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Résultats catastrophiques du Bac- « l’école semble être devenue un cimetière de l’intelligence et une usine de fabrique de crétins», (El Hadji Songuédé Diouf)

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Les résultats du baccalauréat édition 2014-2015 occupent les commentaires. Chacun y va de son point de vue sur les résultats catastrophiques. Certains accusent l’Etat d’être à l’origine de ces résultats, d’autres indexent le faible niveau des élèves. Pour le professeur de philosophie, El Hadji Songuedé Diouf, c’est tout autre chose. Pour lui le principal responsable est le «manque de formation des enseignants qui débarquent dans les salles de classes sans aucune formation au préalable». Entretien !
M. Diouf, qu’est-ce qui explique, selon vous, les résultats catastrophiques du baccalauréat de cette année ?
Ces résultats sont à l’image de l’école sénégalaise tout simplement et de ce qu’elle vaut actuellement. Il faut avoir le courage de reconnaitre que presque plus rien ne va. Il y a longtemps que nous avions dit que l’école semble être devenue un cimetière de l’intelligence et une usine de fabrique de crétins. Nous l’avons dit et nous l’assumons. Parce que ce qui se déroule en termes d’apprentissage, d’enseignement, l’environnement infrastructurel également, font que cette école n’est plus ce qu’elle était, perdant ainsi, son lustre d’antan.
Il ne faut pas s’alarmer, outre mesure, du résultat catastrophique du baccalauréat, parce que c’est tout simplement, le contraire plutôt qui m’aurait surpris. Tous les gens qui sont dans le système qui voient que l’école entre en déliquescence depuis une vingtaine d’année et que les gens ne font rien pour s’arrêter et examiner cela. Je crois qu’ils doivent comprendre que ces résultats sont le parfait reflet de l’Etat actuel de l’enseignement et du système éducatif en général au Sénégal
Pouvez- vous nous donner quelques raisons qui expliquent ces mauvais résultats?
Plusieurs raisons concourent à ça. Par exemple, vous vous rendrez compte que la plupart pour ne pas dire l’écrasante majorité des enseignants sont mal formés aujourd’hui. Parce que les structures classiques de prise en charge de la formation des enseignants ont été complètement abandonnées à elles-mêmes. Ce qui fait que, surtout dans les régions, je me trouve présentement à Kolda pour les raisons du bac, les gens s’alarment. Je leur dit écoutez, quand j’ai jeté un coup d’œil sur l’effectif du corps professorat, le plus expérimenté, la moyenne tourne autour de 3 ou 4 ans et c’est des gens qui, malheureusement, n’ont reçu aucune formation.
On s’attaque et on s’acharne sur la faiblesse du niveau des élèves oubliant que très souvent, les enseignants eux-mêmes ne sont pas aptes à délivrer les savoirs et les savoirs faire pour lesquels nous sommes censés enseigner. Ce sont des gens qui n’ont aucune formation pédagogique. Ce sont des gens qui ont échoué à l’Université et qui débarquent comme ça dans les salles de classes mais que voulez-vous qu’il puisse en être en termes de résultats.
Je ne suis pas du tout surpris, au contraire, si les résultats étaient bons ou très bons, j’aurais été scandalisé parce qu’encore une fois, rien n’est fait pour que l’école retrouve son lustre d’antan. Et rien n’est fait pour que l’école puisse briller comme ce fut le cas dans le passé en offrant au continent africain et même au monde de vraies intelligences qui venaient de l’école sénégalaise. Cette école n’existe plus aujourd’hui. C’est une école abandonnée à elle-même. Une école lâchée par les autorités politiques et les enseignants sont mal formés.
Les séries de grèves des syndicats d’enseignants en sont aussi une raison ?
Légalement, je ne suis pas contre des cycles de grèves, parce que j’appartiens à un syndicat, mais les grèves systématiques plombent le temps de travail. Le quantum horaire est réduit à sa plus simple expression. Avec tous ces facteurs, on ne peut pas avoir d’autres résultats à part ce que nous avons obtenus.
Est-ce que vous êtes surpris des bons résultats à l’école Mariama Bâ de Gorée ?
Les élèves de Mariama Ba, vous savez très bien comment ça se passe. Ils sont sélectionnés depuis l’entrée en sixième. Ils sont pris en charge, documentés, logés avec un corps professoral qui souvent habite l’école et travaille jusqu’à certaines heures. Ils ont des professeurs choisis et triés sur le volet. Donc, c’est tout à fait normal pour les raisons que je viens d’évoquer. Ça n’enlève rien à leur mérite. Ce sont nos enfants, ils sont tout à fait méritants, mais il faut signaler également qu’ils bénéficient d’un environnement qui n’est pas partagé par les autres camarades. C’est tout à fait normal.
Maintenant, on m’accuserait de faire du patriotisme ou du militantisme villageois. Simplement, ce n’est pas Mariama Bâ, le Prytanée militaire ou Yavuz Selim qu’il faut célébrer, mais plutôt, ces quelques ilots dans le désert.
Parce que le lycée Limamoulaye qui ne bénéficie pas de ces conditions que j’ai évoqué, parvient depuis 10 ans au moins, à être premier, deuxième ou troisième au concours général. Donc, je ne suis pas surpris des résultats de Mariama Bâ.

gfm.sn

2 Commentaires

  1. Notre école publique est totalement tétanisée par le traitement à elle réservée par l’Etat. Aucune considération pour ceux qui la dirigent comparés à d’autres agents de la fonction publique, des budgets amputés lourdement obligeant les chefs d’établissements à de la gymnastique pour faire face aux besoins de fonctionnement au quotidien. Et pour les résultats au BAC, revoir le profil de certains examinateurs qui distribuent la note de 01 à la chaîne.

  2. Ce n’est pas seulement l’ècole qui est un cimetière d’intelligence et une fabraque de cretins ce sont les mèdias en gènèral tèlès et radios qui sont plus responsables de cette situation l’ècole est un baromètre pour montrer cette
    déliquescence qui a dèbutè vers la fin des annèes 1980 avec la première annèe blanche
    Qui sont les individus montrès comme exemple à nos gosses les lutteurs qui envahissent les cours d’ècoles, les danseurs et les danseuses grossiers et grotesques on oublie le bon èlève des ècoles primaires et secondaires qui devait etre la rèfèrence pour les autres on montre un crètin et abruti comme Ouzin Barigo
    Meme le niveau du langage politique est en baisse des ministres nuls et incompètents des individus comme Youssou Tourè pourtant ancien èducateur nommè pour porter le langage insolent et ordurier aux adversaires politiques qui osent critiquer la politique du parti au pouvoir
    Des imams et des religieux sensès porter la parole sacrèe appellent publiquement le premier des sènègalais à se dèdire de la parole donnèe au peuple
    C’est un peuple qui nage dans un crètènisme inconscient les dèlires et les grandes paroles n’y changeront rien notre pays va vers l’abime

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