La mairie de Dakar-Plateau peine à recaser les marchands ambulants établis dans son périmètre communal. le programme que les autorités municipales veulent initier n’est pas conforme avec les besoins des tabliers qui crient leur ras-le-bol.
Au terme de nombreuses tentatives, la commune de Dakar- Plateau avait recensé six mille marchands ambulants au moment où la capacité d’accueil du nouveau site de rue Félix Eboué est de 3.000 cantines, si l’on en croit le président de la Synergie des marchands pour le développement (Symad). Trois principaux sites ont été recensés et devraient accueillir quelques 837 marchands ainsi répartis : le site n°1 de la rue Jean Jaurès- André Peytavin en face de l’immeuble Kébé compte 139 ambulants, le N°2 de l’avenue Peytavin devait accueillir 209 occupants et le site N°3 de l’avenue Georges Pompidou est prévu pour 489 personnes.
Aujourd’hui, explique Cheikh Thiam, «ce qui nous oppose à la mairie de Dakar provient des acomptes à verser pour l’acquisition des cantines du nouveau site. On nous exige de verser la somme de 250.000 FCFA pour les cantines de 1,5 mètre carré et 155.000 FCFA pour les boxes de 1,20 mètre carré. A cause du coût élevé des cantines, nous avons refusé catégoriquement de nous soumettre. Nous nous demandons comment on peut exiger une telle somme à des débrouillards comme nous qui, depuis trois ans, avons toutes les peines du monde pour travailler. Nous avions alors accepté de rejoindre des sites provisoires pas du tout productifs.
Depuis lundi, la mairie, ses nervis et les policiers municipaux veulent nous forcer à rejoindre le nouveau site de Félix Eboué alors que nous ne sommes pas dans les conditions de le faire. C’est cela qui est l’origine de l’affrontement qu’il y a entre la police municipale et nous. »
Avant les échauffourées, la police municipale de Dakar-Plateau procédait à des rondes autour des sites pour embarquer les marchands ambulants. Et le 1er février, les affrontements ont pris une nouvelle tournure puisque les empoignades ont occasionné trois blessés graves parmi les sept marchands ambulants blessés. «L’un deux a perdu la somme de 3.024.000 FCFA à cause des nervis qui ont arraché sa sacoche. Ces blessures sont attestées par des certificats médicaux faisant état de sept à quatorze jours d’incapacité de travail. Nous avons saisi la police nationale qui a fait le constat et interpelé quelques uns parmi les agresseurs qui ont été libérés sur convocation pour le mardi (hier) à 10 heures. Nous nous sommes rendus à la police mais le rendez-vous a été reporté pour 15 heures», soutient Cheikh Thiam. Ce qui révolte le plus le président de la Symad, c’est qu’un des agresseurs formellement reconnus par les marchants ambulants n’est pas inquiété.
Le président de la Symad ne tarit pas d’éloges à l’endroit de la police sénégalaise pour ses actions. Cela dit, il appelle le gouvernement à intercéder entre les autorités municipales de Dakar- Plateau et les marchands ambulants avant que l’irréparable ne se produise. «Car à force de recevoir de barres de fer, des matraque et de faire l’objet de vols de marchandises, nous finirons par nous révolter. Nous avons essayé d’entrer en contact avec les responsables des halls et marchés, mais à cause de la grève des travailleurs des Collectivités locales, il n y avait personne sur les lieux».
L’As