Serigne Touba, le militant de la grande foi et de l’ardeur au travail

Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké dit Serigne Touba, le parrain du Môle 1 du Port de Dakar, est sans doute l’un des plus illustres guides religieux en Afrique, à travers notamment le mouridisme, sa confrérie très répandue en Afrique qui prône notamment un mariage entre une forte foi en Dieu, un engouement et une ardeur au travail.

Serigne Touba est le parrain du Môle 1 du Port de Dakar. Le chef de l’Etat, Macky Sall, a présidé mardi la cérémonie de baptême de grandes infrastructures et de sites du Port de Dakar. Les 12 parrains sont d’anciens guides musulmans ou catholiques du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie.

Fils du cadi Momar Anta Sali Mbacké et de Mame Diarra Bosso, Ahmadou Bamba est né en 1853 à Mbacké-Baol, une localité fondée par un de ses arrières parents. Devenu l’une des figures les plus importantes de l’islam dans sa localité, il fonda la confrérie des mourides. Ses compatriotes l’appellent affectueusement Serigne Touba (le marabout de Touba, nom de la future qu’il a fondée en 1888).

Touba, le plus grand sanctuaire du mouridisme, joua un rôle fondamental dans l’expansion et le développement de cette confrérie. En fondant cette cité lovée au cœur du Baol, Cheikh Ahmadou Bamba était motivé par un désir ardent d’adoration de Dieu qui n’avait d’égal que les longues retraites spirituelles qu’il observait afin de se consacrer au Tout-Puissant.

Les adeptes accouraient de toute part pour lui confier leur destin et lui faire allégeance. Face à cette affluence grandissante de disciples, le pouvoir colonial ainsi que les chefs traditionnels s’affolèrent et commencèrent à créer des problèmes au saint homme.

Ce qui poussa Bamba à émigrer vers plusieurs localités : Mbacké Kajoor, Mbacké Baol, Darou Salam et enfin Touba. Il se fixa dans cette localité sur ordre de son Seigneur comme il le souligne à travers ses écrits.

Face à l’occupation coloniale, Serigne Touba entreprit une résistance pacifique. Mais cela n’empêcha pas les Blancs de l’arrêter avant de l’enfermer dans la prison de Saint-Louis, siège du gouverneur de l’Afrique occidentale française (AOF). Après une période de privation de liberté dans son propre pays, Ahmadou Bamba fut envoyé en exil, en 1895, au Gabon.

Après 7 ans et 9 mois d’exil au Gabon, dans la forêt équatoriale, il revient en 1902 à Dakar où il est acclamé par une grande foule composée de disciples mourides et de sympathisants musulmans, alors que beaucoup pensaient qu’il était mort à Mayombé (Gabon).

Une grande cérémonie appelée ‘’Magal de Touba’’ est célébrée chaque année pour commémorer l’anniversaire du départ en exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba, le 12 août 1895 (Samedi 18-ème jour du Safar dans le calendrier musulman).

Cette commémoration constitue un pèlerinage et un événement inscrit dans le temps pour manifester la reconnaissance éternelle de Cheikh Ahmadou Bamba vis-à-vis de son Seigneur et de son guide, le Prophète Mohamed (PSL) d’avoir agréé sa mission qui était de revivifier l’Islam et de sauver l’humanité.

Touba c’est aussi sa grande mosquée dont l’édification fut décidée par Cheikh Ahmadou Bamba en 1926, soit un an avant son rappel à Dieu.

Cet édifice qui fut inauguré le 7 juin 1963 par son fils Mouhamadou Falilou Mbacké, deuxième Khalife général des Mourides après les règnes de son père et de son frère ainé Mouhamadou Moustapha Mbacké.

Parmi ses illustres fils qui ont marqué le Khalifat, on peut citer Serigne Abdoul Ahad Mbacké, Serigne Abdoul Khadre Mbacké et Serigne Saliou Mbacké. C’est en 2008 et après la disparition de tous les fils de Bamba que débute l’ère des petits-fils au Khalifat.

Ainsi Serigne Mouhamadou Bara Mbacké succéda à Serigne Saliou Mbacké dernier fils de Bamba sur terre. Serigne Bara fut remplacé en 2010 par Sidy Makhtar Mbacké, l’actuel khalife général des mourides.

source: APS