Le président de la République a manifesté hier sa volonté de ne plus voir aucun intermédiaire. Abdoulaye Wade s’en est violemment pris à cette catégorie d’interfaces entre les pouvoirs publics et les paysans.
‘Ces dernières années, nous avons injecté beaucoup d’argent dans le monde rural. Malheureusement, nous avons constaté que l’argent n’arrivait pas aux paysans. Je veux que cela cesse. Je veux que vous, les paysans, vous captiez toute la plus-value. Or, nous avons constaté beaucoup de fraudes’, a déclaré, hier, Me Abdoulaye Wade. S’exprimant au cours d’une cérémonie de remise de matériel et d’équipements agricoles offerts sous forme de don par le gouvernement chinois et par Cheikh Amar, président directeur général de l’entreprise Tse (Tractor, services et équipements), le chef de l’Etat a levé un coin du voile sur une enquête en cours auprès des hommes en bleu. ‘La gendarmerie est en train de mener une enquête dans ce sens et la justice va sévir’, a-t-il révélé. Et inutile de jouer sur ses sentiments pour un quelconque refuge. Car Abdoulaye Wade a déclaré son inflexibilité. ‘Je serai inflexible’, a-t-il brièvement dit. ‘Lorsque le gouvernement donne aux paysans 10 par exemple, les intermédiaires en prennent 7. Ils en font trop. Mais, ces gens-là sont gourmands. Je ne veux plus de ces intermédiaires. Ces opérateurs rendent à néant tous les efforts consentis par le gouvernement. Je veux que cette comédie cesse’, a-t-il insisté.
S’adressant aux membres du syndicat des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs du pays, le chef de l’Etat leur a demandé de se prendre en charge et gérer leur destin. ‘Si vous (les membres du syndicat, Ndlr) vous parvenez à éliminer les intermédiaires de vos champ d’action, vous verrez des résultas qui vous seront profitables’, leur a-t-il conseillé. ‘Je travaille pour vous et non pour les intermédiaires. Ces derniers n’ont qu’à changer de métier. Je ne leur donne plus aucune possibilité d’agir’, a-t-il asséné sur un ton assez dur.
En outre, Abdoulaye Wade a offert ces équipements et matériel agricoles aux paysans non sans mettre en garde contre ceux qui seront tentés de les vendre dans les pays limitrophes.
Ndakhté M. GAYE
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