Ces trois dernières années la banalisation de l’injustice a atteint son paroxysme. Qui s’émeut encore devant cette liste d’incidents relégués à la page des faits divers?
« Farba Ngom brandit son arme »
« Moustapha Cissé lô insulte Ser Abdou Fatah »
« Moustapha Cissé Lô distribue des liasses de billets »
« Interdiction de manifester »
« Arrestation tous azimuts »
« L’affaire Barthélémy Diaz »
« Conseil constitutionnel devenu fiable »
« Les journalistes annoncent la victoire de Braya et… »
« La CREI qui rejette l’argument de don pour condamner »
« Le président qui dit qu’il y a des dossiers qu’il a mis dans le tiroir et les hypocrites d’argumenter qu’il y a séparation des pouvoirs »
« Macky Sall distribue de l’argent au Sénégal et dans la « Diaspora » »
Tong-Tong au sommet de l’Etat : Abdoulaye Daouda Diallo et Abdoul Aziz Diop ont aussi reçu leur part du « gâteau foncier » (Leral juin 2014)
Macky à Thies: Sa visite a coûté 500 millions aux contribuables (xalima) juin 2014
Cheikh Yérim Seck révèle : « Macky donne 20 millions par mois à chaque leader de Benno » (2014)
Kolda: Macky donne 10 millions de FCFA aux imams de la … (2014)
Meeting APR au palais des congrès à Paris: « Macky Sall bousille 80 millions de F CFA » selon le FUSD (2013)
Plus de 70 chambres réservées par l’Etat du Sénégal à Paris sont vides: des millions dans le vent. Chambres vides pour un PSE (Xibaaru 2014)
Tong-tong des terres de Ouakam Aéroport : Codé Mbengue, Viviane Bampassy et une cousine de Macky Sall servis (Leral juin 2014)
3 milliards, rien que pour les Locales : Macky Sall casse sa tirelire (seneweb juin 2014)
Macky Sall a dégagé pas moins de trois (3) milliards de francs à raison de cinq (5) millions pour chaque collectivité locale du pays (il y en a 602).
Cela, compte non tenu des centaines de véhicules à louer à raison de cinquante-mille (50.000) francs par jour et de grosses enveloppes financières distribuées à certains militants.
Pour son Quartier général, Mimy Touré loue une Villa à 12 millions F Cfa, soit 400 000 francs/jour : Qui l’eût cru ? (local juin 2014, léral)
Etc.
Cette liste passée sous silence par les télévisions et les radios nous montre bien que la frontière entre gouvernance-sobre-vertueuse et le je-m’en-foutisme a été franchie allègrement. Comment expliquer les agressions de l’opposition et les contre-pouvoirs ? Nous savons que certains contre-pouvoirs externes peuvent être des alliés du pouvoir ou des opposants au pouvoir. Mais, qu’à cela ne tienne, la dictature ne l’accepte pas. J’ai mal à mon Sénégal.
Dans le cas de Karim Wade nous constatons beaucoup de manquements. Comme il est aisé de formuler autant d’assertions accusatrices sans se donner la peine de livrer aux sénégalais des preuves qui ne sauraient être mises en doutes.
Quelles interprétations ? Mystère. Pour ces dictateurs l’utilisation de mots et de slogans (traque des biens, voleur de la république, citoyens ordinaires, force reste à la loi…) dépréciatifs semble plus aisée que l’articulation d’arguments au sein d’une démonstration.
J’ai mal à mon Sénégal, j’ai mal à mon patrimoine ! On nous refourgue depuis ces dernières années, de multiples comédies politiques. Quelle triste époque dans laquelle est désormais le Sénégal. Je suis consterné par l’absence évidente de bon sens de notre Président et son manque de volonté manifeste de collaborer intelligemment avec ses compatriotes. La logique voudrait que lorsque la situation est tendue, on resserre les vis pour assainir la violence physique et/ou verbale.
Moi sénégalais, j’ai honte de Macky Sall et de sa vision pathétique d’une société basée sur le règlement de compte.
La honte m’étreignit davantage quand vous avez soulevé la CREI pour condamner et diviser les sénégalais. Votre « traque des biens mal acquis » n’a jamais été une demande sociale. Les politiques et la presse en ont fait un combat. Il n’y a jamais eu de référendum pour demander l’avis des sénégalais. Ce que les sénégalais avaient exigé c’est la reddition des comptes. J’ai honte de Macky Sall car il fait de ses règlements de compte (synonyme de représailles) une demande sociale.
Il n’est pas possible de faire abstraction des conséquences immédiates et lointaines du phénomène « traquer » parce que vos jugements sont troublés par des préjugés, des passions ou des intérêts. Cela ne permet pas d’avoir une vision synoptique, fidèle et honnête des choses. J’ai honte de vous Monsieur le président.
ODI