À voir le comportement de Waly Seck, on se demande s’il s’agit réellement du fils du célèbre chanteur moralisateur Thione Seck ?
Si « tel père tel fils » a toujours été la devise de la grande famille des nobles griots traditionnalistes du Sénégal, avec notamment la conservation des valeurs pour les transmettre de génération en génération, le fils de Thione est sur le point de trahir ses ancêtres. Des ancêtres qui étaient du reste très estimés dans la société de par leur rôle de réconciliateurs, de pacificateurs et de moralisateurs. Lorsque un de leurs descendants prend le contre-pied et qui risque de plonger des générations dans l’antichambre des fondements de notre société, il y’ a de quoi s’arrêter.
Ce qui est jusque-là étonnant, c’est le mutisme des communicateurs traditionnels, mais surtout Thione Seck le père de Waly Seck. Peut-être pourrait-on tenter de le dédouaner car, Thione est victime, comme tout parent, d’une culture venue d’ailleurs qui l’a submergé en s’imposant dans son foyer. Une culture qui, par des canaux jusque-là sous-estimées, est entrée dans les tréfonds des cellules familiales sans passer par les parents pour balayer le système éducatif jusque-là en vigueur. Mais, malheureusement, le père Thione n’a jusque-là pipé mots sur les nouvelles tendances de son fils et sur les réactions négatives des sénégalais au point qu’on pourrait tenter de dire qu’il lui donne sa bénédiction.
Nous sommes d’autant plus convaincus lorsque, dans ce tohu-bohu soulevé par les comportements de son fils, il n’a rien à dire que ceci : « Waly portera loin le nom de Ballago ». Que le nom Ballago soit partout et j’en doute fort, mais qu’il sache que son fils est en train de poignarder les sénégalais, de sacrifier toute une génération pour assouvir des intérêts personnels purement égoistes.
Ce mal que Waly inflige au peuple sénégalais, le projette dans la légende des traitres. De ceux qui ont déshonoré tout un peuple par la honte et l’indignité. Des antivaleurs qui n’ont jamais été le caractère d’un griot modèle. Celui que ses ancêtres ont incarné et que perpétuent merveilleusement des personnages à la trempe d’Élhadji Mansour Mbaye etc.
Thione Seck est ce moralisateur qui nous berçait avec des notes mélodieuses et pleines d’éducation au point qu’il fut surnommé « Papa Thione »
Dans la plupart de ses chansons il dénonçait les tares de notre société dont entre autres :
– les usagers de la route avec le titre « chauffeur bi »,
-la dépigmentation artificielle avec « ma ngi gnoul gnoulayi kaaba gi dou ma xesal »,
– les tontons coureurs de jupon avec le titre « dioulé la war »
-le respect à la femme avec les titres « sa ma yaye dji », « djiguène day bari kersa
Cependant « Kou Waly, sa keur dafa teugoul », a-t-on l’habitude de dire et on se demande toujours :
-qu’est-ce qui pousse Waly Seck à vouloir orienter sexuellement la jeunesse ?
-qu’est-ce qui pousse la nouvelle génération à imiter Waly Seck et par ricochet les modèles venus d’ailleurs ?
La réponse à la première semble s’expliquer par des motivations pécuniaire du fils de Thione, notamment être le mannequin-modèle de fabricants vestimentaires venus d’ailleurs et tapis dans l’ombre. Aujourd’hui même notre Kaftan national a été efféminé et presque réduit en robe au point que le Sénégalais qui le porte est obligé de marcher comme une femme pour éviter de s’emballer et tomber.
Le jeune Waly, en sacrifiant notre jeunesse pour se remplir les poches s’oppose catégoriquement à nos devise « un peuple, un but, une fois », « on nous tue on ne nous déshonore pas ». , trahi les fondements de notre société depuis nos ancêtres qui ont forgé le « commun vouloir de vie commune ». Par conséquent les revenus amassés seraient même plus illicites que tout autre revenu gagné illégalement.
Pour la deuxième question plusieurs facteurs entrent en jeu :
1- le mimétisme à outrance de l’Occident et l’abandon de nos valeurs par les jeunes en panne de repères. Certaines catégories de jeunes sont bercées depuis leur plus tendre enfance et de par leurs parents occidentalisés par des modèles culturels inadaptés.
Même ceux qui ont bénéficié d’une éducation basée sur nos propres valeurs, ont aujourd’hui tendance à l’abandonner pour s’engouffrer dans des modèles venus d’ailleurs et pris comme « universels ».
2-La pauvreté des familles, qui fait que les parents s’éloignent de l’éducation de leurs enfants et adoptent le « laisser-aller ». Le terrain est ainsi laissé fertile pour accueillir toutes les saletés du monde. La mondialisation avec la porosité des frontières culturelles aidant, offre à notre jeunesse à la fleur de l’adolescence ( c’est-à-dire sans capacité de discernement), des modèles contraires à nos pratiques culturelles. Et lorsque des jeunes talents émergent, comme le cas de Waly Seck, ils sont automatiquement cueillis comme des courroies transmetteurs pour atteindre cette jeunesse.
3-Les médias et les technologies nouvelles de communication comme relais très puissants, denses et difficilement contrôlables.
Aujourd’hui l’internet et le téléphone portable se sont imposés dans nos familles au point de dérober aux parents leurs rôles de chef de famille.
