Sans bruit et sans fioriture, l’institution dirigée par l’administrateur directeur général Thierno Seydou Nourou Sy s’affirme comme l’un des plus grands bailleurs de la Pme nationale, allant même jusqu’à réactiver des secteurs que tout le monde croyait perdus à jamais.
La Banque nationale pour le développement de l’économie (Bnde) est décidée à accomplir à fond la mission attendue d’elle de la part de l’Etat dans le financement de l’entreprise privée. L’une des choses remarquables à mettre à son actif est la relance du secteur textile au Sénégal, à travers la société thiessoise Nsts de M. Ibrahima Macodou Fall. Aujourd’hui, se félicite M. thierno Seydou Nourou Sy, l’administrateur directeur général de la banque, la Nsts a en stock 15 tonnes de bobines de coton, elle possède des machines de dernière génération et a garanti la commercialisation de sa production.
Mieux, en plus de faire du textile, l’entreprise envisage, dans un an ou deux, de se lancer dans la confection, en mettant en pool des artisans couturiers de la région de Thiès qui mettront en place un label de couture qui leur permettra d’exporter en direction des Etats-Unis d’Amérique, par le biais de l’Agoa. Et tout le long de cette évolution dans la chaîne de valeurs, la Nsts bénéficiera de l’accompagnement de la Bnde. L’ambition de départ de la banque dans cette aventure était de structurer l’entreprise, sécuriser son approvisionnement en matières premières, ainsi que la commercialisation de sa production. Et tout cela est en train d’être réalisé en des échéances assez brèves.
Cela n’est pas exceptionnel, étant donné, à en croire M. Sy, qu’en 2014, sa banque a accompagné 800 Petites et moyennes entreprises à travers le pays, injectant un financement dans l’économie, dont l’encours est de 20 milliards de Cfa. Et le flux de décaissement et de remboursement a été estimé, à la mi-septembre, à 42 milliards de francs Cfa.
Les interventions de la Bnde ne se sont pas cantonnées dans un secteur d’activité spécifique, parce qu’outre le secteur industriel, la Bnde appuie des producteurs de riz de la Vallée du fleuve, notamment dans le volet commercialisation. Il y a également d’autres entreprises dont le fonds de roulement a été quasiment assuré par un apport de la Bnde, ce que plusieurs institutions financières ont toujours rechigné à faire. Mais rassure le Dg Thierno Seydou Sy, «nous avons un système de recouvrement très draconien». Et il avoue qu’il lui arrive parfois, à lui-même, de passer un coup de fils pour rappeler à l’ordre un client défaillant, en faisant même appel à son amour-propre.
Et si l’activité de la banque a été importante, et se traduit par un total bilan qui est passé d’une année à l’autre, de 30 à 56 milliards de francs Cfa, soit une progression d’environ 80%, le résultat net lui ne fera certainement pas plaisir à tous les actionnaires, car il n’est que de 57 millions de francs Cfa.
Néanmoins, en très peu de temps, l’équipe de la Bnde a démontré que l’Etat n’a pas eu tort de lui faire confiance pour porter ce projet. En très peu de temps, Thierno Seydou Sy et ses collaborateurs ont donné à l’institution une crédibilité qui place la banque parmi les plus importantes du Sénégal. Au point qu’aujourd’hui, l’Etat qui, au départ, voulait se mettre en retrait par rapport à l’actionnariat et à la prise de décision, a compris le besoin de sécuriser les orientations stratégiques de la banque, afin de mieux lui faire jouer son rôle de levier dans le financement de la Pme. Ainsi, grâce à une cession des parts au sein des actionnaires, les parts de l’Etat sont passées de 25 à 34%, en devenant l’actionnaire majoritaire. Ainsi, les pouvoirs publics vont pouvoir veiller à ce qu’aucun actionnaire ou un pool d’actionnaires puisse modifier les orientations stratégiques de la banque sans son accord, ou à son détriment.
On se rappelle que dans un article produit en mai de l’année dernière, Le Quotidien dévoilait le plan de certains actionnaires de vouloir transformer la Bnde en banque commerciale, et ils voulaient pour cela faire partir l’actuel Dg pour le remplacer par quelqu’un qu’ils auraient amadoué en lui confiant le poste de Président directeur général (Pdg). Si à la suite de cet article, ces intentions avaient été mises sous le boisseau, elles n’ont jamais vraiment été écartées. Par cette augmentation de son capital, l’Etat se prémunit contre toute mauvaise surprise.
Le Quotidien