Objets de séduction et de fantasmes, les seins sont aussi un vaste sujet d’études scientifiques
Depuis la nuit des temps, les seins fascinent. De Léonard de Vinci et sa Vierge allaitant à Julien Clerc évoquant ceux de Sophie Marceau, des peintres baroques à Frédéric Beigbeder, ancien publicitaire, auteur d’un slogan mythique pour la marque Wonderbra (« Regardez-moi dans les yeux… J’ai dit les yeux ! »), ils font parler, saliver, fantasmer.
De formes et de tailles différentes, asymétriques chez 90 % des femmes, les pommes de Vénus ne sont pourtant pas seulement des objets de séduction. Comme le démontre avec sérieux ce documentaire, qui interroge médecins et chercheurs, les seins sont aussi d’efficaces tueurs de bactéries.
Sans se limiter à leurs pouvoirs érotique et nourricier, la réalisatrice Sabine Carbon se penche donc sur de multiples problématiques liées au sein : chirurgie esthétique, allaitement, cancer, entre autres. Biologistes et neurologues de haut niveau, interrogés dans leurs laboratoires américains ou allemands, apportent des éclairages bienvenus sur ces sujets.
Aujourd’hui, dans les pays industrialisés, une femme sur huit est atteinte d’un cancer du sein, soit deux fois plus qu’il y a trente ans. Prédispositions génétiques, influences néfastes de nos modes de vie, ablations préventives, des spécialistes s’expriment.
Un booster cognitif ??
Autre sujet évoqué : celui de l’augmentation phénoménale des opérations esthétiques. Depuis l’invention, dans les années 1960, au Texas, de l’implant de silicone, plus de dix millions de patientes sont passées sous le bistouri du chirurgien pour se faire poser des implants mammaires. On s’en doutait : le sein n’est jamais anodin.
Concernant l’allaitement, ce documentaire insiste sur le fait que de récentes recherches scientifiques ont dévoilé que le lait maternel, aliment d’une richesse extraordinaire, aux fonctions antimicrobiennes reconnues, pourrait procurer à l’enfant élevé au sein des avantages cognitifs non négligeables.
Une thèse qui aurait mérité d’être débattue un peu plus longuement. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : les seins, qu’ils soient petits, gros, ronds, en poire ou en pomme, continuent de fasciner.
LEMONDE.FR