Entre le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais et son camarade de parti, Mamadou Diagne Fada, ce n’est plus le grand amour. Les deux responsables libéraux se mènent une rude bataille de positionnement qui se répercute jusque dans l’instance jeune du PDS, en l’occurrence l’Union des jeunesses travaillistes libérales.
La bataille pour la succession d’Abdoulaye Wade à la tête du Parti démocratique sénégalais (Pds) s’accentue au fur et à mesure qu’on s’approche des prochains renouvellements des instances du parti libéral et de la présidentielle de 2017. Ces temps-ci, elle fait même fureur et met en confrontation deux camps dont l’un, dirigé par Oumar Sarr, favorable à une candidature de Karim Wade à l’élection présidentielle de 2017, et un autre qui est foncièrement contre toute dévolution monarchique du Pds, piloté par Mamadou Diagne Fada. Même si les deux tendances donnent l’impression d’être en bons termes, selon certaines indiscrétions, ce n’est qu’une question de temps pour que cela explose au grand jour. Puisqu’en sourdine, ces deux ténors libéraux se mènent une bataille sans précédent par tendances interposées du parti.
En attestent les récents évènements qui ont secoué l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl). Le secrétaire général Toussaint Manga et la présidente de la Commission féminine du même cadre se livrent une bataille sans merci. Il se susurre dans les rangs du Pds que dans cette guéguerre de positionnement, ce sont Oumar Sarr et Mamadou Diagne Fada qui tirent les ficelles des deux côtés pour satisfaire leurs propres intérêts. C’est dire que ce sont leurs propres divergences politiques que les adultes tentent de régler à travers les jeunes par tendance interposée. Et malgré le semblant d’accalmie qui prévaut, surtout depuis le retour de Me Abdoulaye Wade de Versailles, et lié au fait que les attaques semblent orientées contre le pouvoir, à l’interne, les manœuvres souterraines rythment le quotidien du parti démocratique sénégalais.
Il faut souligner que récemment, c’est la présidente de la Commission féminine de l’Ujtl, Fatou Thiam, qui a failli faire les frais de cette guéguerre. Si la députée de Saint-Louis est sur la ligne de mire de certains responsables du parti, c’est parce qu’elle dérange le camp des proches de Karim Wade qui veulent la mettre hors-circuit. Motifs avancés : Fatou Thiam n’a ni la carrure, ni le poids nécessaire pour diriger la Commission féminine qui ne serait pas animée et où aucune activité ne pouvait lui être créditée ces derniers mois.
D’après certaines sources contactées par EnQuête, c’est Me Abdoulaye Wade en personne qui en avait ainsi décidé bien avant son retour à Dakar. Mais finalement, cette volonté n’a pu passer grâce au soutien que Mamadou Diagne Fada a apporté à la députée libérale. Il se chuchote même dans les couloirs de la Permanence Oumar Lamine Badji que c’est le président du groupe parlementaire Libéraux et démocrates qui est derrière le communiqué publié récemment par Fatou Thiam. Dans ledit document, la parlementaire prenait le contre-pied d’Oumar Sarr.
Ce dernier, dans une déclaration, prêtait des propos à Abdoulaye Wade qui aurait décidé de maintenir le bureau national exécutif de l’Ujtl tout en ordonnant son ouverture aux autres sensibilités. Mais pour Fatou Thiam, il n’en est rien puisqu’il n’a jamais été question d’élargir le bureau à une quelconque sensibilité qui s’est affirmée, mais de reprendre intégralement le processus en procédant à la vente de cartes qui aboutira à l’élection d’un nouveau bureau. ‘’Le texte publié par Omar Sarr et à travers lequel il tente maladroitement d’attribuer certains propos au frère secrétaire général national du parti n’est que du faux’’, disait-elle en substance à travers son communiqué.
EnQuête
