La présidente du Conseil départemental de Bambey a déclaré hier, dimanche, être pessimiste quant à l’aboutissement de l’appel aux retrouvailles entre Wade et Macky Sall, lancé par le porte-parole du Khalife général des mourides. Invitée de l’émission Grand jury de la Radio futurs média (Rfm privée) Aïda Mbodj est même allée plus loin en indiquant que ce vœu de Serigne Bass Abdou Khadre est venu trop tard. Aïda Mbodj est également revenue sur le bras de fer qui l’oppose à son camarade Modou Diagne Fada pour le contrôle du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates mais aussi sur la grâce présidentielle pour Karim Wade.
L’appel aux retrouvailles entre Wade et Sall du porte-parole du khalife général des mourides est-il voué à l’échec ? Tout porte à le croire, si l’on en croit la présidente du Conseil départemental de Bambey. En effet, invitée de l’émission Grand jury de la Radio futurs média (Rfm privée) hier, dimanche 25 octobre, Aïda Mbodj qui donnait son avis sur la main tendue de Serigne Bass Abdou Khadre à Me Wade et à son successeur au Palais de la République n’a pas caché son pessimisme quant à l’aboutissement de ce projet qui sera, le cas échéant, certainement un pas important dans la réunification de la grande famille libérale. Mieux, la présidente du Conseil départemental de Bambey est même allée plus loin en indiquant que cet appel de Serigne Bass Abdou Khadre est venu trop tard.
«Je suis croyante. Je suis mouride. J’étais présente quand Serigne Bass Abdou Khadre lançait cet appel. Cependant, même si nous saluons cet appel pour des retrouvailles, de mon point de vue, cet appel est venu un peu tardivement notamment après toutes ces dérives qui se sont passées surtout du côté du pouvoir contre l’opposition », a soutenu la responsable libérale. Et d’ajouter : «Un membre de l’Apr a fait une sortie pour dire que le président Macky Sall n’est pas demandeur. Abdoulaye Wade non plus n’est pas demandeur pas plus que le Pds». Poursuivant son propos, Aïda Mbodj a évoqué des préalables, à savoir le respect des intérêts des uns et des autres. À son avis, « cela passera pour le pouvoir par le respect du statut de l’opposition tel que garanti dans la Constitution, par mettre fin aux dérives mais aussi par respecter les libertés des individus. Et pour l’opposition par une posture républicaine et raisonnable».
«Karim… ne veut de grâce présidentielle»
Pour le cas Karim Wade, Aïda Mbodj est formelle. Le candidat du Pds en 2017 ne veut pas et ne demandera jamais la grâce du président Sall pour recouvrer la liberté. Interpellée sur la question, la présidente du Conseil départemental de Bambey s’est voulue très claire : «Karim Wade m’a demandé de dire, officiellement et solennellement qu’il ne réclame pas de grâce présidentielle et qu’il ne la réclamera jamais non plus».
Poursuivant son propos, elle a plaidé pour le respect de cette décision du fils de l’ancien chef de l’État même si cette question de grâce relève du un pouvoir discrétionnaire du chef de l’État. «Que l’opinion retienne que Karim Wade ne demande pas la grâce. Et, de grâce qu’on respecte pour une fois, ses droits parce qu’il avait la possibilité de demander à ses avocats d’introduire une demande de grâce. Il ne l’a pas fait, il demande véritablement du président de la République qui en a la possibilité de s’abstenir de lui octroyer sa grâce».
Niasse a agi sous les instructions de Macky
Lors de face-à-face, Aïda Mbodj est également revenue sur le différend qui l’oppose à son camarade de parti Modou Diagne Fada pour le contrôle du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates. Et, c’est pour accuser le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse d’agir sous la solde de Macky Sall à travers la décision qu’il a rendue en faveur de la liste déposée par Diagne Fada.
En l’en croire, le communiqué de Moustapha Niasse est conçu et signé hors des murs de l’Assemblée nationale. Mieux, elle estime que Moustapha Niasse qui avait auparavant pris rendez-vous le jour suivant avec les membres du bureau de l’Assemblée pour donner sa décision conformément au mandat qu’il a reçu d’eux, aurait reçu des instructions du Président Sall qui l’ont obligé à trancher en faveur de Fada, suite à la convocation du conseil de discipline du Pds. Pour elle, c’est Macky Sall qui manœuvre contre Wade derrière Fada. Toutefois, elle a réaffirmé sa détermination à se battre pour le respect du choix porté sur elle par Wade pour diriger le groupe parlementaire des Libéraux et démocrates.
Sud Quotidien