Elle est l’une des femmes de l’Alliance des forces de progrès (Afp) les plus actives en France. Et pourtant, la chargée de communication des femmes «progressistes»?ne s’est pas retenue d’applaudir?le Président Wade pour avoir fait voter la loi sur la parité. «C’est une loi qui sera?bénéfique à toutes les femmes», croit elle. Mais, comble du paradoxe, Hélène Della Chaupin se trouve être la sœur d’un certain…Souleymane Jules Diop, connu pour ses chroniques violentes à l’endroit de la famille Wade. Entretien…
Propos recueillis par Thierno DIALLO
Que pensez-vous de la loi sur la parité récemment votée au Sénégal ?
Je ne peux que saluer le vote de cette loi?; c’est une très grande avancée dans le combat des femmes. Wade a fait quelque chose de très positif. Je m’oppose au régime libéral et à ses pratiques, mais il faut quand même saluer certains de ses actes positifs, notamment à l’endroit des femmes. Je citerais, entre autres, l’intégration des femmes dans l’Armée et cette loi sur la parité. Maintenant, c’est un fusil qui a été offert à la femme sénégalaise avec au bout une fleur?; il va falloir s’en servir en douceur et veiller à ce qu’il ne se retourne pas contre les femmes. Il faudrait qu’on œuvre pour pouvoir donner corps et forme à cette loi, pour qu’elle puisse effectivement être au service des femmes, afin d’améliorer leurs conditions de vie. Je veux dire que tout ce qui se jouera au niveau des institutions en matière de représentativité de la femme aura directement une influence sur les femmes qui n’y sont pas. C’est une loi qui sera donc bénéfique à toutes les femmes.
Vous êtes donc en phase avec Wade, pour paraphraser Aminata Mbengue Ndiaye du Ps ?
Je ne suis pas en phase avec Wade, je suis en phase avec la loi sur la parité. C’est l’aboutissement d’un combat de longue date. Les femmes ont toujours été présentes au cœur de la société. Elles représentent 52% de la population, si je ne m’abuse. Il faut donc absolument que les femmes soient intégrées dans les instances de décisions, qu’elles soient visibles autrement que dans les rôles folkloriques des partis politiques. Mais en même temps, je suis consciente qu’il y a des facteurs socioculturels qui font que ce n’est pas simple pour la femme sénégalaise d’en arriver là. Cette loi pourrait justement, ipso facto, encourager cette évolution.
Beaucoup d’observateurs pensent que les femmes sont utilisées comme un alibi politique. Que répondez-vous??
Je ne pense pas que ce soit le cas. Je crois quand même que Wade a une vision avancée de la place de la femme dans la société. Il y a des choses qui sont mises en place, mais qui tardent à avoir leur effet. On ne peut pas dire que la loi sur la parité est une utilisation politique de la femme, parce que de tous les temps, elles ont occupé des places importantes au sein de la société. Un progrès sera maintenant noté au niveau des institutions. Et ce serait donc une gifle magistrale à la gente féminine que de croire que cette loi a été votée juste pour une parité mécanique au sein des institutions. Les Sénégalaises sont bardées de diplômes?; elles sont présentes dans tous les secteurs où l’on trouve des hommes.
A vous entendre parler, c’est comme si vous étiez en train de faire allégeance à Wade.
Non, je ne suis pas en train de faire allégeance à Wade. Je suis une militante progressiste, dans le sens du progrès. Au fait, j’entends aussi reconnaître les acquis et les avancées de l’autre. Abdoulaye Wade n’a pas fait que des choses positives, c’est vrai, mais il a quand même fait des choses. Dans tous les cas, je ne pourrais en aucune manière cautionner ce régime parce qu’en plus de ses dérives, il y a quelqu’un qui m’est très cher, qui a quitté ce pays, qui est aujourd’hui traqué, et qui ne peut plus remettre les pieds au Sénégal du vivant de Abdoulaye Wade.
Et c’est qui cette personne ?
