La plupart des jeûneurs ne savent pas gérer leurs repas. La faim endurée pendant la journée ainsi que les privations poussent certains à se gaver, dès la rupture du jeûne, de repas gras, de sucres à assimilation rapide ou autre.
Cela, loin d’être bénéfique, ne fait que nuire à notre santé. Nous essayerons ici, de vous montrer comment tirer le meilleur profit des aliments durant ce mois béni car, ce n’est pas ce que vous mangez qui vous nourrit, mais bien ce que votre organisme assimile.
Comment les aliments sont digérés ?
Notons qu’au cours de la digestion, les aliments sont broyés par les dents, puis brassés par la paroi du tube digestif, celle de l’estomac en particulier. Ainsi fragmentés, les aliments sont soumis à l’action des sucs digestifs. Cette fragmentation mécanique, broyage qui précède la digestion chimique, est donc une phase importante de la digestion. Elle permet d’obtenir de petits fragments : ceci augmente la surface de contact avec les enzymes et accélère le processus chimique.
Précisons que le suc pancréatique et le suc intestinal renferment de nombreuses enzymes et agissent sur toutes les catégories d’aliments organiques. Les glucides sont réduits à l’état de glucose, les protides sont simplifiés en acides aminés et les lipides saponifiés, c’est-à-dire dédoublés en un mélange de glycérine et d’acide gras.
En outre, la présence de bile crée un milieu favorable à toutes les actions du suc pancréatique et du suc intestinal, notamment à la saponification des lipides.
Comment faut-il combiner les aliments ?
En effet, l’estomac de l’homme n’est pas fait pour digérer et assimiler sans peine toutes les combinaisons alimentaires imaginables. Les aliments qu’on ne digère pas ne profitent guère. Alors qu’une combinaison adéquate des aliments mène à une meilleure nutrition, résultant d’une meilleure digestion et en plus elle protège les cellules de l’empoisonnement. En effet, la nature des sucs digestifs secrétés par les glandes digestives varie selon la composition des aliments ingérés. Les protéines sont désintégrées en polypeptides par les protéases stomacales en milieu acide. Au contraire les féculents sont digérés dans la bouche en milieu neutre, puis dans l’intestin en milieu alcalin, par les glucidases. Ainsi la plus grande erreur que l’on fait c’est de mélanger les deux soient les protéines et les féculents. Les deux ne se digérant pas de la même façon, l’assimilation se fait plus difficilement, le système digestif doit mettre tous les efforts pour démêler tout cela. Et parmi les féculents couramment utilisés nous pouvons citer : le pain, les pâtes, toutes les céréales (riz, orge, quinoa, blé…), pommes de terre et tous les légumes racines (carottes, courges, navets). Les protéines, elles sont : la viande, le poisson, le fromage, le yogourt, les noix, les légumineuses (haricots…), les œufs, les olives, etc. En effet les repas de protéines et féculents s’accompagnent de crudités, d’une salade verte et/ou de bons légumes verts. Précisons que les fruits eux sont répartis en trois groupe : les fruits acides (tous les agrumes, fraises, ananas…), les fruits mi- acides (pommes. poires, raisins, mangues…), les fruits doux (bananes, dates, figues, raisins secs…). Les fruits acides peuvent se consommer avec les mi- acides mais non avec les fruits doux. Les fruits mi- acides sont compatibles avec les fruits doux ou les fruits acides. Les melons se mangent seuls, car ce sont des fruits neutres contenant un grand pourcentage d’eau. Notons aussi que tous les fruits s’assimilent facilement et sont incompatibles avec les féculents et les protéines qui demandent de longues heures de digestion. Cependant, ils sont acceptables avec le yogourt et conviennent parfaitement à notre repas matinal ou encore pour un dîner léger. Cependant il ne faut pas mélanger les fruits et les farineux, comme les pommes de terre, le pain.
Comment doit-on cuir les aliments ?
La cuisson n’est pas naturelle, car la Nature n’a pas créé de réchauds ni de cuisinières ! Aucun animal ne cuit ses aliments. Toutefois, le retour à une alimentation totalement crue présente de grandes difficultés pour nos organes atrophiés et nous sommes obligés de faire plusieurs concessions dans ce domaine. La cuisson doit toujours être faite à l’eau, sinon au four, jamais à l’huile ni au beurre. Les corps gras se transforment en poison quand ils sont cuits. Ils sont désintégrés et dégradés, libérant des acides gras dangereux, comme c’est le cas des aliments frits. En plus, ces graisses enrobent si bien les aliments que ces derniers ne peuvent plus être touchés par les sucs digestifs. Voilà ce qui explique l’indigestion provoquée par les fritures. Les fritures sont très nocives pour le foie. Par contre, on peut mettre de l’huile ou du beurre après la cuisson ou sur les crudités. De préférence, de l’huile vierge. Enfin comme la cuisson détruit la plus grande partie des vitamines et qu’elle transforme les sels minéraux et les oligo-éléments en matières inertes, il faut donc cuire le moins possible. Les légumes cuits doivent être fermes, pas mous, ni en purée. Pour un kilo de légumes, quinze minutes de demi-cuisson suffiront, dans trois verres d’eau. L’eau de cuisson peut être bue au début du repas.
Serigne Samba Ndiaye Phytothérapeute. Site web : www.sambamara.com