Chargée de lutter contre le blanchiment de capitaux et la criminalité financière, la Cellule nationale de traitement des informations financière (Centif) baigne dans l’illégalité. C’est l’information qui barre la Une de L’Observateur. D’après nos confrères du Groupe futurs médias, sur les six personnalités qui composent la Centif, deux ne remplissent pas les conditions pour continuer d’exercer dans cette cellule. La responsable des enquêtes administratives et financières, le commissaire divisionnaire Aby Diallo, et le magistrat Amadou Diallo ne sont plus éligibles à la Centif et continuent d’exercer leurs activités.
Cadre supérieur à la police, Aby Diallo, est à la retraite depuis 2013, mais elle poursuit ses activités à la Centif et perçoit ses deux millions de salaire. Pourtant, il ressort des informations émanant de l’administration financière que la Direction générale de la police nationale avait saisi le ministère des Finances d’une correspondance pour lui communiquer le décret de mise à la retraite de la dame Aby Diallo. Un courrier qui avait été transmis à la Centif, mais l’on s’étonne qu’aucune mesure n’ait été prise pour procéder à son remplacement.
L’article 18 de la loi 2004-09 du 6 février 2004 est clair, dans son libellé. Il dispose que la Centif est composée, entre autres, d’un haut fonctionnaire de la Police judiciaire, détaché par le ministère chargé de la Sécurité. Un haut fonctionnaire en détachement suppose qu’il soit en activité. Donc, le maintien du commissaire dans la composition de la Centif, pendant plus de deux ans, ne répond à aucune règle, car l’on ajoute, dans les explications, que le statut des membres est lié à l’exercice de la fonction pour laquelle le concerné a été désigné par sa hiérarchie.
Concernant le magistrat Amadou Diallo, le journal rapporte qu’il a bouclé ses six ans d’exercice, conformément au second alinéa de l’article 18 qui stipule que « les membres de la Centif exercent leurs fonctions, à titre permanent, pour une durée de trois ans renouvelable une fois ». Amadou Diallo, ayant épuisé ses deux mandats, doit être remplacé. Seulement, contrairement à sa collègue qu’on accuse de s’agripper au poste, le magistrat qui est dans les dispositions de partir attend une décision du ministre de la Justice qui doit désigner son remplacement. Mais à la chancellerie, on explique ce retard par la difficulté de trouver un bon profil pour répondre à l’exigence de nommer un magistrat spécialisé dans les questions financières. Entre-temps, nos confrères disent d’ouvrir une brèche dans laquelle toute personne épinglée par la Centif pourra s’engouffrer pour convoquer l’illégalité de la structure.
L’Observateur via Leral
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