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Petite erreur ! Par Madior Fall

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L’enfer est pavé de bonnes intentions. La Chambre « basse ? » du Parlement en prenant de ses vacances pour venir au secours d’une communication gouvernementale chahutée par la fronde populaire « électrique », -c’est le cas de le dire, était assurément bien intentionnée. D’autant plus que l’insurrection des sans-culottes qui sont certes pour l’heure sans chef gagne petit à petit tout le pays et risque d’avoir un effet domino des plus dommageables. Il fallait soulever le couvercle et laisser échapper le trop plein ! Cela procède d’une loi physique aussi veille que le monde.

L’Assemblée nationale a-t-elle eu pour autant hier, mercredi 21 juillet en questionnant volubile le ministre d’Etat, ministre de l’Energie « réponse tranquillisante » à défaut d’avoir réaction globale et satisfaisante de la part d’un gouvernement confronté à toutes les crises et qui vit sous la hantise des Eaux de pluies et des coupures de courant ? C’était le souhait exprimé dans le discours d’ouverture de la session extraordinaire le mardi dernier de son président Mamadou Seck. Il semble qu’il en demandait trop.

L’exercice parlementaire d’hier, mercredi 21 juillet a plutôt renvoyé à un vaudeville où une bonne partie et pas des moindres des acteurs est composée de piètres comédiens ou d’intermittents du spectacle qui ont mal appris leurs répliques ou ânonnent un mauvais texte, pourvu simplement que le Maître du pays, de leur parti, le Parti démocratique sénégalais (Pds) et de la mouvance présidentielle, Me Wade approuve.

Lui par qui tout commence et tout finit. Il suffit de le déclamer, même s’il éprouve indiscutablement quelques difficultés à faire jaillir la lumière dans son propre pays en cette période de canicule. Il s’apprête néanmoins à alimenter tout le continent de la précieuse énergie, grâce à son génie incommensurable ! Une grotesque mise en scène à bien des égards où, Samuel Sarr, ministre de la République pouvait se permettre d’imposer à la Représentation nationale l’observation d’une minute de silence…à la mémoire de la défunte maman de son collègue ! Paix à son âme !

Le ministre, concédons lui cela, a dû certainement oublier le jeune Abdoulaye Wade Yinghou qui aurait péri bien avant d’un trop rigoureux maintien de l’ordre en ces temps d’émeutes de l’électricité et qui a droit comme tous nos morts à une pieuse minute de silence à défaut d’une prière mortuaire et d’un « diaxal » conséquent. Qu’à cela ne tienne, le ministre d’Etat était sensible et nous avec, au rappel à Dieu de la mère de son collègue de l’Habitat et tenait à partager la douleur avec l’assistance à la plénière d’hier. Tant pis pour la République et ses symboles.

Pendant ce temps, et en même temps, à quelques encablures pour « plagier » un grand reporter sportif du pays, au marché Sandaga précisément, des populations exaspérées criaient encore leur ras-le-bol. Elles n’en pouvaient plus de subir en ces temps de retour avec une intensité sans précédent de coupures intempestives d’électricité et de délestages inconvenants, l’incompétence « criminelle » d’une hasardeuse gestion d’un secteur pourtant névralgique dont les conséquences fâcheuses hypothèquent leur survie en plombant leur économie de survivance. Elles étaient lasses d’entendre égrener les milliards investis dit-on dans l’énergie sans que leur ordinaire s’en ressente encore moins qu’elles constatent une quelconque qualité de service, voire un simple service. Elles faisaient donc, ces populations de Sandaga, chorus à tous les manifestants qui, à travers le pays, depuis une dizaine de jours maintenant, battent le macadam et dressent barricades à cause d’une électricité plus que défaillante.

Ce n’est du cependant « qu’à une petite erreur », a estimé désinvolte hier le ministre d’Etat, ministre de l’Energie qui fixe au 15 août prochain « le retour à la normale »et à un équilibre « précaire » de la distribution de l’électricité sérieusement perturbée pour cause de mauvais fioul dont il avoue néanmoins son incapacité à informer pour l’heure sur les raisons et l’origine de la souillure. Sa langue au chat. C’est à cette estime que l’on semble tenir le peuple sénégalais ! Même si certains députés de tous bords, il faut le reconnaître, se sont évertués à relayer les inquiétudes des populations en posant des questions pertinentes, l’arrogance d’une majorité mécanique que représente à la caricature un Doudou Wade et les insuffisances oratoires notoires d’un ministre ont tourné en dérision un exercice qui se voulait pourtant thérapie aux soulèvements populaires spontanés.

sudonline.sn

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