Devant l’aggravation des pratiques de corruption dans tous les secteurs de la vie publique, la présidente de l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac), Nafy Ngom Keïta, prône une nouvelle approche stratégique.
Il faut réinventer de nouvelles stratégies de lutte si l’on veut venir à bout du fléau de la corruption. C’est la conviction de la présidente de l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac). Mme Nafy Ngom Keïta qui présidait hier un panel organisé par Osiwa à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption a fait le constat que malgré l’existence d’instruments juridiques et d’initiatives de lutte prises par les Etats, «la corruption s’aggrave dans tous les secteurs». Raison pour laquelle Mme Keïta préconise que l’accent soit mise sur la prévention, essentiellement celle ciblant les jeunes. «Je pense qu’il faut relire nos stratégies et réinventer d’autres stratégies de lutte et faire le focus sur la prévention», plaide Mme Keïta devant une assistance constituée majoritairement d’élèves des lycées et collèges de Dakar. «C’est important de mettre l’accent sur les valeurs et les jeunes doivent être notre pépinière. Il faut semer la graine de l’intégrité pour avoir plus tard un Sénégal qui aura moins de corrompus et de corrupteurs», explique-t-elle. Selon l’ex patronne de l’Ige, les jeunes qui sont à l’université et qui vendent des chambres n’agiraient pas de la sorte si les stratégies mises en place avaient porté leurs fruits. Elle insiste ainsi sur la nécessité de porter la lutte à travers une vision reposant sur la promotion des valeurs culturelles et religieuses. «Il faut changer d’approche et de vision stratégique. Et je propose une vision en quatre axes articulée autour de la promotion de la culture de l’intégrité et de l’exemplarité d’abord. Deuxièmement, le respect et la protection du bien public ; troisièmement, la culture de la performance, de la bonne gouvernance publique et de la promotion du mérite. Au Sénégal, le mérite n’est pas souvent pris en charge. Vous accédez à un poste de responsabilité parce que vous êtes membre d’un parti politique ou parce que vous avez des parents bien placés.» En sus de cela, Mme Keïta insiste sur la promotion de la culture de la reddition des comptes et de l’imputabilité. «Cela veut dire que les personnes qui gèrent les affaires publiques devront rendre compte de cette gestion». Selon la présidente de l’Ofnac, jusqu’à maintenant, des personnes refusent d’être contrôlées par l’organe. «C’est parce que ces personnes ne comprennent pas. Et cela pose le problème du mérite, de mettre les personnes qu’il faut à la place qu’il faut.»
Pour la directrice de l’Osiwa au Sénégal, afin de mieux lutter contre le fléau, il importe de montrer aux populations comment il impacte leur vie. «Si un enfant doit aller à l’école, il doit disposer de fournitures, avoir une cantine à l’école. Mais cet enfant ne peut pas accéder à l’école parce que l’argent qui devait servir à construire l’école a été détourné. On ramène ainsi la corruption à notre vie réelle et à nos conditions d’accès à certains droits fondamentaux», explique Mme Hawa Ba.
Réglementer le monde de la politique
Le panel organisé par l’Osiwa et qui s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale contre la corruption a également permis d’évoquer les problèmes de corruption dans le landerneau politique. Occasion pour les jeunes élèves présents et les membres de la société civile de dénoncer certaines pratiques liées à la politique sénégalaise. Il s’agit entre autres de la transhumance et de l’existence de caisses noires. Enfonçant le clou, Nafy Ngom Keïta estime qu’il faut en parler. D’ailleurs, informe-t-elle, le rapport de l’Ofnac va mettre l’accent sur cette question en proposant la réforme du financement des partis. «On ne peut pas construire ce pays sans des consensus forts sur des questions d’intérêt national. Et le mandat, c’est une question importante», indique également Mme Keïta qui prône le mandat unique pour faire reculer les chantages politiques et autres transhumances. «Il faut reformer l’Etat. Il y a des mesures courageuses qui doivent être prises. Or, dès que vous êtes élus, tous vos partisans commencent à parler de votre réélection. Et à partir de ce moment, le pays ne travaille pas et on est tout le temps dans la politique», dénonce-t-elle.
Le Quotidien
si vous n accetez de rendre compte par ce que y a des flous le pays est mal gerer par macky et sa famille