C’est mon frère (le journaliste-chroniqueur Souleymane Jules Diop exilé au Canada, ndlr). Et sa vie est aujourd’hui en danger. Il a été battu aux Etats-Unis il y a un an, par les proches de Wade?; la vidéo a fait le tour du monde. C’est une perpétuelle angoisse au niveau familial que je vis aussi. Je ne comprends pas cette forme d’acharnement sauvage. Après tout ça, je me vois donc mal prêter allégeance à Wade et à son régime. Mais, il faut distinguer les affaires personnelles des affaires politiques. La loi sur la parité reste, quoi qu’il en soit, une avancée politique à saluer. C’est un acquis qu’il faut prendre en considération. Et nous espérons que quand Moustapha Niasse sera au pouvoir, les femmes auront davantage de considération.
Vous parliez d’acharnement du régime contre Souleymane Jules Diop. D’aucuns soutiennent pourtant le contraire.
Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est qu’il n’a pas de problème personnel avec Wade et Karim. Le différend qui les oppose est uniquement politique. Et ça a commencé avec l’éjection de Idrissa Seck de la Primature. Mon frère est quelqu’un de très fidèle. Il était fidèle à Idrissa Seck, comme des millions de Sénégalais qui pensaient que ce dernier subissait une injustice. A partir de là, il a pris part à ce combat et il essaie d’y mettre le maximum de lui-même, y compris des sacrifices au niveau familial. Il a fait un choix de vie?; il s’est engagé à continuer ce combat sans Idrissa Seck qui, du reste, a trompé les Sénégalais. Moi, je ne le vois pas menacer quelqu’un de mort ou essayer de tuer quelqu’un. Je ne l’ai jamais vu violent. Depuis qu’on est tout-petits, je ne l’ai jamais vu se battre, insulter, encore moins essayer d’attenter à la vie d’autrui.
Est-ce qu’il souffre de cette situation ?
Il faudra peut-être lui poser cette question?; il sera mieux placé que moi pour y répondre. Mais, je sais qu’il est très attaché au Sénégal, à la Casamance, à Santhiaba (un quartier de Ziguinchor, ndlr). J’espère qu’un jour il pourra retrouver ce pays en toute sécurité.
Quelle appréciation vous faites de ses chroniques, notamment quand il parle de la vie privée de Karim et de Sindiély ?
Je ne savais pas qu’il parlait de la vie privée de Karim Wade. C’est vous qui me l’apprenez. Mais à chaque fois qu’il s’en est pris à Sindiély, j’ai ressenti une profonde tristesse au fond de moi. Il doit laisser Sindiély tranquille. Nous avons nos coutumes et nos réalités qui font qu’on ne s’en prend pas comme çà à une femme. C’est très mal vu. Jules a reçu une éducation casamançaise de base, très stricte, où la place de la femme est sacrée. L’engagement et l’éloignement ne doivent pas lui faire oublier cela.
Votre discours flatteur reste quand même surprenant pour qui connaît le désamour entre votre frère et le régime actuel.
J’essaie juste d’analyser les choses avec discernement, sans affect. Si vous parlez de désamour, c’est peut-être parce qu’il y a eu amour auparavant. Je n’étais pas au Sénégal, mais ce dont je suis sûre, c’est que Jules soutenait et croyait en Wade avant 2000 et juste après. Il s’est aussi battu à sa façon pour qu’il accède au pouvoir. Jules et Karim ont été proches par le passé?; ils sont jeunes et sont des compagnons de génération. Ils finiront peut-être par se retrouver un jour. On peut aussi cheminer ensemble en s’opposant. C’est la traque dont Jules fait l’objet de la part de l’entourage de Wade et les attaques contre Sindiély qui sont à déplorer dans cette situation.
Parlons maintenant de votre parti, l’Alliance des forces de progrès (Afp). Depuis la débâcle de l’opposition en 2007, vous êtes devenus inactifs en France. C’est quoi le problème ?
Vous parlez de débâcle en 2007, mais si j’ai bonne mémoire nous étions arrivés 2e au niveau de la France. Il n’y a que Wade qui nous a devancés, parce que justement il a mis les moyens de l’Etat à sa disposition. Nous avons tiré les enseignements de cette élection, l’idée étant qu’on parte vers un congrès. Et à partir de là, plusieurs personnes ont manifesté leur ambition pour diriger la délégation de France. On s’est ainsi retrouvés avec plusieurs candidatures pour un seul poste. Ce qui fait qu’il y a eu des difficultés qui font qu’on n’entend pas beaucoup parler de l’Afp ici. Mais, ce sont des difficultés que connaissent tous les partis. La différence, c’est que les autres les étalent dans la presse et nous à l’Afp, on essaie de les gérer en interne, de façon disciplinée, en fonction des idéaux de notre parti. Mais rassurez-vous, l’Afp existe bel et bien en France, et actuellement nous sommes en train d’entreprendre des choses et ça se saura le moment venu.
