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AUDITION DES MINISTRES BECAYE DIOP ET OUMAR SARR SUR LES INONDATIONS Entre tergiversations, généralités et contradictions

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Les députés de l’Assemblée nationale a auditionné hier, vendredi 23 juillet Bécaye Diop et Oumar Sarr respectivement ministre de l’intérieur et ministre de l’urbanisme et de l’habitat. C’était lors d’une session plénière extraordinaire sur l’examen de la question des inondations. Si, pour certains députés, le passage de ses deux ministres à l’hémicycle a permis de décliner de manière claire la politique gouvernementale en ce sens, c’est tout à fait le contraire pour d’autres. Selon ces derniers, Bécaye Diop et Oumar Sarr ont tergiversé sur la question et n’ont apporté aucune solution concrète allant dans le sens d’éradiquer définitivement le problème des inondations.

Le débat sur la question des inondations s’est posé hier, vendredi 23 juillet à l’hémicycle. Les députés ont en effet auditionné Bécaye Diop et Oumar Sarr, respectivement ministre de l’intérieur et ministre de l’habitat.

Il est ressorti, de ce face à face, différentes interventions. Abdoulaye Babou a été le premier à ouvrir les hostilités. Selon lui, l’impact des inondations s’est manifeste du fait du manque d’assainissement et de la nappe phréatique affleurée. Pour lui, « si des sommes importantes ont été englouties et les résultats n’ont jamais été à la hauteur des attentes, c’est parce qu’il y a problème ».

Me El Hadji Diouf a pris la balle au rebond en invitant les ministres de l’intérieur et de l’urbanisme à dire au peuple sénégalais comment ils comptent régler définitivement la question des inondations. Mieux, il a demandé à ces derniers de présenter un bilan du plan Jaxaay et du plan Orsec.

Ameth Sall Boye quant à lui, n’en demande pas moins les perspectives dégagées par le gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye pour épargner les sinistrés de l’épreuve de l’année dernière non sans manifester un sentiment sceptique à l’égard du plan Jaxaay.

Ndéye Fatou Touré pour sa part, s’est voulue catégorique. Selon le député du non inscrit, « l’Etat a fait preuve de défaillance quant à la mise en place de politique pertinente et cohérente pour résoudre définitivement les inondations ».

Elle s’est aussi inquiétée des conditions de recasement des sinistrés. D’ailleurs, concernant cette question, Cheikh Bamba Dièye a fait savoir aux ministres de l’intérieur et de l’urbanisme qu’elle doit avoir une solution extrême.

La solution selon lui, est de trouver un consensus sur la question, d’essayer de parler d’une seule langue. Mais hélas, se désole-t-il : « nous tergiversons, pataugeons, sans trouver de solutions idoines pour la résolution de ce fléau d’envergure nationale ».

En guise de solutions, Iba Der Thiam, vice-président de l’Assemblée nationale a préconisé l’institution d’un comité national pour maîtriser toutes les arcanes des inondations et la surveillance des conditions et modalités de l’utilisation des fonds dégagés pour combattre le fléau.

Prenant la parole, Bécaye Diop s’est dit étonné que les gens disent que le gouvernement n’a pas de politique allant dans le sens de résoudre les inondations. Quant au relogement des sinistrés sous des tentes, il nie cela en bloc au moment où le ministre de l’urbanisme déclare que cela est une solution provisoire. N’est-ce pas là un prétexte qui confirme l’incohérence dans la politique mise en œuvre par le gouvernement pour faire des inondations un vieux souvenir ?

La libéralisation des réservoirs naturels comme solution

« Le plan Orsec n’est pas une réponse définitive pour la fin des inondations dans certains quartiers de Dakar. Pour en arriver, il faut que les populations quittent les réservoirs naturels afin de permettre le drainage des eaux ». C’est l’avis du ministre d’Etat, ministre de l’intérieur, Bécaye Diop, qui faisait face aux députés sur la question des inondations avec son collègue de l’Urbanisme, Oumar Sarr.

La question des inondations au Sénégal a été saisie au rebond hier, vendredi 23 juillet, par l’Assemblée nationale. En présence des ministres en charge du dossier, Oumar Sarr et Bécaye Diop, les députés ont cherché à avoir une idée du déroulement des programmes de secours. Face à cette audition, le ministre de l’intérieur, Bécaye Diop a tenu à rappeler que deux (2) milliards sont alloués chaque année depuis 2005 pour faire face aux urgences dans les différentes localités du pays.

Des moyens financiers qui ont permis l’acquisition des autos pompe mais aussi le déploiement en ressources humaines avec les services des sapeurs pompiers, la police et la gendarme pour le bien des populations.

Pour le ministre d’Etat, Bécaye Diop, le plan Orsec n’est pas une solution définitive aux problèmes des inondations mais juste un plan d’urgence. Comme remède, il demande, aux populations de libérer les déversoirs naturels afin de permettre le déroulement des travaux. Et du coup, aboutir à la fin du cauchemar des sinistrés dans la banlieue.

Sur retard du démarrage du plan Orsec dans la périphérie, l’ancien ministre des forces armées a tenu à préciser à l’encontre des députés que pour l’année 2010, le déroulement des opérations n’a pas démarré tard comme le pensent certains d’entre vous. « Souvenez-vous que l’année dernière, les populations ont été délogées en plein hivernage. Ce qui n’est pas le cas cette année, car les bassins de rétentions avec différentes connections ont permis d’atténuer les dégâts », souligne-t-il.

