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CECITE Les yeux des sénégalais sansprotection

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Le nombre d’aveugles est passé à 165 000 au Sénégal. Une situation dont la gravité interpelle certaines institutions de l’Etat, comme le Sénat dont les membres ont fini par s’interroger sur la raison d’être du Programme national de lutte contre la Cécité. Si le service reste complètement dépourvu de moyens pour faire face à sa mission. Le Coordonnateur du Programme qui était hier jeudi devant la deuxième chambre du parlement, a voulu partager avec les sénateurs de la République, la substance d’un rapport détaillé sur les difficultés de son service.

De nombreux sénégalais sont atteints de cécité pour diverses raisons dont celles liées à des maladies des yeux. Or seuls 15 millions de F Cfa ont été mobilisés pour servir de budget de fonctionnement du Programme national de lutte contre la cécité. En plus, le Sénégal accuse un déficit criard en spécialistes de soins de santé oculaire. Le Programme ne bénéficie même pas de facilité auprès de la Douane pour faire sortir les dons de médicaments offerts au pays. Et il n’a ni logistique, ni moyens de communication. Une situation aggravée par le peu d’intérêt des bailleurs.

Un tableau sombre peint par le Dr Boubacar Sarr, Coordonnateur national de lutte contre la cécité qui faisait hier face aux sénateurs. S’expliquant sur ces questions, le Dr Sarr a dénoncé ouvertement la modicité des moyens mis à la disposition de son programme. Autrement dit, une situation qui traduit le peu d’intérêt des autorités pour la santé oculaire. Il a rappelé que malgré son faible budget et son état d’éternel partenaire dépendant, son Programme qui existe depuis 1993 est l’un des plus vieux du ministère de la santé. Il n’est dès lors pas étonnant, selon le spécialiste de voir le Sénégal enregistrer 165 000 personnes vivant avec la cécité et 570 000 autres malvoyants, et un taux de prévalence nationale de 1,42 % de la population. Le coordonnateur de lutte contre la cécité d’ajouter, plus de 700 000 Sénégalais souffrent directement de la santé oculaire.

L’autre inquiétude soulevée par le Coordonnateur du Programme c’est l’insuffisance des ressources humaines capables de prendre en charge les malades. Il a soutenu que le Sénégal, ne totalise que 53 ophtalmologues dont les 19 servent dans le privé. Ce déficit en spécialistes est encore plus gravement ressenti dans les régions du Sénégal. Car selon toujours le coordonnateur du Programme de lutte contre la Cécité 80% des ophtalmologues sont concentrés dans la région de Dakar. De même d’ailleurs que la quasi-totalité des privés.

Même constat dans le domaine des infrastructures. Le ratio qui y est de l’ordre de 1/ 392 000 habitants, le prouve nettement. Dakar et Saint Louis se taillent la part du lion avec 60 % des centres. Pour cause d’absence d’une bonne politique de maintenance le plateau technique est devenu très vétuste et sous équipé.

Quelle solution face à cette problématique ? Le coordonnateur préconise l’application de la vision 2020 de l’OMS qui prône l’élimination de la cécité dans le monde. Dans sa stratégie, l’OMS engage les acteurs à accélérer et à intensifier les efforts de lutte contre la Cécité ; d’autant plus que 80 % des cas sont évitables ou curables.

Dans son exposé, le spécialiste a rappelé les causes de cécité au Sénégal évitables qui sont en l’occurrence la cataracte, le trachome, l’onchocercose, la cécité de l’enfant, les vices de réfraction et la basse vision. Les autres causes sont, entre autres, la rétine diabétique, le glaucome,… le traumatisme.

LES SENATEURS S’IMPLIQUENT

LA CREATION D’UN COMITE NATIONAL EN VUE

Désormais au fait de la situation qui prévaut dans le domaine de la santé oculaire, les sénateurs ont décidé de s’impliquer dans la lutte contre cette maladie considérée comme le parent pauvre du système de santé.

En effet Mme NGoné NDoye député et présidente de la commission santé population, des Affaires sociales et Solidarité au Sénat a exprimé tout l’engagement des sénateurs à combattre ce fléau. Selon elle, il urge de sensibiliser les autorités, les ministères, les organisations internationales, les partenaires au développement, les Ong pour les amener à appréhender la lutte contre la cécité comme un volet indéniable de lutte contre la pauvreté. Il a jugé urgent de sensibiliser les différents acteurs sur la question pour prévenir et lutter contre cette maladie dont les enfants en paient le plus lourd tribut.

La présidente de la Commission Santé au Sénat a également annoncé la mise en place d’un Comité national de lutte contre la cécité. Un comité qui a pour rôle de faire la liaison avec les partenaires nationaux et internationaux afin de diffuser l’information et de coordonner les activités de mise en place d’un Plan national pour la santé oculaire et la prévention de la Cécité. L’existence d’un comité national fonctionnel est considérée comme un préalable à l’élaboration d’un plan national.

La rencontre a permis aux sénateurs de plaider pour le relèvement du budget du Programme national de lutte contre la cécité (PNLC) au cours des sessions budgétaires. Ils ont également réaffirmé leur adhésion et engagement en faveur du droit à la vue et participé à la mise en place du comité national de lutte contre la cécité.
sudonline.sn

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