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Extension de la mine de Sabodala : La population priée de déguerpir

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XALIMA NEWS – Dans les régions minières du Sénégal, les nuisances sont nombreuses pour les populations et les retombées financières mineures. Pour le président du réseau des élus locaux pour la gouvernance minière, les collectivités locales doivent être impliquées dans la gestion.

Les communautés locales sont souvent les grandes perdantes dans les conventions minières que les Etats concluent avec les compagnies. Si au Sénégal, la région de Kédougou est l’exemple le plus visible, il n’en demeure pas moins que Thiès vit aussi profondément les conséquences néfastes liées à l’activité minière. Selon M. Moustapha Aïdara, président du réseau des élus locaux pour la gouvernance minière, la situation de Darou Khoudoss, dans la région de Thiès, est tout simplement «catastrophique». «Darou Khoudoss, c’est un village complètement détruit. Sans compter qu’avec les effets des produits chimiques, les gens sont malades», constate l’élu qui participait hier à un atelier de renforcement des capacités des jeunes des mouvements sociaux sur les enjeux de l’exploitation minière.

A Kédougou, la situation est similaire puisque, selon M. Aïdara, la région a perdu sa vocation agroforestière. «C’est un paradoxe, parce que les zones les plus pauvres sont celles où l’exploitation  minière produit des externalités qui impactent négativement les populations. Vous allez dans ces zones-là, de plus en plus, les enfants quittent l’école pour aller travailler dans les mines ou dans l’orpaillage traditionnel». Ces zones sont aussi celles qui connaissent la prostitution, la dégradation de l’environnement et où des villageois sont spoliés de leurs terres. Autant de problématiques qui sont dans le domaine de compétence des collectivités locales. Mais voilà, le Code minier a pendant longtemps ignoré le rôle des collectivités locales dans la gestion des ressources minières. Une situation que le nouveau code devrait corriger, même si, souligne M. Aïdara, le combat est loin d’être gagné. «Nous avons fait des propositions pour le nouveau Code minier afin que de nouvelles fiscalités puissent être mises en place et que les ressources soient reparties de façon équitable entre les collectivités locales du pays», indique M. Aïdara.

Eveiller les consciences des jeunes
Selon les explications de Boubacar Tamba, journaliste et membre du Comité national Initia­tive de transparence dans les industries extractives (Itie-Séné­gal), jusqu’en 2003, le secteur des mines était réservé à une certaine catégorie d’acteurs. Les organisations de la Société civile ne s’y intéressaient pas, faute d’informations. Fort heureusement, aujour­d’hui, la situation a beaucoup évolué avec l’émergence de plusieurs catégories d’acteurs. «Il y a un réseau de parlementaires, un réseau d’élus locaux qui s’occupent de ces questions. Il y a même une organisation de personnes affectées par les projets miniers qui s’est aussi constituée.»
Aujourd’hui, Oxfam et Lead Afrique Francophone tentent d’intéresser les jeunes à ces questions. C’est tout le sens de l’atelier de sensibilisation qui s’est tenu hier dans les locaux de la Fondation Frederich Ebert. Cet atelier qui regroupe les jeunes des mouvements sociaux du Sénégal vise, selon Moussa Mbaye Gueye, à «éveiller les consciences des jeunes et à les mobiliser sur les questions de développement». A en croire Elimane Kane, responsable du programme gouvernance d’Ox­fam, la révision du Code minier instaure un contexte favorable à la mobilisation des acteurs pour que toutes les couches de la population puissent bénéficier des retombées économiques du secteur minier. «C’est une question stratégique sur laquelle les jeunes doivent s’exprimer puisque le temps d’une concession minière correspond au temps d’une génération», souligne M. Kane. «Les organisations de la Société civile ont un seuil qu’elles ne peuvent pas franchir peut-être, de même que les parlementaires ou les élus. Mais ces jeunes qui se battent pour le développement du pays, de leurs localités, peuvent jouer un rôle important surtout dans le contexte actuel de révision du Code minier», souligne M. Tamba.

Le Quotidien

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