a fait montre avec l’insulte à la justice que l’expert Alboury Ndao a faite. Si Alboury n’était convaincu d’avoir affaire à une cour qui n’est préoccupée que par une image qu’elle veut incruster dans l’opinion, même au forceps, et que cette cour n’a aucune préoccupation de la vérité et de la justice, si Alboury était certain d’avoir affaire à une justice qui a derrière elle la force d’un état juste, jamais Alboury Ndao n’oserait inventer ce qu’il a inventé et le maintenir jusqu’à se mettre devant la cour pour raconter des balivernes sans rien risquer. Même pas un grondement d’un quelconque membre de la cour. Alboury savait à qui il parlait. Il était sûr qu’il ne risquait rien par un mensonge, pourvu que ce mensonge soit dirigé où le veut la cour.
    Au finish, on a eu la certitude de voir acter des gens qui n’ont pas une bonne estime des sénégalais puisqu’ils étaient convaincus qu’avec une bonne couverture des médias, il n’était pas nécessaire d’avoir la vérité ou de fournir des preuves. Au finish, il s’est avéré que leur mayonnaise n’a pas eu prise.
    Dictature ou ridicule, Macky Sall pouvait faire son choix sans nous traîner depuis deux ans dans ce théâtre ridicule.

  3. Dans ce procès, on est bien dans le fond du dossier, non ? Jules Diop nous disait que la CREI détient des preuves irréfutables. On comprend que c’est parce que les gens se disaient que la CREI n’a aucune preuve. Jules Diop nous disait donc qu’au procès, « attendez-vous à voir et entendre autre chose que ce que vous avez lu jusque là dans la presse ». Autrement dit si votre conviction est bâtie sur ce que vous avez lu jusque là dans la presse, sachez qu’il y autre chose. Or, à la date d’aujourd’hui, qu’avez-vous vu ou entendu de nouveau dans le procès et que vous n’auriez pas lu dans la presse ?
    En 2002, Latif Coulibaly disait: » Karim a volé des milliards » avec comme seules preuves sa plume, sa haine et ses objectifs politiques. Et Karim répondait: » Ce sont des accusations mensongères, sans fondement ». Et le peuple, arbitre, se disait qu’il n’est pas possible de se faire une certitude, parce que c’est son père qui est au pouvoir.
    De 2002 à 2012, les Jules Diop, Madiambal, Yakham, Dansokho, Bathily ont continué de répéter « Karim a volé des milliards » et Karim a continué de répéter » ce sont des accusations mensongères ».
    De 2012 à 2014, le travail médiatique a été fortement renforcé par un procureur qui est allé en conférence de presse crier « Karim a volé des milliards » et Karim de répéter « Accusations mensongères ».
    Si dans ces conditions on arrive à un procès, que doit on attendre de ce procès ? Les mêmes sempiternelles « Karim a volé des milliards » et « accusations mensongères » ? Vous conviendrez avec moi qu’on doit attendre de ce procès ce que Jules Diop nous avez promis. Ce qui, dans tous les pays du monde, est appelé « pièces à conviction ». On attendait du procureur spécial, on attendait des avocats de l’état, après « Karim a volé des milliards » et « accusations mensongères » qu’ils nous disent « voici le document qui met fin à vos dénégations », « voici l’objet qui prouve que vous êtes des complices », « voici le matériel qui affirme que vous avez volé », « Voici la pièce qui atteste que vous possédez telle chose ».
    On attend d’un tribunal des éléments, des objets, du matériel, qui nous fait passer de la phase affirmative et subjective à la phase scientifique et objective. On attend d’un procès la matérialité qui met fin au narratif. Le procès ne peut être un prolongement, dans le Palais de Justice, des tournures de phrases de campagne électorale.
    Et pourtant entre 2002-2012 et 2014, l’état a dépensé pas moins de 10 milliards en honoraires, frais de mission, émoluments d’experts, et commissions rogatoires. Vous conviendrez avec moi, qu’on ne se déplace pas du Sénégal à Monaco pour aller chercher une belle phrase. On y va pour chercher des éléments matériels. On se déplace à Singapour pour avoir du matériel et non pour y chercher un beau parleur. L’état a donc payé 10 milliards pour réunir du matériel pour un procès. Au procès, ce devait donc être du matériel.
    Malheureusement, à la date d’aujourd’hui, au Tribunal, le procureur remplace un Dansokho politique, un avocat remplace un Latif, un autre avocat remplace un Jules Diop; et avec les mêmes moyens: la belle langue, la haine bien affiché (même si c’est du théâtre) et leurs objectifs politiques. En procès (en 2014), la situation est la même qu’en 2002. Les politiciens affirmaient que Karim a volé (eux, on les comprend), la CREI continue à affirmer que Karim a volé, alors que l’état a dépensé 10 milliards pour qu’on franchisse l’étape des affirmations.

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