Le plan Jaxaay ou recasement provisoire des populations

Concernant le plan Jaxaay, le ministre d’Etat en charge de l’urbanisme, Oumar Sarr a soutenu que deux (2) milles logements ont été attribués aux sinistrés et mille sont en cours de finition. Déclencher en 2005, ce programme a permis à recaser des familles qui étaient sous les eaux. L’enveloppe était de 52 milliards à son entame ; 15 milliards sont venus s’y ajouter puis 5 milliards. Ce fait du coup une enveloppe de 72 milliards de nos francs renseigne le ministre d’Etat Oumar Sarr qui a confié que moins de 50 milliards ont été dépensés.

Selon le ministre, le département ne s’est pas seulement limité à construire des maisons mais d’autres infrastructures ont été prises en charge dans le budget du plan Jaxaay.

Pour cette année 20010, le ministre de l’intérieur Bécaye Diop a souligné sur le recasement des sinistrés. « Le gouvernement n’a pas parlé de déguerpissement. Nous cherchons à accompagner la population. Et pour cette fois-ci, le gouvernement ne prendra pas en charge le quotidien des populations comme ce fut le cas, l’année précédente. Une situation qui a amené des perturbations au moment de rejoindre les cases. Nous mettons à la disposition des sinistrés un toit », a-t-il indiqué.

Les obstacles au bon déroulement du plan Orsec

Selon le ministre d’Etat Bécaye Diop, il y a des gens qui travaillent à l’ombre pour la non-réalisation du projet de recasement des populations. Il suffit à peine de tourner le dos pour que certaines personnes incitent les habitants à la révolte prétextant que le gouvernement cherche à leur conduire en bateau.

Face à ces mouvements d’humour, le maire de Kolda a tapé le point sur la table : « Arrêtons de politiser la chose !, s’est-il exclamé. Le gouvernement travaille pour bien être des populations. Vous ne pouvez pas mesurer combien de fois, j’ai le sentiment amer de ne pas pouvoir venir en aide à tous les habitants sinistrés. Combien de fois le président de la République m’interpelle sur la question ». Et de poursuivre, « il faut le dire certaines personnes cherchent en faire du dossier un fonds de commerce et il faut que cela cesse ».

Résultats du plan Orsec

D’après le ministre Bécaye Diop, le plan Orsec a valu au gouvernement sénégalais dans la région de Dakar des gloires. Sur les 493 quartiers recensés dans les inondations, 133 établissements scolaires, 153 lieux de cultes ont été secourus, 384 hectares sauvegardés par le plan Orsec.

Les causes des inondations à Dakar et dans les régions

Si les ministres Oumar Sarr et Bécaye Diop pensent que les inondations viennent de la sécheresse des années 1970-90, (les populations se sont installées dans des zones inondables) ; les députés ont soutenu que la cause résulte d’un manque de cohérence de politique dynamique dans ce domaine.

L’exode rural a été un autre fait pour justifier les eaux. Toutefois, les députés ont avancé que les populations ont le droit de s’installer où ils se sentent le mieux.

Le Ministre Bécaye Diop a souligné qu’une absence déversoir naturel dans les zones de Thiaroye, Djiddah, Médina Gounass, Guédiawaye et autres zones de banlieue ont contribué à aggraver la situation des inondations ainsi que les lotissements qui ont été effectués n’importe comment de l’avis de ministre Bécaye Diop. Son collègue Oumar Sarr de renchérir « les inondations résultent de la ‘’mal urbanisation’’ et du ‘’laisser-aller » avant de poursuivre que « la situation s’est aggravée avec les fortes pluies de 2005 , obligeant ainsi l’Etat à engager le ‘’Plan Jaxaay ».

Les députés lancent des piques à Samuel Sarr

Lors de l’audition des ministres Bécaye Diop et Oumar Sarr, les députés n’ont pas manqué de jetés des pierres dans le jardin de Samuel Amet Sarr, ministre de l’énergie qui est passé à l’hémicycle mercredi dernier pour la question de l’électricité.

Selon les parlementaires, les deux ministres du jour ont été très clairs en exposé avec des documents à l’appui. En plus, ils ont livré des réponses à leurs questions.

Une démarche leur permettant d’être à niveau sur le problème des inondations qui secouent le pays. Ces derniers n’ont pas manqué de soutenir contrairement à la plénière précédente beaucoup de questions sont restés en suspens, ont attesté certains députés dans leur prise de parole.

Le président de l’Assemblée nationale joue avec les mots

Après la première réponse des deux ministres face aux députés, l’Iman Mbaye Niang a demandé au président de l’assemblée nationale, Mamadou Seck, l’ajournement de la session pour permettre aux fidèles musulmans de vaquer à la prière du vendredi conformément à un article figurant dans le règlement intérieur du parlement.

Après lecture dudit article qui a engendré la réponse du député Doudou Wade, ses collègues ont demandé au président de passer au vote. Dans un premier temps Mamadou Seck a demandé quels sont ceux qui sont pour la suspension de la session ? La majorité l’emporte. Sur ce, le président Seck riposte. Ce n’est pas une suspension mais l’article parle d’ajournement pour le second vote, les députes s’abstiennent et la séance se poursuit de plus belle.

sudonline.sn

1 COMMENTAIRE

  1. Les inondations nous ont posees des problemes techniques, nous repondons par des solutions sociales…en lieu et place de solutions techniques appopriees (cf contribution du 9 Decembre 2009 sur Seneweb)…Une solution definitive est en cours d’etude…ici aux Usa…avec l’aide d’experts competents en la matiere…Bientot les Senegalais en seront informes…ASD.

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