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Réforme de la Crei : Macky confirme Mimi

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Le chef de l’Etat a reconnu hier, sur le plateau de la chaîne française itélé, que la Crei n’avait pas particulièrement bonne presse, surtout à l’étranger. Mais il a aussi fait comprendre que cette institution n’a pas été mise en place par sa volonté, et qu’elle faisait partie de l’ordonnancement judiciaire du Sénégal. Il n’empêche toutefois, reconnaît-il, qu’elle a besoin d’être reformée. Mais sur les droits des homosexuels, les Occidentaux devraient comprendre qu’ils ne pourraient obtenir cela de si tôt dans ce pays.

Ceux qui avaient lu dans Le Quotidien n°3811 du lundi 19 octobre dernier, la sortie de l’ancien Premier ministre Aminata «Mimi» Touré, sur le besoin de réforme de la Crei, déclaration faite au cours d’une émission télévisée coproduite par Le Quotidien, le site seneplus.com et Sup’Imax, ne devraient plus s’en étonner après la sortie du chef de l’Etat hier.
Sur le plateau de la journaliste française Audrey Pulvar, de la chaîne d’information continue itélé, du Groupe Canal Plus, Macky Sall a réitéré la volonté de reformer la Cour de répression de l’enrichissement illicite qu’avait exprimée son ancien Premier ministre et nouvelle Envoyée spéciale. Le Président Macky Sall a reconnu, à la suite d’une question de la journaliste française, que la Crei n’était pas populaire. Cela serait dû, à son avis, au fait «qu’elle a un fonctionnement assez particulier». Néanmoins, il s’est empressé d’ajouter : «Nous sommes en train de voir comment la faire évoluer, parce qu’elle a été antérieure à toutes les conventions mises en place par le système des Nations-Unies pour lutter contre la corruption.» Cette déclaration rejoint parfaitement la sortie de Mimi Touré à l’émission Sans détour, où elle affirmait qu’il fallait «faire évoluer la Crei vers des normes beaucoup plus conformes à la démocratie».  Il n’empêche que comme Mimi Touré, Macky Sall a défendu becs et ongles le travail de cette cour, et estimé qu’il était conforme à la législation et au respect des droits de l’Homme, et notamment de la défense. Et il en a profité pour réfuter certaines des critiques qui sont faites à cette institution, et qui portent essentiellement sur le sort de l’ancien ministre Karim Wade, emprisonné à la suite d’un procès à lui intenté par la Crei : «Il y a des personnes qui sont puissantes, qui ont des moyens, qui peuvent recruter énormément de cabinets de communication, d’avocats, pour occuper la place, et faire de leur situation quelque chose d’exceptionnel. Il n’y a rien d’exceptionnel. Il y a d’autres personnes en prison dans ce même dossier, dont on ne parle jamais. On dirait qu’il y a deux catégories de citoyens.» Et comme pour clore le dossier, il ajoutera de la manière définitive qui est la sienne : «Ce dossier a été jugé, et il y a le respect de l’autorité de la chose jugée.» Ce point, bien qu’il ait été longuement discuté, n’a pas été le seul sur lequel les échanges entre Macky Sall et Audrey Pulvar ont frôlé le clash. Poussé dans ses retranchements sur de nombreux points, le Président sénégalais n’a en rien cédé concernant ses certitudes, et il l’a clamé haut et fort. En aucun moment, la journaliste française n’est parvenue à l’ébranler au point de lui faire faire une déclaration qui ne répondait pas à la ligne définie par le gouvernement du Sénégal.

Homosexualité : Macky ne met pas la pédale douce
Ainsi, concernant le traitement de la question des homosexuels au Sénégal, Macky Sall a été aussi ferme sur le plateau de la télé française qu’il l’avait été en présence de Barack Obama à Dakar. Pour lui, la dépénalisation de l’homosexualité porte aussi sur le respect de la culture d’autrui. Et sur ce plan, estime le chef de l’Etat, «il faut que les gens apprennent à respecter nos croyances et nos convictions. Au nom de quoi la dépénalisation doit-elle être une loi universelle ? Il faut respecter le droit de chaque peuple de définir sa propre législation». Et il a rappelé que ce n’était pas les organisations de défense des droits de l’Homme qui décidaient des lois du Sénégal ni gouvernaient ce pays : «Nous avons notre Code de la famille, nous avons notre culture, et notre civilisation.» Une manière de dire que nous n’étions pas prêts à les changer pour le plaisir des partenaires étrangers. Et si lui Macky Sall, n’avait personnellement rien contre une personne vivant son homosexualité, il ne voyait pas pourquoi cette dernière, allant à l’encontre de la volonté de l’immense majorité de la population, voudrait revendiquer des droits et des pratiques contraires aux lois et aux mœurs, sous prétexte de respect des droits humains. Et il a conclu ce point en répétant : «Les gens doivent avoir la modestie de comprendre que tous n’ont pas la même histoire, les mêmes évolutions. La dépénalisation de l’homosexualité est une question de société. D’autres pays considéreront que l’on est en train de leur imposer un modèle de société qui n’est pas en conformité avec la leur, et les conflits naissent souvent comme ça.»
Macky Sall participe à Paris, à la seconde édition du forum économique francophone, dont la première édition avait eu lieu à Dakar, à la suite du Sommet de la Francophonie.

1 COMMENTAIRE

  1. Ils se foutent de nous. L’enjeu pour nous, c’est le pouvoir. Quand les légionnaires quitteront, ils seront à quelle sauce ils seront mangés. Qu’ils n’oublient pas que la règle sera celle qu’ils ont édictée: S’ils n’ont rien à se reprocher, ils n’ont rien à craindre. Pourquoi réformer la CREI dés lors qu’eux ils n’ont rien fait pour être jugés par la CREI ?

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