XALIMA NEWS – Le policier Tombong Oually, considéré jusqu’ici comme «le vrai suspect» par le Parquet, a été libéré hier après le non-lieu prononcé par le Doyen des juges qui a ordonné le renvoi du policier de Mouhamed Boughaleb devant la Chambre criminelle. Son avocat Me Bamba Cissé savoure une victoire contre l’injustice.
L’appel du Parquet nourrissait son lot d’incertitudes sur l’élargissement de Tombong Oualy, après la décision du juge d’instruction de lui accorder un non-lieu dans l’affaire du meurtre de l’étudiant Bassirou Faye tué dans le campus universitaire de Dakar le 14 août 2014. Depuis, son avocat pestait contre cette «détention arbitraire» qui a pris fin hier. L’avocat de Tombong Oualy, joint par téléphone, exprime sa grande satisfaction de voir «le travail collectif», mené depuis un an, déboucher hier dans l’après-midi d’hier sur la libération de son client. Après 10 mois de détention préventive et quatre jours de détention «arbitraire» suite à l’ordonnance de non-lieu accordée à Tombong Oualy, Me Bamba Cissé compte faire le bilan comptable de ce combat judiciaire plus tard.
Pour l’heure, il préfère savourer sa satisfaction qu’il partage avec les soutiens et la famille du policier désormais élargi des liens de la détention après avoir été l’unique suspect du Parquet dans le meurtre de l’étudiant Bassirou Faye. De plus, il adresse ses félicitations au juge pour sa «bonne compréhension et explication» du dossier.
Quid le caractère suspensif de l’appel du Parquet suite à l’ordonnance de non-lieu prononcé par le juge ? Me Bamba Cissé oppose l’article 171 en son alinéa 3 du Code de procédure pénale qui stipule qu’une ordonnance de règlement et jugement d’instruction ne peut souffrir d’un appel du Parquet. Selon lui, en pareille matière, l’appel du Parquet n’est pas suspensif et l’unique issue de cette ordonnance était la libération de son client.
Et les portes du Cap manuel se sont refermées derrière lui vers 16h avec le sentiment d’avoir vaincu «l’injustice» après 10 mois de détention préventive. Interrogé par Rfm, le policier n’a pas dissimulé sa joie : «Je rends grâce à Dieu de m’avoir permis de recouvrir la liberté. Parce qu’être accusé d’avoir tué une personne est une douleur indescriptible. Je ne suis pas le premier et je ne serai pas peut-être le dernier à subir une telle situation. Mais, j’ai toujours clamé mon innoncence.»
Le policier Saliou Ndao armé de liberté
Mohamed Boughaleb reste en taule. Le policier Saliou Ndao a donc également recouvert la liberté hier en même temps que Tombong Oually. Selon son avocat Me Khassimou Touré, il a été le policier le «moins bavard» et le moins médiatisé comparé aux deux autres fonctionnaires mis en cause dans le meurtre de Bassirou Faye. Selon lui, «le droit a été dit» et «la plénitude de sa sérénité a œuvré pour la bonne administration de la justice», tout en ajoutant qu’avant sa mise en cause, «il jouait un rôle de formateur et d’encadreur dans la police et c’est pourquoi il a été réintégré par ses pairs».
La semaine dernière, le Doyen des juges, Mahawa Sémou Diouf, avait bouclé son instruction dans l’affaire du meurtre de l’étudiant Bassirou Faye. Le magistrat instructeur avait accordé le non-lieu aux policiers Tombong Oually et Saliou Ndao. Il avait par contre renvoyé Mouhamed Boughaleb devant la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar pour y être jugé pour meurtre.
Le Quotidien