Selon Amsellem-Mainguy. Y, Labadie. F et Mett. C (n°46 d’AGORA DEBAT/JEUNESSE), « il est devenu bien plus facile, avec l’arrivée d’Internet par exemple d’accéder et d’échanger des contenus culturels déposés par ses pairs ; ou encore de dialoguer librement avec eux par SMS ou par messagerie instantanée. Tout ceci a contribué à modifier les modalités de sociabilité et plus largement de socialisation des plus jeunes : ces derniers ont par exemple développé des formats culturels et de communication qui leur sont propres »
Fer de lance de cette révolution numérique en marche, les jeunes sont libres, abandonnés à eux-mêmes sans accompagnement psycho-sociale. Ainsi le téléphone portable leur offre la possibilité de parcourir le monde en quelques minutes et dans des cercles restreints loin du contrôle des adultes.
Corinne Martin dans « Téléphone portable chez les jeunes et leurs parents : quelle légitimation des usages », a lié ce phénomène comme « le développement d’une revendication grandissante, de la part de chacun, de son identité de « soi seul », identité séparé en dehors du groupe familial. Il s’agit ainsi d’être « libre ensemble ». Aussi, le portable parait-il être un outil de communication propre à véhiculer une telle revendication identitaire, notamment chez les jeunes, parceque qu’il permet effectivement l’accès direct à sa sociabilité personnel sans avoir à passer par le fixe du foyer familial qui reste un appareil collectif ».
Justement c’est ce moment précis que les mutations s’opèrent chez le jeune. Seul face à Waly Seck et ses œuvres qui lui parviennent directement à travers les réseaux sociaux, le jeune n’a d’autres choix. Donc le mal qui fait que Waly Seck porte un sac efféminé ne passe pas par la porte centrale de la maison, mais par d’autres canaux, à travers les technologies les plus modernes de communication de masse pour s’imposer aux foyers sénégalais.
Notre système social dont le but était de façonner un type sénégalais digne, courageux, c’est-à-dire imbu des valeurs de « diome », de « soutoura », de « foula », de « fayda » etc. se déstabilise. Et ce qui était considéré comme les fondamentaux de nos modèles culturels s’effrite et disparait pour laisser la place à des saletés qu’on nous impose.
Pourtant pour ce qui est de l’homosexualité qui, maintenant s’extériorise, la société avait bien instauré un système capable de la contourner.
La circoncision et l’initiation au Sénégal se faisaient concomitamment à l’âge « critique » de l’enfant notamment l’âge de la puberté et de l’adolescence. En effet c’est l’âge ou le jeune idéalise certains personnages (musiciens, lutteurs, danseurs, cinéastes etc) comme modèles. C’est l’âge où les jeunes font moins de discernement et suivent leurs instincts. C’ainsi la période favorable pour les charlatans de recruter des disciples, aux rebelles et djihadistes de recruter des combattants.
L’initiation appelée « la case de l’homme » se faisait généralement loin du foyer familial pour éloigner le jeune garçon du cercle des femmes. Elle offrait l’occasion à la société d’inhiber tout comportement ou tendance à l’effémination du futur adulte responsable.
Au cours de l’initiation, il est appris au jeune garçon le courage devant les difficultés, le sens de l’honneur et du partage, la dignité, bref tout ce qui est censé faire de lui un homme de valeur au service de sa société.
Pour forger sa personnalité, on lui impose des comportements vestimentaires tels que « bien serrer sa ceinture » au risque d’être la risée de ses pairs qui le considèrent comme un faible « yambar ».
Malheureusement l’enfant circoncis ne bénéficie plus de cette éducation de base. Pire, il passe la nuit sur le lit de sa maman derrière elle. Cette dernière joue le rôle de sélbé. C’est le début de l’effémination du garçon et la mort progressif du phallus symbole de la virilité et de la puissance reproductrice.
Les griots (je ne parle pas de la jeune génération actuelle), jouaient également leurs partitions.
Finalement au vu du raccourcis pris par Waly Seck, on se demande si la nouvelle génération n’est pas sur le point de rompre le pacte qui faisait que le griot était respecté et considéré comme l’un des plus haute personnage dans le façonnement de notre identité culturelle. Aujourd’hui Waly Seck n’est pas le type sénégalais dont Senghor chantait. Il n’est pas celui qui donne ce qui est le plus riche de sa société, mais qui reçoit et qui reçoit mal. Il nous amène des saletés et les balances au plus offrant. Même sa musique n’est pas éducatif exceptions faites des morceaux de son père qu’il plagie.
Malheureusement ce sont nos enfants ou « gouneéy Waly (yaan) qui ramassent ces saletés sans que personne ne s’en indigne vigoureusement.
Son père Thione Seck disait : « Ndokh mi lay ray mba gnam wi, boo ko khamone doo ko laal ». Je lance donc ce message à Waly, « l’unisexisme dont vous semblez être le porte étendard est l’aliment ou la boisson qui un jour vous tuera. En faisant de vous un cas social et non une star, c’est malheureusement le nom Ballago qui risque d’en pâtir et pour toujours. À bon entendeur ».
Alioune Seck de Aliou Marame
Assistant social Kaolack
Tout cela pour un simple sac. Les sénégalais sont malades.