Le parquet de Paris a confirmé au Monde l’ouverture, mardi 30 juin dans la soirée, d’une enquête préliminaire sur des soupçons d’agressions sexuelles sur mineur par des soldats français en mission au Burkina Faso, après une dénonciation du ministère de la défense en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale.
L’enquête a été confiée aux prévôts de la gendarmerie, chargés des investigations sur les militaires déployés sur les théâtres d’opérations extérieures. Le ministère de la défense a annoncé mardi soir avoir suspendu deux soldats français soupçonnés de s’être livrés la veille à des « actes à connotation sexuelle » sur deux enfants dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Paris a affirmé avoir « immédiatement signalé les faits allégués » aux justices française et burkinabé.
Deuxième affaire après la Centrafrique
Environ 220 soldats français sont stationnés au Burkina Faso dans le cadre de l’opération de lutte antiterroriste Barkhane qui couvre cinq pays du Sahel, du Mali au Tchad. Il s’agit de la deuxième affaire d’abus sexuels d’enfants impliquant l’armée française en Afrique, après les accusations portées contre des militaires de la force Sangaris en Centrafrique.
Selon une source judiciaire, 14 militaires français ont été mis en cause dans cette dernière affaire, dont trois sont identifiés, par les témoignages de six enfants de neuf à 13 ans dénonçant des faits commis au début de l’opération Sangaris entre fin 2013 et fin mai-début juin 2014. Des juges d’instruction enquêtent depuis mai sur ces accusations.
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