XALIMA NEWS – Le chancelier à la retraite, Ibrahima Sène a procédé hier, au lancement de son ouvrage intitulé « La diplomatie sénégalaise de Léopold Sédar Senghor à Abdoulaye Wade ». Dans cet ouvrage de 425 pages, l’ancien chargé des affaires consulaires à Bruxelles et à Washington, qui a capitalisé 30 ans d’expérience, revient sur les actions diplomatiques qui ont marqué les magistères des trois présidents, Senghor, Diouf et Wade.
Ancien chargé des affaires consulaires à Bruxelles et à Washington, le chancelier à la retraite Ibrahima Sène vient de publier un livre sur la diplomatie sénégalaise. Intitulé « La diplomatie sénégalaise de Léopold Sédar Senghor à Abdoulaye Wade : Regard d’un chancelier », l’ouvrage de 425 pages passe en revue les actions diplomatiques qui ont marqué notre pays depuis l’indépendance à la fin du magistère de Abdoulaye Wade.
En rédigeant cet essai qui compte 29 chapitres, l’auteur dit vouloir partager son expérience de chancelier. 30 ans durant, il a exercé dans les services diplomatiques. D’emblée Ibrahima Sène a reconnu la difficulté de la tâche, soulignant que « trois ouvrages avaient déjà été écrits sur le sujet par des diplomates de carrière ». « Il a fallu être imaginatif car il m’était difficile de dire ce qui n’a pas été dit », a-t-il déclaré.
Dans la première partie du livre, Ibrahima Sène a retracé la carrière politique du poète-président Léopold Sédar Senghor, ses relations avec Lamine Guèye et « son compagnonnage controversé » avec l’ancien président du Conseil Mamadou Dia.
Il y décrit « une diplomatie axée sur la culture », parle de la Négritude, du combat de l’ancien président pour la réhabilitation des valeurs noires et de la Francophonie. Ibrahima Sène n’a pas occulté l’attachement de Senghor à l’unité africaine rappelant qu’« il était foncièrement contre la balkanisation de l’Afrique ».
Selon lui, cette diplomatie était caractérisée par « l’esprit de méthode » dont faisait preuve le père de la Nation.
« Un diplomate ne sert pas un régime, il sert un pays »
En deuxième partie, Ibrahima Sène a passé à la loupe, les actions diplomatiques du Sénégal sous le magistère du président Abdou Diouf. Il a magnifié l’ouverture des frontières marquée notamment par l’émigration des « modou modou ». « Le Sénégal a beaucoup tiré profit des modou-modou ; même s’il y a eu un revers de la médaille avec cette émigration », a-t-il souligné.
L’auteur de « La diplomatie sénégalaise de Léopold Sédar Senghor à Abdoulaye Wade : Regard d’un chancelier » a cependant déploré « la fermeture, à un moment donné, des ambassades pour des raisons budgétaires ». Une décision qu’il a qualifiée d’erreur ; ajoutant que les ambassades d’Afrique du Sud, du Zaïre (actuelle République démocratique du Congo), de Moscou, etc., n’auraient jamais dû être fermées.
Il est revenu sur l’envoi des « Diambars » en Gambie avec le coup d’Etat contre l’ancien chef de l’Etat Daouda Diawara et en Guinée-Bissau. A son avis, l’intervention du Sénégal en Gambie était une occasion pour raffermir l’unité sénégambienne, malheureusement dit-il, « Diawara a tourné casaque une fois revenu au pouvoir ».
Pour la Guinée-Bissau, il souligne que le président Abdou Diouf n’avait pas « les coudées franches », parce que n’ayant pas eu « le soutien de toute la classe politique et de l’opinion publique ».
Dans la troisième et dernière partie, Ibrahima Sène a mis en exergue les politiques économiques, les nombreuses médiations et le combat panafricain du président Abdoulaye Wade. « Abdoulaye Wade s’est beaucoup battu pour la réalisation de l’unité africaine ; malheureusement les Etats n’ont pas voulu céder leur parcelle de souveraineté », a-t-il regretté.
Présidant la cérémonie de dédicace du livre, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur Mankeur Ndiaye a promis de tout faire pour que le personnel de son département dispose de cet ouvrage. Il a invité les autres diplomates à s’inspirer de l’auteur Ibrahima Sène, en rédigeant des ouvrages sur la diplomatie sénégalaise. « Les diplomates savent beaucoup de choses. Ils disent peu de choses en raison de leur obligation de réserve », a-t-il soutenu.
Il a rendu hommage à Ibrahima Sène pour la richesse du livre mais aussi pour avoir rendu service à la nation. « Un diplomate ne sert pas un régime, il sert un pays. Ibrahima Sène a servi son pays », a dit Mankeur Ndiaye. Pour le Secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, la publication de ce livre sur la diplomatie sénégalaise va contribuer à combler un vide en termes de documentation pour les diplomates de carrière et les chercheurs. Il a dit tout son plaisir d’avoir été associé à la rédaction de l’ouvrage.
Le Soleil
Un vrai diplomat.
IL a toujour fait un excellent travail dans bruit