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Passage du ministre de l’Intérieur à l’Assemblée – Le terrorisme et l’insécurité hantent les députés

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Le passage hier à l’Assemblée nationale du ministre de l’Intérieur, pour le vote du budget 2016 de son département, a été mis à profit par les députés, pour étaler toute leurs inquiétudes quant à l’insécurité galopante dans certaines parties du pays. Et la montée du terrorisme et de l’extrémisme qui sévit un peu partout dans la sous-région ouest africaine et dans le monde.

Si le budget du ministère de l’Intérieur a été adopté en commission technique sans discussion aucune, son examen en plénière a suscité hier le débat. Les députés de la douzième législature ont, au cours des discussions générales de cette plénière, interpellé Abdoulaye Daouda Diallo sur plusieurs questions liées à la sécurité publique et à la montée du terrorisme. Ils ont en effet étalé toutes leurs inquiétudes face à l’insécurité galopante dans certaines parties et pays et la montée du terrorisme qui marque le contexte national et international et qui, selon eux, empêchent les populations sénégalaises de dormir tranquillement.

A Touba par exemple, explique le député Ami Diop Cheikh, l’insécurité est permanente avec des agressions et des cambriolages au quotidien perpétrés souvent par des hommes armés, à bord de 4×4, jusqu’ici non encore identifiés. ‘’Les populations de Touba ne dorment plus tranquillement. Elles sont de plus en plus victimes d’agression et de cambriolage sans que les assaillants ne soient inquiétés. C’est la raison pour laquelle monsieur le ministre, nous vous demandons de renforcer la sécurité dans la capitale du Mouridisme’’, a-t-elle déclaré. Mais à peine a-t-elle terminé son temps de parole que son collègue de la région de Kolda, Ayatou Baldé, embraye : ‘’Monsieur le ministre, l’insécurité plane sur nos têtes à Kolda où les populations vivent au quotidien les vols de bétail qui se multiplient et qui sont devenus monnaie courante. Nous sollicitons vraiment votre aide pour un renforcement du dispositif sécuritaire déjà en place pour mieux combattre ce fléau’’, a-t-elle soutenu.

A Mbirkilane, soutient pour sa part le député Fallou Fall, ‘’la brigade de gendarmerie sur place n’a que 8 éléments et deux pick up qui ne sont même pas en bon état’’. Cet effectif, selon lui, ne peut pas assurer la sécurité des populations dans cette zone. C’est pourquoi il a demandé au ministre de l’Intérieur une augmentation de l’effectif et son équipement.

A Dakar dans la capitale sénégalaise, le même problème d’insécurité sévit dans les quartiers. Selon le député Demba Diop dit Diop Sy, ‘’le marché Sandaga est devenu le refuge des bandits et des délinquants de tout genre’’. Cette situation, selon lui, nécessite une solution idoine. Pour cela, quitte à raser le marché qui a été fermé depuis longtemps pour réfection.

Le problème de l’insécurité ainsi posé, les députés de la douzième législature, presque à l’unanimité, ont appelé l’Etat à augmenter le nombre de commissariats, postes de police, brigades de gendarmerie et casernes de sapeurs-pompiers dans certaines parties du pays.

Outre la question de l’insécurité, les députés se sont beaucoup intéressés à la question du terrorisme qui sévit dans la sous-région et qui frappe depuis quelque temps à nos portes. Ils ont ainsi demandé à l’Etat de redoubler de vigilance et de multiplier les dispositifs sécuritaires surtout dans les zones frontalières. ‘’Nous vous demandons de renforcer le dispositif de surveillance dans nos frontières et surtout à la frontière avec le Mali. Car, Tamba peut être la porte d’entrée des islamistes’’, a alerté le député Awa Diagne. Pour sa part, le député de Keur Madiabel, Aliou Kébé, a plaidé pour une surveillance plus accrue au niveau des mosquées et un contrôle des sermons des Imams où, dit-il, on constate parfois beaucoup de dérapages. ‘’Il faut donner au commandement de l’Etat des moyens nécessaires pour mieux prendre en charge cette lutte qui doit être axée sur la prévention’’, a conseillé l’ancien président de la Commission des lois, Me Djibril War. Quant au vice-président du groupe parlementaire, Benno bokk yaakaar (BBY), Pape Biram Touré, il a invité le ministre de l’Intérieur à prendre les mesures qui s’imposent dans la plus grande discrétion et dans la plus grande efficacité.

‘’Vers une interdiction des manifestations publiques et des pétards’’

Prenant la parole, le ministre de l’Intérieur a soutenu que ‘’la question du terrorisme est une question suffisamment sérieuse qui n’épargne aucun pays, quel que soit son niveau de développement’’. C’est, selon lui, ‘’un phénomène difficile qui nécessite des mesures préventives’’. Mais selon Abdoulaye Daouda Diallo, ‘’le terrorisme est un phénomène qui touche la totalité des populations sénégalaises’’. Et, croit-il savoir, ‘’si le phénomène devait survenir au Sénégal, il y a de fortes chances qu’il passe par les enfants sénégalais’’.

C’est pourquoi, a-t-il dit, ‘’nous sommes obligés de changer de comportements’’. Car, ‘’c’est un phénomène nouveau qui nous oblige à des comportements nouveaux’’. Selon le ministre ‘’apériste’’, dans un contexte national et international chargé de menace terroriste, ‘’nous sommes obligés de faire attention à tout ce qui devra se passer avec les fêtes de fin d’année’’. Dès lors, ‘’elles ne doivent plus se passer comme on a l’habitude de les passer au Sénégal’’. Les manifestations publiques doivent dorénavant ‘’obligatoirement faire l’objet d’une demande, ou d’une information auprès de l’autorité qui devra en donner la suite : soit les interdire, soit travailler à les encadrer’’.

En dehors de l’interdiction de certaines manifestations publiques, le ministre de l’Intérieur envisage également de réglementer l’utilisation des pétards pendant les fêtes de fin d’année. Selon lui, ‘’l’usage des pétards et des fumigènes pourrait tout simplement être interdit dans ce contexte’’.

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