XALIMA NEWS – Le procès de l’enrichissement illicite, opposant l’ancien directeur du cadastre, Tahibou Ndiaye à l’État du Sénégal devant la cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a repris hier, lundi 22 juin à la sale 4 du Palais de justice. L’audience est marquée par la bataille de méthodologie entre l’ancien directeur du cadastre, Tahibou Ndiaye, et l’expert immobilier, Amadou Kane.
Suspendu depuis jeudi dernier, pour des raisons liées au rappel à dieu de Me Mohamed Salim Kanzo, le procès d’enrichissement illicite, opposant l’ancien directeur du cadastre, Tahibou Ndiaye à l’État du Sénégal devant la cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei)a repris hier, lundi 22 juin. A la barre, est appelé l’expert immobilier, Amadou Kane, qui comparaissait ainsi pour une quatrième fois d’affilée, depuis le début de cette affaire comme témoin. Pour la journée d’hier, il a été surtout question de confrontation des versions entre Amadou Kane et Tahibou Ndiaye dans le sens où, le dernier cité, réfute la méthodologie utilisée par l’expert dans le rapport d’expertise concernant son patrimoine foncier, à la demande de la commission d’instruction de la Crei.
Devant la barre, l’ancien directeur du cadastre a indiqué que le barème de prix utilisé par l’expert ne tient pas compte d ecertains textes en vigueur tels que le décret qui fixe la valeur vénale des immeubles. En outre, Tahibou Ndiaye reproche également au témoin d’avoir versé dans son patrimoine foncier des terrains qui n’existaient que sur le papier. Sur ce chapitre, l’ancien directeur du cadastre a notamment cité le terrain à Sotrac Mermoz et celui à Noflaye. Ces deux terrains, selon lui, sont respectivement intégrés dans l’assiette foncière de la société de transport «Dakar Dem Dikk» et le lot attribué aux militaires.
«Dans tous les rapports d’expertises que j’ai produits, je me suis basé sur la loi du marché et sur le décret. S’agissant du terrain de Noflaye, je maintiens mes propos. Ce terrain existe bel et bien. Avant d’aller sur le terrain, je me suis approché des services du cadastre pour avoir plus de précision sur les assiettes foncières concernées. A la suite de cela, je me suis rendu, accompagné de représentants du cadastre, sur le terrain pour faire mon travail d’expertise. Et sur place, j’ai pu constater de visu l’existence du terrain de Noflaye», rétorque pour sa part Amadou Kane.
A la suite de cette confrontation, la cour a procédé ensuite à l’écoute d’un enregistrement proposé par la défense. Il s’agit de deux fichiers audio, trouvés dans le portable de Tahibou Ndiaye sous scellé, en relation avec les 100 millions FCFA qu’il aurait reçu, de Mbaye Diop et que ce dernier a nié l’avoir remis. Cette somme représente le débit des frais de la construction de la maison de Tahibou que Mbaye Diop s’était engagé à prendre totalement en charge au nom de leur amitié.
Le premier fichier écouté revenait sur un échange téléphonique entre l’ancien directeur du cadastre et un interlocuteur présenté comme l’ancien ministre de l’Économie et des finances. En effet, c’est par l’entremise de l’ancien argentier de l’État sous Wade que les deux (Mbaye Diop et Tahibou Ndiaye) se sont connus. Le second fichier portait sur un appel téléphonique entre Tahibou et Abou Sall, employé de Mbaye Diop. C’est lui qui s’était chargé de m’emmener les 100 millions FCFA. Cependant, aussi bien du côté du parquet spécial que celui de la partie civile, on refuse tout commentaire à ce document prétextant que rien ne permette de l’authentifier.
Sud Quotidien