Arrêté du jugement Karim Wade: « le Gouvernement serait en train de retoucher » le texte selon le PDS

Le Comité Directeur
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COMMUNIQUE

Le bureau du Comité Directeur s’est réuni le 8 avril 2015 sous la présidence de Maître Abdoulaye WADE, Secrétaire Général National, avec comme ordre du jour :

• Situation nationale
• Vie du parti

Abordant la situation nationale, le comité directeur a analysé l’attitude de la coalition BENNO BOKK YAAKAAR (BBY), l’état des otages et prisonniers politiques et le discours de Macky SALL, le 3 avril 2015 et les réactions des populations.
BENNO BOKK YAAKAAR (BBY) avait, la semaine dernière, après avoir convoqué les avocats de l’Etat dans le cadre de la traque des biens mal acquis, tenu à rendre publique une déclaration sur le verdict rendu par la CREI contre notre frère Karim M. WADE. Elle a, comme la presse l’a révélé, non seulement donné quitus à la CREI pour la condamnation de Karim WADE mais exigé la poursuite de ladite traque et la condamnation d’autres responsables du PDS.
La coalition BBY s’est ainsi montrée sous son vrai jour: elle est le principal commanditaire de cette lutte contre le PDS et les acquis démocratiques au nom de cette prétendue traque des biens mal acquis. La CREI apparaît aux yeux de tous comme une agence politique créée pour éliminer les adversaires politiques et BENNO BOKK YAAKAAR son conseil d’administration, les juges et le procureur spécial n’étant que les bras armés au service de cette monstruosité juridique qu’est la CREI.
BBY a d’ailleurs rejeté  d’ores et déjà le pourvoi en cassation déposé par notre frère Karim Wade et ses compagnons. Tout le monde comprend aujourd’hui qu’avec la réactivation de la CREI et la limitation des « enquêtes » à ceux qui sont restés proches du Président Wade et du PDS, il s’agit d’une machination politique pour détruire le Président Wade et son héritage, pour en finir avec le PDS en décapitant la tête. BBY, en se servant de la CREI, prépare un nouvel assaut contre le PDS et le pays. Leur message a le mérite d’être clair.
Le Bureau du Comité Directeur porte d’ailleurs à la connaissance des militantes et militants, de l’opinion nationale et internationale, que les avocats de Karim Wade n’ont, jusqu’ici reçu, ni l’arrêt de la CREI rendu le 23 mars 2015, donc depuis 16 jours, ni les extraits du plumitif d’audience alors que le délai de pourvoi en cassation est d’un mois.
Le PDS proteste contre ce dysfonctionnement du service public de la justice qui constitue, une fois encore, une violation des droits de la défense.
Le juge qui rend une sentence doit être capable d’en déposer le texte immédiatement aux greffes du Tribunal pour être à la disposition des intéressés.
On raconte que le jugement de condamnation de Karim Wade lu à l’audience contient tellement de bourdes que le Gouvernement serait en train d’y apporter quelques retouches.
Nous en appelons à la vigilance des avocats car le texte officiel d’un jugement est celui qui est lu publiquement à l’audience et le juge n’a pas le droit, par la suite, d’y apporter des changements quelconques.
En tout état de cause, la responsabilité de Macky SALL est directement et totalement engagée.
Aujourd’hui,  26 de nos frères et sœurs sont en prison du seul fait de leur appartenance au PDS sur des prétextes fallacieux, et chaque fois que le juge accorde la liberté provisoire à l’un d’entre eux comme dans le cas de Mohammed MASSALY, le procureur, sur injonction de Macky SALL, le maintient en prison en utilisant des procédures mesquines. Le flagrant délit est même refusé à des militants et responsables arrêtés en pleine manifestation (Maitre El hadj Amadou SALL, Toussaint Manga et les 10 emprisonnés lors des manifestations spontanées du 23 mars 2015).
Les Sénégalais ne sont pas dupes, et les mobilisations croissantes dans les manifestations que nous avons organisées aux niveaux national et départemental (meetings, marches, sit-in) le démontrent chaque jour davantage. La réussite de notre Congrès d’investiture pour la prochaine élection présidentielle en est une autre illustration.
Face à cette orientation réaffirmée de BBY, la paix sociale est sérieusement menacée. L’orientation économique, politique et sociale n’est pas le problème de BBY. Ce qui les intéresse, c’est la décapitation du PDS et l’emprisonnement de ses dirigeants, ce qui les intéresse ce sont les manœuvres pouvant empêcher le candidat du PDS de se présenter effectivement à la prochaine élection présidentielle. C’est ainsi qu’il faudra comprendre le discours insipide qu’ils ont préparé pour Macky SALL, le 3 avril 2015, à la veille de la fête d’Indépendance, un discours atemporel, désarticulé, truffé d’erreurs, ne fixant aucun objectif réel, discours dans lequel la seule nouveauté est qu’ils sont obligés de revenir sur des mesures absurdes qu’ils avaient prises comme l’instauration des visas d’entrée au Sénégal, mesures qui ont durablement mis à terre le tourisme au Sénégal. BBY n’a pas eu besoin de se prononcer sur ce discours car encore une fois ce qui les intéresse, c’est le PDS et la danse autour de sa dépouille.
Sur la vie du parti, le bureau du comité directeur constate, à l’échelle nationale, une redynamisation du parti après le Congrès. Il se félicite des nombreuses réactions des structures du parti et demande aux délégués de rendre compte à leurs mandants des résultats obtenus lors de ce Congrès. Le bureau du comité directeur se félicite en particulier de la résolution reçue ce jour de la fédération départementale de Guinguinéo et encourage toutes les fédérations à s’inspirer de cette initiative. Une tournée nationale sera préparée dès la semaine prochaine pour informer et organiser tout le parti avant l’assaut que BBY prépare.
Contre ce dessein macabre de BBY, le PDS appelle le peuple, les partis politiques, les syndicats, les organisations de masse, la société civile, les organisations des droits de l’homme  à se tenir debout et à faire face. Cette bande de prédateurs qui a saigné à blanc le peuple pendant des décennies et pillé les ressources du pays sait que le PDS est le dernier rempart contre la dictature, pour l’indépendance politique et économique, et pour la défense de la démocratie, de la justice et des acquis obtenus notamment dans l’école et la santé. Seule une mobilisation unie, solide, déterminée et soutenue pourra les faire reculer.
Le PDS demande à ses alliés, à ses structures internes de se préparer à une nouvelle étape dans notre combat. Nous devons nous organiser, mieux nous organiser, partout du sommet à la base, et de la base au sommet.