C’est une promesse de Macky Sall : A la fin du pèlerinage à la Mecque, il y aura des discussions nationales sur l’organisation de cet évènement qui a connu de véritables couacs. Le chef de l’Etat a aussi dénoncé la pression sociale sur les parents à chaque Tabaski.
Il a été rattrapé par l’actualité des candidats au pèlerinage aux lieux saints de l’islam abandonnés à Dakar et les difficultés qui ont accompagné l’organisation de cet événement. En marge de la prière de la Tabaski à la grande mosquée de Dakar, le président de la République a demandé une évaluation des conditions du Hajj. «Notre pays est aussi endeuillé non pas pour le moment à travers les décès liés à la bousculade qui s’est produite à Mouna, mais nous avons, selon la commission médicale, quelques décès par fatigue, par maladie ou par vieillesse. Tout cela nous interpelle et interpelle notre conscience sur la façon dont nous devons organiser le pèlerinage à la Mecque», demande Macky Sall qui soutient que le «pays devra réévaluer son organisation».
Dans son discours, le chef de l’Etat a déploré des manquements dans l’organisation du pèlerinage. «Nous avons nous-mêmes eu des manquements. Un diagnostic très précis sera fait et toutes les mesures de redressement que nécessitera la situation seront prises sans délai», promet-il. Par conséquent, il a invité «la communauté musulmane à reprendre toutes les organisations liées à l’islam afin de les mettre dans leur contexte. Les gens mettent énormément d’énergie dans l’organisation du pèlerinage au risque de perdre l’essence même de ce rite fondamental de l’islam». Il demande de «mettre un terme» au «désordre, à la théâtralisation du pèlerinage». A l’issue de cette édition, Macky Sall promet une discussion nationale autour de cette question. «A l’issue du pèlerinage, j’inviterai à une véritable discussion nationale autour de l’organisation du pèlerinage. Et de concert avec les autorités saoudiennes, que tout cela soit revu de fond en comble», a-t-il déclaré devant la presse.
Macky Sall contre la pression sociale
Par ailleurs, le président de la République, qui était très critique en cette commémoration de l’Aïd El Kébir, a aussi déploré la pression sociale exercée sur les pères et mères de famille à l’occasion de la Tabaski. «La Tabaski, ce n’est pas ce faste, cette pression sur les pères de famille, les mères de famille, les enfants, a-t-il martelé. Notre société doit refuser cela. Nous ne sommes plus dans l’islam dans ce cas-là. Nous devons penser aux conséquences pour tous ces pères de famille qui sont obligés d’aller s’endetter pour pouvoir donner du bonheur à leur progéniture», regrette-t-il.
Très critique, le Président Sall a demandé aux télévisions de faire preuve «de plus de professionnalisme dans leurs programmations». A l’en croire, «ce sont ces sketchs autour du mouton de Tabaski qui renforcent parfois la pression sur tous les citoyens. Il y a bien une manière de participer à la dynamique de la Tabaski en évitant de mettre une pression injustifiée sur les parents. Et qui fait que chaque fois qu’on parle de la Tabaski, c’est plutôt le calvaire pour les chefs de famille au moment où nous devrions fêter dans l’allégresse, la modestie des moyens selon chacun ses possibilités», suggère-t-il.
Le Quotidien