Depuis la révélation du journal Le Monde, indiquant que l’ancien président de l’Iaaf, Lamine Diack, a financé, avec les fonds russes, l’opposition sénégalaise durant la campagne de 2012, le chef de l’État s’est emmuré dans le silence complet concernant cette affaire. Mais, dans un entretien qu’il a accordé à L’Express, le président de la République s’est enfin exprimé sur la question.
A nos confrères qui lui demandent si ses partisans ont bénéficié de l’argent russe que Lamine Diack aurait injecté dans la campagne contre Wade, Macky Sall rétorque : « Ma campagne ne saurait être concernée sous quelque forme que ce soit par un financement occulte lié à Lamine Diack ou à tout autre personnage. En 2008, lorsque j’ai fondé l’Apr (l’Alliance pour la République), je suis reparti de zéro. J’ai sillonné ce pays durant trois ans et demi sans moyens substantiels ». Et le chef de l’État d’évoquer une volonté de nuire manifeste chez ses détracteurs qui sautent sur l’occasion pour le calomnier. « Je décèle chez ceux qui tentent d’exploiter cette affaire une volonté de salir à tout prix ma réputation. Ils ont recruté à Paris une agence de communication qui passe son temps à dénigrer le pouvoir sénégalais par le biais de mensonges fabriqués de toutes pièces ».
Leral
La vrai question qu’il fallait lui poser devait porter sur la légitimité de son pouvoir, issue d’une coalition financée par l’argent de dopage. Volonté de nuire, volonté de salir ? il fallait lui demander si le peuple sur la rampe de la gestion vertueuse avait obligation de se taire sur de l’argent de dopage simplement et uniquement parce que cet argent a inondé la victoire du président. On ne peut pas répéter nuit et jour au peuple de dénoncer le blanchiment d’argent et vouloir lui fixer des barrières pour qu’on ne parle pas de certains blanchiments d’argent.