ISLAM ET PROPRETÉ : L’hygiène, une recommandation prophétique souvent négligée
La santé du corps, sa beauté et sa fraîcheur relèvent des aspects auxquels l’Islam accorde un soin particulier en considérant qu’ils font partie de la substance même de son Message. Aussi, l’individu ne peut être acceptable et respectable aux yeux de l’Islam, que s’il prend soin de son corps, grâce à la propreté, et que lorsque sa nourriture et sa tenue générale échappent aux souillures et aux états répugnants. Car la santé du corps et sa pureté n’assurent pas seulement une amélioration matérielle, mais leur effet est profond sur la purification de l’âme et l’aptitude de l’homme à assumer le poids de la vie. Voici résumée, la problématique de notre dossier.
« Nous sommes sales ! » Ce coup de gueule d’un collègue journaliste renseigne amplement sur la pratique des Sénégalais de la propreté. Pour se convaincre de la pertinence de ce propos, il suffit de promener son regard et son nez dans les environs immédiats de son lieu d’habitation, fût-il résidentiel, dans Dakar. « Cadavres » de cannettes ou de bouteilles de boisson, sachets en plastiques qui ornent rues et ruelles, la capitale sénégalaise présente un tableau peu flatteur du Sénégal. Si ce ne sont des immondices, ce sont des égouts défaillants qui cohabitent avec les esplanades de bon nombre de mosquées. Avec un brin de fatalisme, on s’en accommode volontier. Et comme pour conjurer cet état de fait, Fatou Ndiaye dit non à la saleté. La soixantaine bien entamée, elle réside à Ouagou Niayes. Et c’est aux premières heures de l’aurore qu’elle s’arme de son balai pour nettoyer la maison. Mais également les abords de la mosquée qui jouxte son lieu d’habitation. « J’ai été élevée dans la propreté et, en bonne musulmane, je ne peux être autrement », explique-t-elle. C’est avec beaucoup d’amertume qu’elle réprimande ses petits fils lorsqu’ils font acte de négligence dans leur comportement. La même préoccupation de propreté est partagée par le journaliste Seydou Nourou Dia. Pour ce dernier, l’Islam, c’est la pureté. Et qui dit pureté dit propreté.
Donc, au regard du journaliste, un bon musulman doit être propre. Il doit également se soucier de la propreté de son environnement. A la question de savoir si on peut être un bon musulman sans être propre, Idrissa Dia, instituteur à Nouakchott, est sans ambigüité. « Non, car Dieu a dit dans le Coran qu’un bon musulman doit être propre de l’intérieur et de l’extérieur. Dieu aime la propreté, le prophète Mohamed (PSL) l’a dit et répété dans les hadiths ». Ibrahim Ly, secrétaire général chargé des affaires administrative de la Fondation GIVE 1 PROJECT, pense personnellement que le bon musulman se distingue à travers ses actes et son comportement dans son entourage. Or, développe-t-il, la propreté psychique et physique vont de pair pour ne pas dire se reflètent à travers la démarche. Un type de comportement à adopter par rapport à l’environnement immédiat. Dans le même registre, Ibrahim Ly conçoit difficilement qu’on puisse être un bon pratiquant en étant dans un état psychologique ou physique impropre. Ainsi, argue-t-il, cette propension se répercute sur notre vécu et par conséquent, notre degré à être un bon pratiquant en prend un coup.
En effet, les contraintes de la vie ont grand besoin d’un corps solide, ferme et résistant. L’Islam a honoré le corps en faisant de sa purification complète une exigence indispensable à chaque prière et en instituant cinq prières obligatoires chaque jour. Il a imposé à l’homme la charge de bien laver son corps entièrement, à plusieurs occasions qui se répètent régulièrement dans sa vie. Cela représente la purification complète. Dans les situations ordinaires, le fidèle est tenu de se laver les membres et les parties exposés à la pollution atmosphérique et au contact avec l’extérieur dans les activités quotidiennes, ainsi que les organes du corps qui émettent beaucoup de sécrétions.
El Hadji Massiga FAYE
LESOLEIL.SN