Ils sont nombreux, dans le cadre du conflit pour le contrôle du groupe parlementaire libéral opposant Modou Diagne Fada à ses frères et sœurs de parti, à suspecter le chef de l’Etat Macky Sall, voire le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, d’organiser le sabordage du Parti démocratique sénégalais (Pds). A les en croire, une tentative de liquidation de toute opposition serait ainsi orchestrée, au risque d’affaiblir la vie démocratique sénégalaise. En réalité, ce qui arrive au Pds ne fait que mettre à nu un management malmené par un égocentrisme hypertrophié qui s’est évertué à étouffer vaille que vaille l’émergence de tout autre talent qui aurait pu lui porter ombrage. Sinon, comment comprendre que les Libéraux aient encore besoin de s’abriter sous le parapluie d’un homme se dirigeant allégrement vers ses 90 ans, jusqu’ à lui imposer des marches, de haranguer les foules et de se mettre en première ligne dans leur lutte contre le pouvoir en place ?
Désespérant qu’un parti qui a l’ambition de revenir aux affaires s’appuie de manière aussi pathétique sur un homme qui a sa riche carrière politique derrière lui. Il est simplement affligeant de constater que les Libéraux n’arrivent pas à gérer la transmission générationnelle dans un pays où quelque 65% de la population ont moins de 25 ans. L’affaire Fada est toutefois loin d’être une première puisque toutes les têtes qui nourrissaient des velléités d’élévation auront été décapitées.
A l’instar de Boubacar Sall, le Pr Serigne Diop, Jean Paul Dias, Idrissa Seck , écartés et des chemins du pouvoir et des positions de leadership au sein du Pds. Niveler par le bas, contenir les ambitions à défaut de les canaliser au service de la seule constante qu’il était, voilà à quoi se résumait une gouvernance abîmée dans l’idée que seule la famille, la lignée du chef seraient en capacité de diriger le pays et d’animer le parti.
Et voilà qu’aujourd’hui, dans cette séquence historique caractérisée par une vacuité bavarde qui a été précipitée par la mise en place d’un leadership imposé, en plus d’être fâché avec le charisme, en la personne de Oumar Sarr, les luttes de positionnement ne pouvaient que se raviver. Tout se passe comme si Wade qui a nourri le désir d’une dévolution monarchique du pouvoir en passant le témoin à son fils, comme s’il s’agissait de bijoux de famille, a voulu en faire autant au niveau du parti.
Désormais la question qui se pose est de savoir quelles procédures mettre en place pour repositionner le parti libéral. C’est dire que le destin du Pds est entre les mains de ses responsables, militants et sympathisants qui plutôt que de changer de parti ambitionnent de changer le parti. En d’autres termes, il doit être dans la capacité du Pds à comprendre que la séquence Wade est close.
Après 50 ans d’indépendance, il est venu pour les formations politiques le temps de changer leur vision et d’opérer des ruptures avec la politique de starisation, de positionnement et d’enrichissement personnels. L’ambition qui devrait animer les différents segments de la société sénégalaise, c’est justement de travailler à renforcer la République, à lutter contre la corruption et les différentes formes d’incivisme.
En ce sens, le parti politique ne doit pas être l’incarnation de la volonté de puissance d’un homme ou d’une femme mais plutôt un instrument de consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance. C’est dire l’urgence qu’il y a à changer de paradigme et à s’inscrire dans un autre rapport à la politique. Il ne saurait en être autrement car, faut-il le souligner, une opposition n’a de sens que si elle travaille à proposer une offre au pays et à se positionner en alternative crédible. Le débat se trouve à ce niveau et bien loin des effets de manches entre Modo Diagne Fada et ses anciens frères de parti.
Vieux Savane
Sudonline.sn
Enfin un vrai article digne d’un journaliste professionnel. Analyse profonde et pertinente sur la deliquescence en cours du PDS.
Enfin une ecriture serieuse et bien pense. Tout ce chamboulenent politique n est d autre une bataille de positionement pour Des sinecures au niveau Des institutions etatiques. Ils s en fou de la souffrance du peuple. IL est moment de lessiver l assemblee . Et changer cette culture politique abjecte.