XALIMA NEWS – L’Etat veut-il déterrer la hache de guerre dans le secteur de l’éducation ? Le pays est-il dans la dèche au point que la prise en charge financière de la correction des épreuves du Baccalauréat soit remise en cause ? Ces questions méritent d’être posées après la nouvelle mesure prise par les autorités de supprimer les indemnités de dé- placement des correcteurs dudit examen.
Qui est derrière les calculs d’épiciers que l’on constate depuis quelques temps dans la gestion des secteurs stratégiques de la vie de la nation. Après la suppression – «séquentielle ou sélective » – des heures supplémentaires, les professeurs de philosophie devraient également se connaître une mesure similaire dans les prochains jours. Ils sont invités à rester dans leur coin, là où ils enseignent, pour corriger les copies de leurs propres élèves.
Ce qui fera pour l’Etat, une certaine économie sur le paiement des indemnités de déplacement et de correction du Baccalauréat (Bac). Ce qui va déteindre la crédibilité du diplôme. Même si les bailleurs de fonds sont indexés dans tout les coups du genre, force est aujourd’hui de constater que, « les autorités étatiques sont un peu trop conciliants », selon un universitaire.
Quoi qu’il en soit, la Coordination des examinateurs en philosophie (Cep) qui donne l’information, prévient que « la dévalorisation du diplôme du Baccalauréat ne passera pas par la philosophie ! » Pour ces enseignants qui alertent quant aux dégâts collatéraux pouvant découler des nouvelles mesures que le gouvernement veut mettre en œuvre, pour des questions d’argent, l’heure est à la concertation d’abord.
Les syndicats enrôlés dans le combat L’objectif étant d’apporter une réplique appropriée par rapport à cette affaire. «La Coordination des examinateurs en philosophie s’est réunie avec le Secrétariat général du Saems-Cusems, ce Mercredi 24 juin 2015, au siège dudit syndicat.
L’objectif de cette rencontre était de partager les inquiétudes de la coordination avec les responsables syndicaux et sa détermination à lutter contre la mise en place des bassins de correction des épreuves anticipées de philosophie.
Ces bassins vont mettre fin au déplacement des professeurs-examinateurs dans les régions et les mettre en situation de devoir corriger les copies de leurs propres élèves», peut-on lire dans le document d’alerte que les professeurs de philosophie entendent balancer aux autorités en charge de leur secteur.
Avec cette approche, les professeurs de philosophie qui n’ont que les déplacements pour les besoins de l’organisation de l’examen et de la correction du Baccalauréat pour arrondir leurs revus, ne pourront désormais compter que sur leur salaire. Un salaire réduit à sa plus petite expression.
Les heures supplémentaires ayant été supprimées, selon Elimane Pouye, secrétaire général du syndicat des Impôts et Domaines. Une innovation «malencontreuse», qui aura, sans doute, des répercutions fâcheuses sur le Baccalauréat de manière générale.
«Ce qui a pour conséquence, le discrédit du baccalauréat séné- galais, premier diplôme universitaire, très bien apprécié sur la plan international », préviennent encore les examinateurs. Cette nouvelle tentative de «rationalisation» des ressources de l’Etat va, certainement, ouvrir un nouveau front au plan social.
A l’effet d’inscrire ses actions dans la légalité, cette coordination entend travailler en étroite collaboration avec les syndicats qui ont décidé de prendre à bras le corps cette lutte qui concerne tous les enseignants. Aussi, après le Saems-Cusems, les examinateurs prévoient d’initier une rencontre d’harmonisation avec le Cusems, aujourd’hui même à 15 heures, à son siège.
De même, ladite coordination et les syndicats vont rencontrer le Directeur de l’office du Bac, Babou Diakham, demain 11 heures pour échanger de façon plus approfondie, selon Abdoulaye Sow, un des coordonnateurs de cette structure.
Ces échanges porteront, selon M. Sow, «sur les conditions de correction des copies de philosophie et sur l’examen de sa requête de suppression systématique des bassins de Kaolack, Diourbel, Thiès et Fatick.» Retenez que les bassins, en l’espèce, sont les regroupements des professeurs déplacés de leur lieu d’exercice vers ces différentes régions de l’intérieur du pays pour les besoins de la correction.
Les philosophes exigent d’ailleurs, une rencontre avec la Commission nationale de philosophie (Cnp) et « appellent tous les professeurs de philosophie à une mobilisation sans faille.» Un autre front s’ouvre…
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