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Entre Suneor (Sénegal) et Sifca (Côte d’Ivoire): Ça baigne désormais dans l’huile

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Contre toute attente, les deux principaux protagonistes Suneor et Sifca dans la « guerre des huiles » qui opposent le Sénégal et la Côte d’ivoire, signent un « pacte de bonne entente ». L’information parue dans la dernière livraison de l’hebdomadaire Jeune Afrique n’est pas sans rappeler l’annonce, il y a à peine une semaine par le Premier ministre sénégalais, d’une action auprès de la cour de justice de l’UEMOA pour protester contre le retrait de la norme dite NS03-072.

Dans la « guerre » qui les oppose depuis le mois de septembre 2009 sur le terrain glissant des huiles industrielles, le Sénégal et la Côte d’ivoire avaient franchi le rubicond. Suite au décret du 10 septembre 2009 interdisant la commercialisation de toute huile contenant plus de 30% d’acides gras saturés sur le marché sénégalais, la Côte d’Ivoire avait saisi la CEDEAO et l’UEMOA pour « entrave à la libre-circulation à la marchandise ». Elle avait d’ailleurs obtenu gain de cause, le 4 juin 2010, lorsque la commission de l’UEMOA a invité le Sénégal à retirer la norme dite NS03-072 fixant à 30% la teneur maximale en acides gras saturés de l’huile de palme raffinée. Le Sénégal ne pouvait alors que se « plier » à la décision de la Commission de l’Uemoa et pourtant, il y a à peine une semaine, le Premier ministre du Sénégal annonçait avoir ordonné le dépôt d’une double requête auprès de la cour de justice de l’UEMOA pour, d’abord surseoir à l’exécution (puis demander l’annulation) de la décision du 04 juin 2010. Coup de théâtre…

Alors même qu’on attendait que cette double requête soit effective voire aboutisse (même si on n’y croyait pas trop), les deux principaux protagonistes Suneor (Sénégal) et Sifca (groupe ivoirien) « tombent » l’une dans les bras de l’autre.

Cette dernière, le groupe ivoirien, premier exportateur d’huile de palme en Afrique de l’Ouest, serait en pourparlers avec son concurrent sénégalais pour, dit-on, « développer des synergies industrielles ». L’hebdomadaire Jeune Afrique qui donne l’information dans sa dernière livraison, cite le patron d’Advens, la holding qui chapeaute Suneor, qui confirme que « la guerre des huiles est terminée » et ajoute : « On va dorénavant coopérer. » On est loin, là, des déclarations tonitruantes de Suneor qui, jusqu’à une date récente, suspectait son concurrent, SIFCA, d’acheminer frauduleusement et à bas prix de l’huile d’Asie pour la réexporter une fois labélisée UEMOA. Cependant, du côté ivoirien, ce « rapprochement » n’est pas vraiment une surprise. En mars 2010, le ministre ivoirien de l’Intégration, Amadou Koné, déclarait que « le groupe Sifca est prêt à travailler avec l’entreprise sénégalaise qui produit l’huile d’arachide ».

Aussi, est-on impatient de découvrir les modalités de ce futur partenariat, en septembre prochain, comme le prévoit notre confrère.

Les deux géants de l’industrie agro-alimentaire de l’espace UEMOA : le Groupe Advens contrôlé par l’homme d’affaires sénégalo libanais Abbas Jaber, propriétaire de l’entreprise Suneor (ex-Sonacos) et le Groupe ivoirien SIFCA dirigé par Jean Louis Billon et son associé français Yves Lambelin, ont tout qui les oppose dans un même marché. Advens réalise un chiffre d’affaires de 536 millions de dollars et compte 7000 salariés. Pour sa part, la SIFCA, premier Groupe industriel ivoirien, a investi plus de 100 millions d’euros pour améliorer la productivité dans les exportations et les usines de raffinage d’huile de palme. Il ne cesse d’ailleurs de gagner des parts de marchés en Afrique de l’ouest, notamment au Sénégal où les exportations ont atteint la barre des 38 000 tonnes depuis juin 2008. Or, la production annuelle de SIFCA est passée de 323 000 tonnes en 2007 à 430 000 tonnes d’huile de palme en 2009. Selon les spécialistes, l’approvisionnement du marché de l’Uemoa est encore déficitaire. Il devrait en principe être de 300 000 tonnes à l’horizon 2020, alors qu’il est évalué à 150 000 tonnes.

Mais ce qui saute aux yeux dans ce dernier développement, c’est plutôt ce qui apparaît comme une absence de coordination entre l’entreprise et le gouvernement sénégalais qui est ainsi, pris de court. C’est le moins que l’on puisse dire.

sudonline.sn

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