Cette démobilisation s’explique aussi par le fait que le Secrétaire général, Abdoulaye Sall, est très contesté.
C’est vrai que Sall a été beaucoup contesté dans ses pratiques politiques et dans ses relations avec les militants. A un moment donné, les choses sont allées très loin. Mais, je reconnais quand même qu’il a œuvré pour l’unité du parti. En dépit de tout ce qui se passe, il faut donc lui reconnaître cette volonté de rassembler. Maintenant, ce sera aux militants de décider qui sera le futur Secrétaire général de l’Afp en France. Ce qui est sûr, l’Afp s’en remettra avec ou sans congrès, parce qu’il va bien falloir préparer 2012.
Vous êtes candidate ?
Je suis trop prise par mes recherches doctorales, qui n’avancent pas comme je voudrais, par mes engagements et mes responsabilités professionnelles, et par mon rôle de mère de famille, qui me tient trop à cœur. Les choses ne sont pas simples en Occident. Tout ceci pour vous dire que le temps me manque pour postuler et occuper ce poste, en tout cas pour l’instant.
Certains militants se plaignent en disant que Moustapha Niasse n’est pas souvent présent sur le terrain, en s’interrogeant même sur sa motivation.
D’abord, tout le monde sait que Moustapha Niasse a un agenda surchargé. Ensuite, ceux qui disent cela le disent en comparaison aux autres leaders politiques. Mais la différence entre Niasse et les autres, c’est que, lui, ce n’est pas la politique qui le fait vivre. C’est un homme qui a des responsabilités à travers le monde, avec notamment ses nombreuses médiations. Les Sénégalais auraient voulu le voir haranguer des foules comme Wade, mais ils n’ont pas la même personnalité. Niasse n’est pas un populiste. C’est un patriote qui inspire confiance et qui n’est pas dans des promesses irréalistes. D’ailleurs, je vais vous dire une chose : Niasse n’est pas un candidat à vendre, c’est un candidat à prendre. On a sillonné tous les foyers de France, mais jamais les gens ne disent du mal de lui. Tout le monde l’aime, qu’on vote pour lui ou pas. Tout ce qui lui manque aujourd’hui, ce sont des rencontres quotidiennes avec la base. Il va falloir peut-être qu’il revoie ça dans l’optique de 2012.
Le débat qui se pose aujourd’hui est évidemment la forme de candidature de Bennoo à la Présidentielle. Qu’en pensent les femmes de l’Afp en France ?
Niasse est et reste le candidat des femmes dans l’Afp d’abord, et dans Bennoo ensuite. Niasse est notre candidat à la candidature unique de Bennoo, et nous allons tout faire pour œuvrer dans ce sens. Ceux qui pensent que le Ps est le moteur naturel de Bennoo ont peut-être des difficultés internes. Parce que nous, quand ça ne va pas, on se retrouve pour parler de nos problèmes en interne. On ne se sert pas de la presse comme le font les jeunes socialistes, dans la provocation, pour se faire entendre ou se positionner. Niasse est quand même un homme d’Etat?; il a toute la carrure qui va avec. On ne va donc pas descendre à un certain niveau, c’est-à-dire dans des débats si bas.
Correspondant permanent en France
lequotidien.sn
Je te trouve plus posee que ton frere mais il faut l accepter ton frere ne cesse d insulter les gens.dites lui d arretter svp
Jules diop ne fait que defendre les senegalais .Il est tres utils pour la democratie senegalaise car ce qu’il peut denoncer personne n’osera le faire a l’interieur du pays à part Latif.Ce dernier est inculpéles senegalais vont dormir et protester dans leurs salons.sortez de vos maisons et defendez Latif sinon on aura un autre journaliste exilé
Ma soeur tu mérites le respect comme ton frere jules. Je suis ravi d’apprendre que notre cher Souleymane a une soeur aussi intelligente et engagée. Je respectais jules et à travers sa soeur je le respecte encore plus. Bravo ma soeur , et merci pour votre engagement et votre lucidité.