Xalima News: Dans le panel sur la progression de la radicalisation présidée par la Directrice régionale du PNUD pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mme Nana Touré-Sy, Dr. Bakary Sambe annonce : « Les récentes discussions autour des exactions de Boko Haram dans le bassin du lac Tchad que nous avons eues à Diffa à la frontière du Nigeria; ont révélé un fait important que je voudrais partager avec vous : la recrudescence des attaques tous azimuts et le fait de s’en prendre aux soft targets, cibles faciles, serait la manifestation d’un désarroi des combattants de Boko Haram à qui aucune voie de sortie n’est offerte sinon la mort dans tous les cas (soit contre l’’armée ou dans les geôles de la sécurité militaire) »
Pour Bakary Sambe, « A l’instar de tous les pays même les plus développés qui ont connu des rébellions et des insurrections et qui ont un moment où l’autre privilégié le dialogue, nos pays du Sahel doivent nécessairement investir les énormes ressources culturelles endogènes dont elles disposent en termes de médiation et de résolution des conflits si l’on ne veut pas assister à une militarisation à outrance du continent, elle-même génératrice de radicalisation et d’extrémisme »
Pour le coordonnateur de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique, enseignant chercheur au Centre d’étude des religions de l’UFR CRAC (UGB) « Dans un tel contexte, la lutte contre le terrorisme, en amont, par une politique de prévention paraît plus efficace que les formes de guerres asymétriques qui, généralement, surviennent bien après que les groupes terroristes se redéploient dans de nouvelles zones de non-droit pour menacer à nouveau nos Etats fragilisés »
« Ces nouvelles menaces qui reconfigurent les rapports internationaux et en mondialisent les risques imposent pas aux Etats africains de repenser les paradigmes et la coopération sécuritaires dans le cadre d’une approche plus régionale comme tente de le faire le G5 du Sahel que le Sénégal, par exemple, devrait intégrer sans tarder « , plaidera Bakary Sambe qui partageait ce panel avec des experts de haut niveau venus de France, de Tunisie, du Niger et de la Mauritanie