Les manifestations contre des délestages qui sévissent au Sénégal, commencent à avoir un écho en Afrique. Et parmi les premiers signes que l’on en reçoit, Il y a la réaction du Réseau associatif des consommateurs de l’énergie du Cameroun (Race), qui leur donne une dimension panafricaine en exprimant sa forte solidarité aux usagers sénégalais victimes des carences de la Senelec. Tout en les mettant néanmoins en garde contre la tentation de la privatisation.
Par Birame FAYE
«Nous sommes en réalité tous des Sénégalais.» C’est en ces termes que le Réseau associatif des consommateurs de l’énergie du Cameroun (Race) a manifesté, le weekend dernier, à travers un communiqué, son soutien aux mouvements de protestation des populations sénégalaises contre les délestages intempestifs. «Cette grogne populaire témoigne à la fois d’un malaise évident, mais aussi d’un indéniable dynamisme du mouvement des consommateurs sénégalais», estime l’organisation consumériste camerounaise. Son soutien est encore justifié par la forte conviction qu’elle porte?: «Aucun développement économique durable n’est possible sans une énergie disponible en quantité et en qualité. La solution à la crise énergétique chronique en Afrique passe par une nouvelle gouvernance du secteur.»
Pour contraindre les gouvernants à satisfaire les besoins énergétiques des ménages et des entreprises, le Race considère que les consommateurs de tous les pays doivent rester mobilisés pour faire valoir leurs droits légitimes, notamment celui de l’accès à l’électricité.
Le devoir de solidarité aux consommateurs du pays de la téranga, selon le communiqué, est d’autant plus justifié par les souffrances similaires observées entre les deux pays par rapport à la sempiternelle question de l’accès des populations à l’énergie électrique. «Au Cameroun, dans des conditions similaires en septembre et octobre 2007, de violentes manifestations de protestation contre le rationnement intempestif de l’électricité dans deux villes, s’étaient soldées par la mort de trois jeunes manifestants, tombés sous les balles de la Police, de nombreux blessés graves ainsi que des dégâts matériels importants», rappelle le Race.
Et comme au Sénégal, à peine un Camerounais sur trois à accès à l’électricité. Les taux de couverture de 57%?d’usagers en milieu urbain pour 10%?de consommateurs en zone rurale sont quasiment équivalents dans les deux pays. Mais le Race souligne une différence de taille, à savoir que, le Sénégal est un Etat sahélien non producteur de pétrole, alors que le Cameroun possède le meilleur potentiel hydroélectrique d’Afrique, après celui de la République démocratique du Congo
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