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Appels entrants polémique entre l’Artp, Global Voice et la sonatel : Les consommateurs sans voix

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A partir du 1er août, le décret 2010-632 du 28 mai 2010 réglementant la supervision des appels internationaux entrants au Sénégal par Global voice group (Gvg) va entrer en vigueur. Tous les trafics vers le Sénégal vont désormais passer de 0,14 euro la minute à 0,215 euro, soit 141,03 francs Cfa la minute. La Sonatel qui crie au loup, tout comme l’Artp qui, avec son partenaire Global voice group, promet monts et merveilles, n’ont pris aucune peine de consulter les usagers au nom desquels l’une et l’autre parle. Par Dialigué FAYE

ImageLes usagers de téléphonie basés à l’étranger et appelant le Sénégal, vont dorénavant débourser plus. De 0,14 euro, la minute de communication va passer à 0,215 euro, soit 141,03 francs Cfa?sur le mobile et 75,44 francs Cfa la minute sur le fixe. En effet, le?décret 2010-632 du 28 mai 2010 portant supervision des appels internationaux entrants au Sé­négal par Global voice group (Gvg) va entrer en vigueur à partir du dimanche 1er août 2010. L’an­non­ce a été faite hier par Ndongo Diaw, Directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Devant la presse, M. Diaw a déclaré hier, que «ce n’est pas une aventure, mais un recadrage adapté à nos réalités, au modèle économique, financier et technique en vigueur dans des pays respectés comme le Ghana, la Gui­née…?Il n’y a aucun impact négatif pour les consommateurs locaux et ceux de la diaspora».
Ce contre quoi, Seydi Ahmed Sy Sarr, directeur de la réglementation et des affaires juridiques de la Sonatel s’inscrit en faux. Intervenant au cours d’une conférence de presse convoquée en catastrophe hier dans l’après-midi, les dirigeants de la Sonatel ont voulu répondre à distance à l’Artp. Ainsi, s’agissant des ressources qui vont être générées par exemple, le Comité directeur de la Sonatel considère les 49,20 francs Cfa par minute que va récolter l’Artp sur le mobile et les 75,44 francs Cfa sur le fixe comme une taxe qui ne dit pas son nom.
Fustigeant la manière de faire de l’Artp, le directeur de la règlementation de la Sonatel estime que tous les acteurs doivent se retrouver autour d’une table pour trouver des solutions contre la fraude. Car explique-t-il, le renchérissement des coûts ne fera qu’augmenter la fraude. En Guinée par exemple, où ?Global voice a essayé de lutter contre la fraude, le phénomène a empiré. La meilleure manière de réduire la fraude, c’est de diminuer les coûts et non de les augmenter. Et «le rôle d’un régulateur n’est pas de se transformer en pourvoyeur de fonds. L’Artp n’est plus dans son rôle. L’Artp fait tout pour légitimer le projet», dénonce M. Sarr. Et d’ajouter que le secret des communications sera davantage violé.
De son côté, le Directeur général de l’Artp a affirmé :?«L’Etat ne bénéficie pas des appels entrants comme il se doit. Alors que cela devait permettre à l’Etat d’engranger beaucoup de ressources. Avec Gvg, les appels entrants estimés à 100 millions de minutes par mois, pourront apporter mensuellement 5 milliards de francs Cfa. Une véritable génération de ressources nouvelles qui n’existait pas. Et le consommateur local n’est pas concerné, parce qu’il s’agit du trafic entrant au Sénégal et non du trafic sortant.»
Sur l’aspect économique qui justifierait la mesure, le Directeur général de l’Artp argue?: «La destination Sénégal ne reflète pas la dynamique du marché international. Avec ce décret, le Sénégal n’a fait que s’ajuster pour éviter le manque à gagner. Ainsi, le marché va s’équilibrer.»
Malheureusement, aussi bien M. Diaw que M. Sarr, les représentants des deux institutions aujourd’hui antagonistes, n’expliquent pas à l’usager comment il peut bénéficier ou perdre dans cette affaire. L’Artp n’a apporté aucun support technique à son argumentaire, et la Sonatel n’a sorti aucune donnée crédible sur ses chiffres. Et se contenter de donner en exemple l’échec de la Guinée n’est pas plus convaincant, si l’on sait que ce pays peut être estimé au paléolithique de la téléphonie, par rapport au Sénégal.
Néanmoins, on ne sait si l’on doit se féliciter quand le régulateur affirme qu’il n’avait pas les outils suffisants pour remplir son rôle de régulateur, c’est-à-dire connaître le volume de trafic qui entre chaque mois au Sénégal. «Nous sommes entrés en relation contractuelle avec Gvg qui a des outils. Dans le processus, nous avions saisi beaucoup d’opérateurs qui sont venus faire des présentations. Mais c’est Gvg qui a le modèle qui correspond à notre besoin», soutient Ndongo Diaw. Selon lui, ce projet va non seulement permettre à l’Etat de gagner plus, mais aussi de lutter contre la fraude. Ce qui ?contribuera à l’accroissement du chiffre d’affaires des opérateurs.

lequotidien.sn

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